Algérie : libération de Karim Tabbou, Lakhdar Bouregaa, Louisa Hanoune et de tous les opposants au régime !

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(Turc / Türk)

Depuis le 22 février, l’Algérie connait des protestations massives de la population algérienne (hirak) contre le règne de l’état-major et d’une couche capitaliste qui lui est associée. Au printemps, elles ont abouti à un changement de façade du régime. Le général Salah, qui était jusqu’alors l’allié fidèle du clan de Bouteflika, s’est retourné contre lui. Cet été, il a convoqué l’élection présidentielle pour le 12 décembre. Deux anciens premiers ministres, entre autres, sont candidats. Mais les manifestations redoublent contre cette façon de donner un 5e mandat aux représentants du régime.

L’élection présidentielle du 12 décembre semble remobiliser la vieille garde du système. Au fil des jours, des candidatures se multiplient, des noms des plus attendus entrent en lice, des figures anciennes du système réapparaissent… dans ce scrutin que le hirak continue de rejeter. (El Watan, 29 septembre 2019)

Salah a fait arrêter le 5 mai un certain nombre de ses anciens amis : le frère de Bouteflika et deux chefs des services secrets, Tartag et Mediène, mais aussi Hanoune du Parti des travailleurs (PT, la principale organisation politique du mouvement ouvrier) qui les avait rencontrés le 25 mars « pour donner son point de vue sur l’issue politique » (PT, cité par El Watan, 28 septembre).

Le 25 septembre, le tribunal militaire de Blida a condamné Hanoune à 15 ans de prison. De cette manière, le régime entend museler toute l’opposition. Le prouvent les propos menaçants du chef de l’État intérimaire le 15 septembre contre le hirak, la répression policière des manifestants, la nouvelle arrestation de Karim Tabbou (dirigeant de l’Union démocratique et sociale, un parti petit-bourgeois issu du FFS), la détention de Lakhdar Bouregaa (86 ans, vétéran de la guerre de libération) depuis le 29 juin, l’arrestation le 18 septembre de Fodil Boumala (universitaire), l’emprisonnement de membres du Rassemblement actions jeunesse ou de manifestants qui arborent le drapeau berbère.

Le Groupe marxiste internationaliste combat inconditionnellement pour la libération immédiate de Hanoune, mais il s’oppose totalement à l’orientation du PT. En effet, si la presse présente le PT comme « trotskyste », cette organisation n’a rien à voir avec le Parti bolchevik de Lénine, l’Internationale communiste de Lénine et de Trotsky, la 4e Internationale de Trotsky. Imagine-t-on Lénine ou Trotsky rencontrer secrètement en 1905 ou 1917 la famille du tsar et les chefs de l’Okhrana pour discuter de l’avenir de la Russie ? En 1995, le PT a formé une coalition politique avec des partis bourgeois (l’ancien parti unique FLN et les partis islamistes En Nahda et FID). En 2001, quand le régime écrase le soulèvement berbère en Kabylie, le PT le soutient. Le PT ne nie pas que, dans le dos de la classe ouvrière, sa dirigeante rencontrait secrètement les plus hauts dirigeants de l’État bourgeois. Cette collusion avait permis à son courant international (l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, dirigée alors par Daniel Gluckstein) de tenir ses conférences en 2010 et en 2018 en Algérie.

Solidarité internationale avec les travailleuses, les travailleurs et les jeunes algériens ! Annulation de la sentence de Louisa Hanoune ! Libération de Karim Tabbou et de toutes les personnes jetées en prison pour avoir manifesté ou soutenu le hirak, abandon de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre ! Respect du droit de s’informer, de s’exprimer, de manifester, de s’organiser !

28 septembre 2019

Groupe marxiste internationaliste (section française du Collectif révolution permanente)