À chaque fois, le gouvernement organise des concertations avec les directions nationales des syndicats notamment pour faire passer les ordonnances en 2017, pour privatiser la SNCF en 2018, contre le statut des fonctionnaires et pour attaquer nos retraites depuis 18 mois ! C’est également le cas contre notre secteur, celui de l’enseignement supérieur.
Il y a deux ans, le gouvernement organisait des « groupes de travail » sur la « réussite en licence », notre syndicat y participait. Il en résulta la loi ORE, la sélection à l’entrée en licence et Parcoursup, qui a empêché des dizaines de milliers de bacheliers d’accéder à la formation de leur choix, et exclu une partie d’entre eux de l’accès à l’enseignement supérieur.
Fin 2018, le gouvernement osait nommer « Bienvenue en France » son projet visant à multiplier par 16 les droits d’inscription pour les étudiants hors UE.
Le 1er février, le premier ministre Philippe annonçait un projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, pour une mise en application début 2021. À cet effet, trois « groupes de travail » ont été constitués et la ministre envoya aux universités trois « lettres de mission », leur disant clairement ce qu’elles devaient faire pour alimenter les réflexions des groupes de travail, dont notamment un renforcement de la recherche par projet ou sur contrat avec le privé.
C’est aussi en se concertant avec les directions syndicales du secondaire que Blanquer a mené son attaque contre le baccalauréat qui ne sera plus le premier grade universitaire mais bien un examen sélectif complétant la loi ORE.
La négociation des plans gouvernementaux contre le code du travail, contre les cheminots, contre les fonctionnaires, contre les retraites, ne sert que le gouvernement.
Le gouvernement Macron, Philippe et Vidal n’est pas un partenaire à qui il faudrait faire des propositions. C’est un adversaire qui, lui, sait ce qu’il veut : servir la bourgeoisie française, donc privatiser et soumettre au profit, restreindre le droit aux études et s’en prendre aux travailleurs de l’enseignement supérieur.
Il en découle la pénurie de moyens, notamment le manque criant de postes statutaires, alors que les universitaires sont surchargés d’heures d’enseignement et de tâches administratives, que la précarité des travailleurs n’a cessé de croître
Pour en finir avec la pénurie, pour bloquer l’offensive contre la recherche et l’université publiques, arracher les revendications, la première condition est de rompre avec le gouvernement, ses prétendues concertations. Les organisations syndicales doivent refuser de participer aux discussions avec le gouvernement sur ses projets contre les étudiants, les universitaires et les chercheurs.
La colère gronde. Pour qu’elle serve à bloquer les projets du gouvernement, pour le vaincre, il faut en terminer avec les journées d’action. Par exemple, l’appel des fédérations de fonctionnaires signé par la FSU pour la journée d’action du 9 mai ne se prononçait pas pour le retrait du projet contre les fonctionnaires. Il faut ouvrir la perspective d’assemblées générales, de comités de grève élus, celle de la grève générale.
C’est pourquoi je dépose la motion suivante :
Le congrès du SNESup-FSU rejette toute concertation des projets gouvernementaux. Il se prononce pour le départ des représentants de la FSU du Conseil économique, social et environnemental, du Conseil d’orientation des retraites et du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le congrès demande à la FSU et à toutes les confédérations d’exiger le retrait pur et simple des projets contre les fonctionnaires et les chômeurs, de préparer ensemble la grève générale pour vaincre le gouvernement et satisfaire les revendications (augmentation des salaires, respect des statuts, titularisation des précaires, maintien de nos retraites etc.).