Le programme adopté par la 4e conférence du GMI s’adresse à toutes les travailleuses et travailleurs, ainsi qu’à toutes les organisations ouvrières de ce pays.
Les proclamations d’un parti politique qui sert la bourgeoisie ne doivent pas être prises au pied de la lettre. Elles donnent forcément une indication sur ses réelles intentions mais elles sont conçues surtout pour tromper les masses. Il suffit de songer au nombre de phrases creuses qu’a pu prononcer Macron quand il a fait campagne pour l’élection présidentielle.
À l’inverse, le programme de l’avant-garde du prolétariat peut se révéler incomplet ou erroné sous tel ou tel angle, mais il ne cache pas ses intentions. Contre la bourgeoisie, une classe sociale minoritaire exploitant, dominant et réprimant toutes les autres sans pitié, il avance une série de mots d’ordre démocratiques et transitoires convergeant vers la révolution sociale, la destruction de l’État bourgeois, un gouvernement ouvrier qui exproprie le grand capital, planifie démocratiquement la production et cherche à étendre la révolution en Europe et dans le monde.
Ce programme vise à rassembler ceux qui travaillent pour vivre (salariés du privé, fonctionnaires, cadres, travailleurs indépendants…) contre la minorité des exploiteurs. Parce que le capitalisme a fait son temps, qu’il entraîne l’humanité vers une terrible agonie, il faut jeter un pont entre la situation actuelle dans ce pays et une société mondiale débarrassée de l’exploitation, des classes et de l’État. Ce programme est une proposition pour jeter à bas le vieux monde, pour contrer ses agents politiques et désarmer son appareil de répression, pour s’emparer du pouvoir.
Les multiples reculs en France, s’ajoutant à la restauration du capitalisme en Russie et en Chine par les bureaucraties étatiques parasitaires qui prétendaient avoir réalisé le socialisme dans un seul pays, ont démoralisé la classe ouvrière, fait reculer sa conscience de classe. Tout ceci facilite l’oeuvre nauséabonde de ceux qui désignent les accords régionaux (en particulier l’Union européenne) ou, pire encore, les travailleurs des autres États ou venus en France, comme responsables des malheurs de la « nation ».
Il est temps de relever le drapeau rouge. Ce programme se situe dans la lignée du programme du Havre du Parti ouvrier (1880), rédigé par Guesde et Lafargue avec l’aide de Marx et d’Engels, et du programme d’action de la Ligue communiste (1934), rédigé par Naville avec l’aide de Trotsky. Il s’efforce de tenir compte des grands événements mondiaux et des transformations de la société française : croissance prolongée après-guerre puis retour des crises économiques, décolonisation et édification de la CEE-UE, affaissement des partis traditionnels et émiettement syndical, crise écologique et apparition de l’écologisme politique, diminution du poids de la paysannerie et désindustrialisation, massification de l’enseignement et généralisation de la contraception, immigration extra-européenne et islamophobie, destruction de la 4e Internationale, restauration du capitalisme en Russie et en Chine.
Ce programme s’oppose clairement aux « programmes » des partis sociaux-impérialistes issus de la dégénérescence de l’Internationale ouvrière et de l’Internationale communiste (PS, PCF, LFI, Générations). Il s’oppose aussi à la mise en place de partis « larges » sans programme communiste par les liquidateurs de la 4e Internationale : « parti de tous les gauchistes » (LO, 1968), « mouvement pour un parti des travailleurs » (PCI, 1984), « nouveau parti anticapitaliste » (LCR, 2009)…
Nous invitons les travailleuses et les travailleurs en accord avec ce programme à rejoindre le noyau communiste, le Groupe marxiste internationaliste, section française du Collectif révolution permanente.
Nous le soumettons comme contribution à toutes les organisations qui se réclament de la classe ouvrière et du socialisme. La tâche immédiate est de rassembler en une organisation communiste démocratique de taille nationale tous les révolutionnaires actuellement dispersés, afin d’avoir une chance de construire à temps le parti ouvrier révolutionnaire de ce pays. Cela implique d’être en même temps partie prenante de la construction de l’internationale ouvrière révolutionnaire.
Notre programme : cliquez ici
17 juillet 2018