Grève générale, sans attendre !
Quelle faillite ? Quels rentiers ?
Ouvrant le débat sur le projet de loi de Macron & Borne contre les retraites, le ministre du travail a déclaré : « Nous avons été élus pour débarrasser les Français des corporatismes, fluidifier la société, assécher les rentes » (Olivier Dussopt, 6 février). À sa suite, le ministre des comptes publics a ajouté : « C’est la réforme ou la faillite » (Gabriel Attal,6 février).
Les travailleurs seraient donc des rentiers ? Mais ce sont eux qui produisent toutes les richesses de la société, pas les capitalistes qui vivent sur leur dos et qui empochent « salaires » de PDG, jetons de présence de membres des conseils d’administration ou de surveillance, dividendes ou loyers sans rien faire.
Contrairement à un mythe largement installé, le système de retraite en répartition qui a émergé après-guerre a tendance à renforcer les inégalités de salaire par des inégalités d’âge de départ en retraite : les propriétés de notre système de retraite sont donc d’abord de faire partir tôt ceux qui ont eu les meilleures carrières, et les meilleurs salaires…. Le départ à la retraite des 10 % les plus riches continue d’avoir lieu 3 ans plus tôt en moyenne que celui des 10 % à plus faible pension. (Patrick Aubert & Antoine Bozio, « L’âge de départ à la retraite en perspective historique », Blog de l’Institut des politiques publiques, 10 février)
Par exemple, dans la génération née en 1950, les 10 % aux revenus les plus aisés ont pris leur retraite en moyenne à 61 ans ; les 10 % les plus pauvres sont partis en moyenne à presque 63 ans.
Apparemment, il n’y a pas de faillite quand il s’agit de multiplier les subventions aux patrons, le nombre de policiers, les dépenses militaires, les prisons !
Les travailleurs provoqueraient « la faillite » du régime de retraites parce qu’ils vivent trop vieux, comme le prévoit le Conseil d’orientation des retraites. Mais n’est-elle pas due plutôt au chômage de masse produit par le capitalisme et que subissent bien involontairement les salariés ? N’est-elle pas aggravée par les réductions ou exemptions de cotisations patronales décidées par tous le gouvernement actuel et tous gouvernements antérieurs depuis 30 ans ?
Les réductions et exonérations de cotisations sociales est le transfert le plus massif d’argent public à destination des entreprises. Pour les seuls dispositifs généraux, l’État y consacre près de 1 000 euros par an et par habitant !… Ils représentent à eux seuls un gouffre de 13 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit des régimes de retraite à l’horizon 2030 retenu par le gouvernement pout justifier le recul de l’âge de la retraite à 64 ans. (Philippe Askenazy, Le Monde, 16 février)
Le projet de loi cible la classe ouvrière
Porter l’âge légal de la retraite à 64 ans ne touche pas individuellement les capitalistes : soit ils sont oisifs, soit ils prennent plaisir à diriger leur entreprise. Comme classe, cela augmenterait la part de la valeur qui leur revient et diminuerait celle qui revient au travail.
Porter l’âge légal de la retraite à 64 ans pénalise peu les cadres supérieurs : s’ils ont commencé à travailler à 22 ou 23 ans, ils doivent cotiser 42 annuités (bientôt 43) du fait des attaques antérieures. Loi Macron-Borne ou pas, ils devront de toute façon attendre 64 ou 65 ans pour avoir une retraite à taux plein. L’accélération du passage à 43 annuités ne va concerner qu’une partie de cette classe intermédiaire, les plus de 50 ans. En outre, leur patrimoine leur permet d’arrondir leur revenu.
La principale victime du nouveau dispositif, s’il passe, serait donc la classe ouvrière. Les ouvriers, employés, professions intermédiaires qui ont commencé à travailler à 19 ou 20 ans subiraient le report de l’âge légal et vont avoir besoin d’avoir 44, voire 45 annuités pour une retraite entière, alors que celle-ci est déjà inférieure à celle des cadres et qu’ils vivent moins longtemps. Or, les femmes et les moins qualifiés ont souvent leur carrière interrompue par des périodes de chômage ou de grossesse.
La réforme aurait un effet de report plus élevé, en moyenne, pour les femmes que pour les hommes : +8 mois contre +4 mois pour les personnes nées en 1980. (Patrick Aubert & Antoine Bozio, « L’âge de départ à la retraite en perspective historique », Blog de l’Institut des politiques publiques, 10 février)
Les « travailleuses et travailleurs de la 2e ligne » (aides à domicile, agents d’entretien, manutentionnaires, ouvriers du BTP, ouvriers des abattoirs, employés des supermarchés et des hypermarchés, ouvriers du traitement de déchet…), souvent mal payés et victimes de l’inflation, aux conditions de travail difficiles, devront faire deux années de plus, sans bénéficier du « compte prévention de la pénibilité ».
Le parlement bourgeois est là pour faire passer la loi !
LFI, le PS et le PCF vantent un combat parlementaire acharné. Ils ont déposé plus de 17 000 amendements, censés les rendre « maitres du temps ». Cette gesticulation parlementaire est parfaitement dérisoire. Dans la constitution bonapartiste de la Ve République, le maitre du temps et des débats, c’est le gouvernement. Mais aucun de ces partis, respectueux de l’ordre bourgeois, ne mise sur la classe ouvrière pour bloquer le projet de loi et infliger une défaite au gouvernement. Tout au plus la classe ouvrière est-elle appelée à faire pression sur l’Assemblée nationale.
À l’initiative du PCF, une centaine de députés de la NUPES ont d’abord déposé une motion pour demander l’organisation d’un référendum pour « rendre la parole au peuple sur ce choix crucial pour son avenir » comme le dit le communiqué du 24 janvier. Quelle farce ! L’organisation d’un referendum d’initiative parlementaire n’a quasiment aucune chance d’aboutir au vu des multiples conditions requises, et même si celles-ci étaient remplies, cela se résume au bout du compte à « proposer » au Président de la République, qui reste parfaitement libre de refuser, de bien vouloir organiser ce referendum. De plus, c’est une trahison sur le fond que de renvoyer la défense des retraites du prolétariat à l’issue d’un referendum, procédure bonapartiste, qui par définition rassemble les opinions de toutes les classes et couches de la société. Pourtant, le leader LFI Mélenchon y voyait une « issue démocratique et pacifique ». Mais le RN ayant eu la même idée, c’est la motion référendaire de ce dernier qui a été tirée au sort pour être examinée, et rejetée, en préalable à la discussion du projet de loi. Faute de referendum, le patron du PCF s’émeut du peu de place donnée aux débats parlementaires, comme si de plus longs débats auraient pu changer la nature totalement réactionnaire de la contreréforme !
Le mode de discussion choisi, un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif, relève du cavalier législatif. C’est du jamais-vu au Parlement pour adopter une réforme structurelle de retraites ! Et c’est extrêmement grave car cette méthode n’a qu’un but : empêcher tout débat. (Fabien Roussel, Le Journal du dimanche, 14 janvier 2023)
Dès lors, la mobilisation dans la rue est censée faire changer d’avis les députés réactionnaires dans l’hémicycle parlementaire. « La mobilisation peut faire flancher des députés macronistes » s’exclame François Ruffin, député LFI. Le député communiste Sébastien Jumel veut quant à lui « faire entrer la colère dans cette commission, dans l’Hémicycle, qu’elle enfle dans la rue, dans les usines, dans les services publics pour bousculer cette mauvaise réforme ». Mais bousculer n’est pas imposer le retrait du texte, cela signifie tout au plus l’amender. « L’essentiel aujourd’hui, ce n’est pas dans l’Hémicycle que ça va se passer, c’est dehors. Avec une espèce de dialectique à penser entre le dedans et le dehors, sachant que le centre de gravité est dehors » professe Ruffin. Curieuse dialectique en vérité alors que le gouvernement dispose de l’article 47.1 qui limite à 20 jours le débat en première lecture à l’Assemblée nationale et lui permet de ne tenir aucun compte des amendements ! Sans même parler du 49.3 toujours utilisable en dernier ressort. Pourtant, les directions syndicales font mine d’y croire tout autant :
« Interpeler les parlementaires fait partie de nos actions », affirme Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, dont l’objectif est de « pousser la réflexion sur les alternatives à un report de l’âge légal de départ ». Pour Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, « la bataille se mène dans la rue et dans les entreprises mais aussi au Parlement », afin « d’expliquer à la représentation nationale en quoi cette réforme est brutale et injustifiée ». (Le Monde, 31 janvier)
Le crétinisme parlementaire atteint des sommets. Le 13 février, la NUPES décide de retirer 1 000 amendements pour avoir, dit Sandrine Rousseau, « un véritable débat sur les alternatives au financement ». En effet, « si on trouve des solutions sur les recettes et si on arrive à faire passer des amendements sur les recettes, alors il n’y aura pas besoin de l’article 7 » (qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, NDLR). Le miracle est proche, la discussion parlementaire va transformer la loi inique en lit de roses… On nage en plein délire !
En réalité, du côté des chefs syndicaux, Berger et Martinez s’étaient inquiétés que le temps puisse manquer et empêche ainsi la discussion et le vote de cet article 7 : « Il faut que chaque député puisse voter l’article 7 » demande Martinez sur BFMTV le 13 février. Quant à la journée d’action du 16 février, Martinez la voit « pour garder le rythme » et pour « maintenir la pression sur les députés, le vote de l’article 7 pouvant intervenir le 16 février ». Ruffin pour LFI témoigne de sa bonne volonté, « le fait qu’on ait supprimé 1 000 amendements d’un coup dit notre volonté d’avancer sur le texte » et il insiste également pour discuter de cet article 7 : « C’est le sujet qui doit rester au cœur des débats : oui ou non à ces deux ans de plus ».
De tous côtés, on veut donc faire croire que la démocratie parlementaire peut détricoter l’attaque du gouvernement et la transformer en bonne réforme. En réalité, le vote de l’article 7 par une majorité de députés réactionnaires ne ferait aucun doute s’il devait avoir lieu. Le 14 février, l’article 2 prévoyant la création d’un index sur l’emploi des séniors dans les entreprises de plus de 300 salariés a été rejeté par 256 voix contre et 208 pour, le RN et une partie des députés LR votant avec les députés NUPES. « Victoire » s’est alors exclamé sur twitter la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, tandis que Mélenchon affichait un « Macron, Borne, Dussopt coulés… La Macronie est aux abois ». Curieuse victoire en vérité : si le RN et une partie de LR s’opposent à la création de cet index, c’est pour empêcher que cette mesure, pourtant largement cosmétique, ne puisse gêner même à la marge le patronat. Ainsi la mise en minorité du gouvernement à l’Assemblée ne peut se faire que par l’addition des voix des partis ouvriers bourgeois et de celles du RN ou de LR ! Mais pour LFI, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Tout cela n’a qu’un but : légitimer le débat parlementaire, la « légalité républicaine », les effets de manche en tribune de l’Assemblée, les écharpes tricolores en bandoulières…
Notre démocratie est dynamique, en ce qu’elle peut s’exprimer dans la rue, mais elle est aussi dynamique en ce qu’elle peut s’exprimer aussi au sein de la maison du peuple qu’est le Parlement. (Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, France Inter, 12 février)
Le gouvernement dispose de tous les leviers nécessaires, par un vote majoritaire ou par la mise en œuvre du 49.3, pour parvenir à ses fins Moyennant quoi, au dernier acte de cette comédie parlementaire, si la grève générale n’y met un terme, il pourra siffler la fin de la partie et faire passer sa loi.
Les bureaucrates syndicaux manœuvrent pour empêcher la grève générale
Du côté des directions syndicales, le dispositif mis en œuvre est le même que lors des celui qui a déjà conduit aux défaites de 2003, 2010, 2013 et 2019-2020, cette dernière ayant été alors en quelque sorte ajournée par la nouvelle flambée du COVID : des journées d’actions interprofessionnelles isolées, entrecoupées d’actions stériles comme les marches aux flambeaux et les pétitions, avec ici ou là des grèves reconductibles. Après le 19 janvier, le 31 janvier, le 8 février et le 11 février, l’intersyndicale a remis le couvert pour le 16 février et ensuite le 7 mars.
Aucune consigne d’appeler systématiquement à des assemblées générales sur les lieux de travail, les chefs syndicaux évitent désormais soigneusement de convoquer des assemblées générales interprofessionnelles dans les bourses du travail ou maisons des syndicats après les manifestations pour ne laisser aucune prise à toute velléité de débordement. Ainsi les bureaucrates répètent à l’envi que « la grève générale ne se décrète pas », mais décrètent eux-mêmes sans vergogne la multiplication des journées d’action et autres diversions et privent les travailleurs des moyens de contrôler leur propre mouvement, de la démocratie ouvrière.
Mais la plupart des travailleurs sentent bien que les journées d’action ne peuvent venir à bout du gouvernement. Qu’à cela ne tienne, les chefs syndicaux ont plus d’un tour dans leur sac. Un deuxième rideau se met progressivement en place pour épuiser la combattivité et envoyer la classe ouvrière dans une impasse. C’est la tactique des grèves reconductibles : les secteurs historiquement plus combatifs sont appelés à cesser le travail à d’autres moments et séparément. Après la journée d’action du 19 janvier, la CGT Énergie appelle de son côté à 48 heures de grève les 26 et 27 puis prévoit 72 heures du 6 au 8 février. Idem dans les raffineries pour les 7 et 8 février. À la SNCF, la CGT et SUD demandent aux cheminots de cesser le travail un jour de plus que les autres travailleurs pour la journée du 7 février mais n’appellent pas à la grève le samedi 11. Mais il faut faire croire qu’on est plus « radical ». « Si on en reste à des journées comme celles-là, on en fait encore trois ou quatre, le gouvernement passe son projet » déclare le 7 février Laurent Brun, responsable de la CGT Cheminots, à propos des journées d’action. Martinez renchérit au même moment en appelant à des « grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles ».
Le 11 février, les chefs syndicaux ont appelé à « durcir le mouvement » et « à mettre le pays à l’arrêt le 7 mars », mais Berger a immédiatement précisé « ce n’est pas un appel à la grève générale ». Martinez écarte également tout appel central et national à la grève générale et précise à l’attention de ceux qui confondent grève générale et grèves reconductibles : « la question de la reconduction ne se décide pas au niveau des confédérations syndicales mais dans les entreprises et les services », c’est-à-dire à chacun sa grève site par site ! La ficelle de la grève reconductible est aussi vieille que celle de la journée d’action. Déjà, dans le mouvement en défense des retraites en 2010, tout comme en 2019, les chefs syndicaux avaient appelé aux grèves reconductibles à la RATP et à la SNCF, laissant exsangues les travailleurs après des jours et des jours de grèves totalement vaines parce qu’isolées. Et c’était encore la même chose, cette fois dans les raffineries, en octobre 2022, alors que la question de l’augmentation des salaires et de leur indexation sur le coût de la vie se posait pour toute la classe ouvrière.
Chacune à sa manière, les organisations centristes emboitent le pas aux bureaucrates syndicaux
Le propre des toutes les organisations centristes, c’est de parler de révolution les dimanches et jours de fêtes et de marcher dans les traces des réformistes et des bureaucrates syndicaux les jours de la semaine. Cette coexistence pacifique, à peine voilée parfois par l’ombre d’une critique, présente l’avantage de permettre à certains militants, la plupart dirigeants de ces organisations, de gagner et de conserver des places dans les appareils syndicaux, ce qui est bien confortable pour la vie de tous les jours.
Certes, il advient parfois un accident quand la bureaucratie doit faire le ménage pour aller plus loin encore dans ses accords avec la bourgeoisie, comme cela est arrivé à Jean-Pierre Mercier, membre du bureau politique de LO et délégué CGT à PSA, évincé de ses positions par l’appareil central de la CGT.
Mais, sauf anicroche de ce type, les appareils syndicaux de FO, CGT, SUD, FSU sont largement pourvus en militants de LO, NPA, RP, POI et POID, qui s’y comportent en loyaux sujets. Sans oublier que le POI a même obtenu un siège de député au titre de la NUPES-LFI en récompense des services rendus, ce qui pousse sans doute les chefs du NPA canal historique, Poutou et Besancenot, à se rapprocher à leur tour de la NUPES.
Dès lors, à chaque poussée de la classe ouvrière, à chaque combat qui doit être engagé pour s’opposer à la bourgeoisie, ce n’est pas le marxisme qui les guide mais la politique des bureaucrates. Certes, tous les centristes font beaucoup d’effort pour recouvrir cette vérité prosaïque par des habillages « théoriques » qui gardent l’apparence sinon du marxisme, du moins de la radicalité. Ainsi pour LO qui suit au plus près la ligne de la bureaucratie de la CGT et pour qui chaque journée d’action est donc une nouvelle occasion de « faire entendre le monde du travail », c’est par souci de ne pas se couper des masses qu’on défend les grèves, ou la grève, mais qu’il ne peut être question d’avancer le mot d’ordre de grève générale, car la classe ouvrière ne serait pas prête à l’entendre. En réalité, c’est l’appareil de la CGT qui ne veut pas en entendre parler !
Pour la fraction du NPA qui penche de plus en plus du côté de la NUPES, au point bientôt de lui tomber dans les bras, Poutou ou Besancenot parlent de « bloquer le pays » à partir du 7 mars avec des grèves reconductibles, d’être tous ensemble, mais se gardent bien de lancer clairement le mot d’ordre de grève générale jusqu’au retrait, reprenant ainsi la ligne de Martinez et des chefs syndicaux des fédérations CGT et SUD des cheminots, raffineries, éboueurs qui appellent à la grève reconductible dans ces secteurs à compter du 7 mars.
RP, scission du NPA, est exactement sur la même orientation en vantant les grèves reconductibles. La fraction du NPA qui a refusé le rapprochement avec la NUPES indique quant à elle « qu’il faut aller vers la grève générale » mais n’en fait pas son combat central. Dans son tract du 13 février, elle indique que « la journée du 7 mars peut être une étape importante vers la grève générale », mais encore faut-il qu’une force résolue et organisée combatte sur cette perspective contre tous ceux qui tentent de dévoyer et de disperser la combattivité dans la multiplication des journées d’action ou des grèves reconductibles !
Le combat du GMI
Une bataille décisive est en effet engagée : ou la classe ouvrière parviendra à imposer la grève générale pour vaincre, ou les bureaucrates qui dirigent l’intersyndicale, aidés des centristes, et les partis réformistes qui gesticulent à l’Assemblée nationale réussiront une fois encore à dévoyer et à épuiser la combattivité jusqu’à la défaite.
Le combat pour imposer la grève générale doit s’organiser. Nous proposons la création de comités d’action pour la grève générale dans les usines, les facultés, les bureaux, de les coordonner pour qu’ils prennent toutes les initiatives dans les manifestations, les assemblées générales, auprès des sections syndicales, pour imposer partout la tenue des assemblées générales, des assemblées générales interprofessionnelles dont les bureaucrates ne veulent pas, pour imposer le seul mot d’ordre qui puisse emporter la victoire :
C’est pour cet objectif que le GMI s’est adressé le 12 février au NPA anti-Nupes et au NPA Jeunes qui défendent au moins le mot d’ordre de grève générale. Nous leur disons : « nous sommes prêts à joindre nos efforts aux vôtres pour que ce combat aboutisse, pour que le projet de loi réactionnaire soit retiré, pour que la classe ouvrière remporte enfin une grande victoire après tant de défaites, pour que la voie soit ouverte à toutes les revendications, à la perspective d’un gouvernement ouvrier. »