Les manifestations éclatent immédiatement, d’abord dans sa région d’origine, le Kurdistan iranien, puis s’étendent dans plus de 40 villes dans tout le pays, mêlant de très nombreuses femmes, des jeunes, des vieux, des ouvriers et des étudiants, aux cris de : Mort au dictateur ! À bas la république islamique ! Femme, vie, liberté ! Ni le Shah ni le Cheikh !
La répression est féroce : on compte déjà au moins 31 morts, des centaines de blessés et des centaines d’arrestations.
En 1978, la révolution embrase l’Iran. La grève générale paralyse l’économie. Les mouvements de guérilla attaquent les forces de répression Une partie de la l’armée se révolte et donne des armes à la population. Des conseils ouvriers commencent à se former. Le Chah fuit, son armée et sa police se décomposent.
En 1979, les gouvernements que la bourgeoisie tente de mettre en place sont trop faibles pour faire refluer les masses.
Mais la fraction la plus arriérée de la bourgeoisie iranienne et les propriétaires fonciers mise sur l’ayatollah Khomeini et les mollahs musulmans, qui avaient été en opposition aux mesures de modernisation appliquées par le Chah.
D’une part, le clergé chiite est capable de mobiliser les déclassés des villes et une partie des étudiants enfants de bourgeois. D’autre part, Khomeini est présenté comme un progressiste antiimpérialiste par la guérilla petite bourgeoisie cléricale (Moudjahidines-OMPI) mais aussi par la totalité du mouvement ouvrier : le parti « communiste » officiel (Tudeh), les guérillas mao-castristes (Fedayins-OGFPI et Peykar), les sectes stalino-maoïstes et même le groupe « trotskyste » (HKS). Cela empêche le prolétariat de prendre la tête la révolution.
Le clergé, s’appuyant sur ce qui reste de l’appareil répressif du Chah et sur les bandes cléricales-fascistes, mène en 1979 une violente contrerévolution. Il réprime le mouvement des femmes, des minorités nationales, interdit les grèves, réprime toute opposition, liquide en 1980 les révolutionnaires par milliers en profitant de la guerre contre l’Irak .
Cette dictature est toujours en place, plus de quarante ans plus tard, malgré les nombreuses révoltes, toutes réprimées dans le sang. Le haut clergé s’est intégré au capitalisme par le biais de « fondations » échappant à l’impôt. Le régime est venu en aide en Syrie à la dictature sanglante d’Assad qu’il a réussie à sauver. Les sanctions dictées par l’État américain touchent surtout la population laborieuse.
En Iran, le taux officiel de pauvreté est de 46 % de la population et l’inflation est de l’ordre de 60 %. La colère gronde. Pour tenter d’empêcher tout mouvement, le président Raïssi avait prévenu dès juillet dernier qu’il fallait « prendre des mesures préventives pour empêcher les ennemis de l’Iran et de l’islam de nuire aux valeurs et aux fondations religieuses de la société », donc de renforcer la répression par les sbires du régime.
Les femmes de la classe ouvrière, de la petite-bourgeoisie sont particulièrement visées par la police des mœurs. Les forces de répression emprisonnent et fusillent plus au Kurdistan.
Aujourd’hui, les femmes travailleuses, la classe ouvrière, les étudiants, la jeunesse se dressent à nouveau contre la dictature.
- Solidarité internationaliste des organisations ouvrières et féminines de France avec la lutte des masses iraniennes !
- Liberté des femmes de porter ou non le voile et de s’habiller comme elles le veulent !
- Droit à l’autodétermination des Kurdes et des autres minorités nationales !
- Pour la laïcité, pour toutes les libertés démocratiques, pour la libération des prisonniers politiques !
- Levée de toutes les sanctions américaines et fin des assassinats sionistes !
- Indexation immédiate des salaires sur le coût de la vie !
- À bas la dictature islamiste ! Grève générale ! Autodéfense des manifestations !
- Gouvernement ouvrier et paysan !