Il n’y a rien de naturel dans la mort de Bary.
Il est mort à cause des conditions de travail dans le bâtiment qui ont fait 176 victimes en 2019.
Il est mort parce qu’en tant que sans-papier il était soumis à toutes les pressions supplémentaires que génèrent l’absence de droits et la peur de l’expulsion.
Bary n’est pas un cas isolé. Il y a quelques jours, Ibrahim, du collectif des sans-papiers de Montreuil a aussi eu un accident. Tombé d’un échafaudage il a perdu connaissance. Plutôt que d’appeler les pompiers ou l’emmener à l’hôpital son patron l’a simplement déposé à son foyer.
La mort de Bary est l’image de l’indécence et de l’hypocrisie criminelle du pouvoir.
Comme de nombreux et nombreuses sans-papiers, Bary faisait partie des « premierEs de corvée » célébréEs pourtant par Emmanuel Macron. Il a continué de travailler dans la même entreprise en bâtiment cette dernière année en pleine crise sanitaire. Sans pouvoir bénéficier d’aucune protection et sans logement salubre : Bary vivait depuis décembre 2019 dans un squat appelé « le hangar 138 rue de Stalingrad » où, en l’absence de logement, sont réfugiéEs les sans-papiers, ancienNEs habitantEs du foyer expulsé des Baras puis de l’AFPA à Montreuil.
Ouvrier, sans-papier, Bary n’a pas eu droit à la moindre reconnaissance. Il est mort.
En cette journée internationale des travailleurs et des travailleuses nous rendons hommage à notre frère Bary Keita. Qu’il repose en paix.
Comme nous rendons hommage aux 130 migrantEs mortEs naufragéEs en Méditerranée le 22 avril victimes de la politique de nos gouvernements.
Mais notre hommage est aussi de colère et pour dire notre détermination à nous battre pour faire cesser l’hécatombe. Pour dire, en cette journée de solidarité, ouvrière et internationale, qu’il est temps de riposter, ensemble, pour l’égalité et la justice pour toutes et tous !