La classe ouvrière et la jeunesse ne gagneront rien des élections, il faut préparer l’affrontement

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Le lourd bilan de Hollande et de ses gouvernements

Pendant cinq ans Hollande, ses gouvernements PS-PRG-EELV ou PE, tous ses ministres (dont Hamon et Macron) ont servi les exigences de la bourgeoisie française : loi El Khomri, loi Macron, CICE, gel des salaires des fonctionnaires, aggravation terrible de la situation des hôpitaux publics, poursuite des coups contre l’enseignement public. À quoi il faut ajouter l’union nationale autour de l’état d’urgence permanent, la chasse aux migrants et à ceux qui tentent de les protéger, le racisme et la xénophobie, la police renforcée dans ses œuvres de répression des manifestations et des jeunes, mais aussi les interventions militaires pour le compte de l’impérialisme français seul ou en alliance avec d’autres, en Afrique et au Proche-Orient, etc. De leur côté, les directions syndicales (CGT, FO, FSU et Solidaires) et les partis et organisations qui leur sont liés (PCF, PdG, LO, NPA, POID, AL…) ont, contre les mobilisations cherchant la voie de la grève générale pour défaire le gouvernement, dressé à chaque fois la kyrielle des journées d’action et des grèves isolées conduisant à la défaite. Tout en approuvant le « dialogue social », vieille ficelle du gouvernement pour associer les syndicats à la mise en œuvre des plans de la bourgeoisie, appelés pudiquement « réformes nécessaires ».

À l’automne 2016, les bureaucraties syndicales de FO et de la CGT, ainsi que le PCF, le PdG, LO, le GlC, etc. sont allées jusqu’à approuver les manifestations factieuses de policiers pour plus de répression encadrées par le FN et les organisations fascistes.

La bourgeoisie en voulant plus, Fillon était son homme

Le travail a été fait pour la bourgeoisie, la classe ouvrière et la jeunesse sont politiquement profondément désorientées. Mais la classe dominante en veut beaucoup plus car malgré tout, le capitalisme français continue de voir s’effriter ses positions internationales. Elle veut aller plus loin pour accroitre son taux de profit, elle veut aussi un État fort, encore plus de policiers pour mater les manifestations et une armée renforcée pour affronter une situation internationale qui devient chaotique avec la crise générale du mode de production capitaliste qui entraine la montée du protectionnisme et des nationalismes.

Fillon était son candidat le plus sérieux, avec un programme parfaitement ajusté à ses besoins : retraite à 65 ans, suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, fin de la durée légale du travail, réduction du code du travail à la portion congrue, 100 milliards d’économie dans les dépenses publiques, la Sécurité sociale et les hôpitaux, etc. Mais Fillon s’est fait prendre la main dans le sac, compromettant ses chances en montrant au grand jour le cynisme du personnel de la bourgeoisie, adepte de la rigueur pour les salariés et de l’utilisation des fonds publics pour leur propre compte. Dès lors Fillon, pour vaincre la résistance de son camp rendu hésitant par ses déboires judiciaires, mobilise de plus belle la frange la plus réactionnaire de son électorat et dispute un peu plus au FN le marécage du racisme et de la xénophobie. Mais les scandales l’éclaboussent chaque jour un peu plus.

Macron, une roue de secours pour la bourgeoisie

Dans ces conditions qui rendent la victoire de Fillon plus hasardeuse, une partie de la bourgeoisie a pour Macron les yeux de Chimène. Macron, ce Rastignac aux dents longues, déjà soutenu par des grands patrons et des banquiers, est le chantre d’une société où les patrons sont libérés de toutes contraintes, le partisan de la surexploitation du type Uber. Il veut en finir avec la retraite par répartition en lui substituant un système de capitalisation par points, supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, faire 15 milliards d’économie sur la branche maladie de la Sécu, détruire l’assurance chômage, poursuivre la soi-disant modernisation des hôpitaux qui les étrangle, fiscaliser la Sécurité sociale, etc. S’affichant « ni de droite ni de gauche » il réunit autour de lui un attelage improbable d’opportunistes et de politicards de tout poil. Cependant, la bourgeoisie craint avec Macron un retour à l’instabilité et aux marchandages de couloirs de la IVe République, elle sait que ce rassemblement hétéroclite le rend fragile au regard des combats qu’elle entend mener. Les ralliements pourtant se multiplient, caciques de LR laissés en déshérence à mesure que Fillon s’enfonce dans le discrédit, mais aussi transfuges des partis ouvriers bourgeois qui prétendent constituer ainsi un recours contre le FN : Robert Hue, Patrick Braouézec, Jean-Yves Le Drian, François Bayrou, Alain Madelin… Alors qu’en réalité c’est précisément cette politique où se vautrent bras dessus bras dessous grands bourgeois et représentants des partis ouvriers traditionnels qui ouvre grand la porte au FN !

Qu’est-ce qui permet la progression du FN ?

Le FN a le vent en poupe, porté par les succès et le renforcement des positions des politiques et partis populistes ou fascisants en Europe, avec la victoire du Brexit au Royaume-Uni, l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis. Le carburant principal du FN est côté face le nationalisme et côté pile le racisme et la xénophobie. Il est loin d’être le seul à utiliser ce genre de propagande : le nationalisme, « la Nation », « la grandeur de la France » sont célébrés aussi bien par Fillon que par Mélenchon. Le racisme et la xénophobie sont déjà véhiculés depuis les sommets de l’État par Hollande, Cazeneuve et Valls avant lui, dans la chasse aux Roms et aux migrants, dans l’affaire du burkini, etc. Mais c’est le FN qui en ramasse les dividendes. Ce qui lui donne des ailes, alors que le maintien du capitalisme touche non seulement les salariés par millions mais aussi de mille et une manières les classes moyennes, paysans, artisans, professions libérales, c’est que les partis « réformistes » défendent le capitalisme et son État et que les directions syndicales sont parvenues plusieurs fois à empêcher le déferlement de la grève générale, bouchant ainsi toute perspective ouvrière.

Le FN se dit contre « le système », mais la famille le Pen, riche de plusieurs dizaines de millions d’euros, n’a rien à envier aux grands bourgeois et comme eux, elle fraude et truque autant que possible, refuse de se rendre à une convocation de la justice. Le candidat du principal parti de la bourgeoisie, Fillon, empêtré dans les scandales, c’est pain bénit pour Le Pen ! Comme on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, le FN promet tout, mais seulement aux travailleurs brevetés français, augmentation des bas salaires, retour à la retraite à 60 ans et bien d’autres choses encore, il promet aux agriculteurs une prospérité retrouvée une fois débarrassés de l’Union européenne grâce à des aides bien françaises, il promet à tous les vrais Français, aux artisans, aux PME, etc. Si tout va mal, ce n’est pas le capitalisme qui est responsable, c’est à cause des étrangers, des réfugiés, qu’il faut jeter dehors. En installant le protectionnisme et le retour aux frontières, les droits de douane, en revenant à la monnaie nationale, on rasera gratis. Or le FN ne fait pas des promesses pour les tenir, mais pour être élu ! Loin de permettre la moindre amélioration, le protectionnisme et la rupture avec l’UE ne feraient que rétrécir les marchés, précipiter les faillites et les banqueroutes, déchaîner l’inflation… Ni les artisans, ni les petits paysans et encore moins les salariés n’y gagneraient quoi que ce soit. Ce n’est pas non plus le programme qui correspond aux intérêts des grands groupes capitalistes français qui œuvrent sur le marché mondial, ce qui explique que le FN n’ait pas encore leur soutien massif. Mais le grand capital sait que la démagogie sociale du FN n’est que du vent, et que le FN, le cas échéant, s’assoira sur ce qu’il a promis et s’adaptera, tout comme Trump et tous les démagogues antérieurs, à ses desiderata.

La puissance du capital financier ne réside pas dans sa capacité à établir, à son gré, n’importe quel gouvernement, n’importe où. Il n’en a pas le pouvoir. Sa puissance réside dans le fait que tout gouvernement, s’il n’est pas prolétarien, est obligé de servir le capital financier. (Lev Trotsky, Bonapartisme et fascisme, 1934)

Le vrai programme du FN est ailleurs : c’est préparer la guerre civile de la bourgeoisie contre la classe ouvrière et la jeunesse en cherchant d’abord à paralyser la classe ouvrière par la division de ses rangs, à protéger les capitalistes en désignant les étrangers et demain en attaquant physiquement les minorités et les organisations ouvrières. Pour la grande bourgeoisie, cette solution est risquée et aventureuse, et elle préférerait s’en passer, mais elle ne maitrise plus la totalité des paramètres de ces élections depuis les déboires de Fillon.

Hamon, la social-démocratie d’hier et d’aujourd’hui

Le candidat du PS, Hamon, désigné à l’issue de la primaire de « la belle alliance populaire », ancien ministre devenu frondeur car sentant qu’à trop tirer sur la corde, la place de la social-démocratie et en même temps la sienne se trouvaient compromises, se présente avec un pâle programme réformiste.

Dans une période de crise sociale, la politique du réformisme frappe non seulement les masses, mais le réformisme lui-même. (Lev Trotsky, La Seule voie, 1932)

S’il a le soutien de deux partis bourgeois marginaux, EELV et le PRG, il peine à rassembler le PS, puisqu’un grand nombre de ses élus et dirigeants, habitués depuis si longtemps à la mangeoire et à la collaboration de classes ont déjà, de leur plein gré, fait le choix de rallier Macron, quitte à jeter le PS aux orties ou à le transformer, de parti ouvrier bourgeois en parti bourgeois tout court. Hamon et quelques autres avec lui pensent au contraire qu’il y aura toujours une place à occuper, utile pour eux-mêmes, sous le drapeau du réformisme et de la social-démocratie. Il sait que, faute d’un parti ouvrier révolutionnaire, il suffit de gauchir quelque peu le discours, comme avant lui Mitterrand et même Hollande l’avaient fait le temps d’une campagne, pour retrouver un peu d’audience. Mais ce ne sont que des effets de tribune. Sa mesure phare, le revenu universel d’existence, part du constat que dans le cadre d’une économie capitaliste le chômage, le sous-emploi et les bas salaires sont la règle pour beaucoup. Mais comme il n’est pas question pour Hamon d’en finir avec le capitalisme, il propose de porter le RSA, aujourd’hui à 535 euros pour une personne seule à 600 euros, en le rendant automatique, ainsi que le versement aux jeunes et aux salariés d’une aide dégressive allant de 600 euros pour ceux qui n’ont aucun revenu à 0 euro pour ceux qui touchent 1,9 fois le SMIC, remplaçant également une partie des allocations sociales. Ce que propose Hamon, c’est la charité publique, dont le financement restera d’une manière ou d’une autre à la charge des salariés, pour que les pauvres se tiennent tranquilles avec leur aumône en fin de mois ! De même la baisse du temps de travail annoncée s’avère être, à y regarder de plus près, un encouragement au temps partiel avec des primes sous la forme de baisse de charges. Quant au bilan du quinquennat de Hollande, silence dans les rangs ! Soutien à toutes les interventions de l’impérialisme français. Tout juste si la loi El Khomri devrait être remplacée par une autre loi travail sans aucun doute de la même veine…

Depuis la guerre impérialiste de 1914, la politique de ce parti a consisté à effacer de la conscience du prolétariat l’idée d’une politique indépendante, à le convaincre du caractère éternel du capitalisme et à le mettre à genoux devant la bourgeoisie en décomposition. (Lev Trotsky, La Seule voie, 1932)

Mélenchon, le chauvinisme en bandoulière

Hamon veut 5 000 flics de plus, Mélenchon 10 000 ! Le PCF continue à faire croire aux travailleurs que l’État bourgeois est neutre, que le changement se fait par les urnes et, de surcroît, par des bulletins pour un populiste qui chasse ouvertement sur les terres du nationalisme nauséabond.

Des milliers de citoyens sont décidés à se servir du bulletin de vote Mélenchon pour secouer le vieil ordre capitaliste. (L’Humanité, 17 mars 2017)

Mélenchon poursuit chaque jour un peu plus sa dérive nationaliste, où les drapeaux bleu-blanc-rouge ont remplacé les drapeaux rouges, La Marseillaise a remplacé L’Internationale et la défense de la Nation a remplacé l’internationalisme prolétarien. Il appelle à « un coup de balai » mais pour quoi faire ? Pour un gouvernement ouvrier ? Pour en finir avec le capitalisme ? Pas du tout ! Le philistin social-démocrate défend, non le pouvoir aux travailleurs comme l’avaient inauguré les Communards, mais… une VIe république bourgeoise mise en place par une assemblée constituante, un rafistolage du parlementarisme bourgeois.

Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d’une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de dictature du prolétariat. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l’air ? Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat ! (Friedrich Engels, Introduction à l’édition allemande de la Guerre civile en France, 1891)

Dès lors toutes ses dénonciations des maux engendrés à ses yeux par l’UE plutôt que par le capitalisme font le jeu de Le Pen.

La tâche est de libérer le prolétariat intellectuellement de la tutelle de la bourgeoisie, tutelle qui se manifeste par l’influence de l’idéologie nationaliste. (Rosa Luxemburg, Principes directeurs, 1916)

LO et le NPA, des couteaux sans lames

LO et le NPA sont parvenus à franchir le barrage anti-démocratique des 500 parrainages pour participer à la campagne. Leurs candidats Arthaud et Poutou sont les seuls à ne pas faire croire que les élections peuvent changer la situation des opprimés. En outre, LO a le mérite de parler en termes de lutte de classe et, du bout des lèvres, d’expropriation. Cependant, LO ne donne jamais comme objectif de renverser l’État bourgeois pour mettre en place un gouvernement ouvrier, mais toujours de « faire entendre la voix des travailleurs ».

Le but immédiat des communistes est : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. (Ligue des communistes, Manifeste du parti communiste, 1847)

LO appelle à des « luttes massives et puissantes du monde du travail » mais a couvert et soutenu tous les dispositifs des bureaucrates syndicaux pour empêcher la grève générale. Ni LO ni le NPA ne veulent heurter la bureaucratie de la CGT ni le PCF et pour cela construire des fractions lutte de classe dans les syndicats, un parti ouvrier révolutionnaire et démocratique de masse dans le cadre d’une internationale communiste. Pas d’objectif gouvernemental, pas d’objectif non plus d’imposer la grève générale, encore moins de détruire l’État bourgeois. Comme LO, le NPA avance des revendications ouvrières comme réquisitionner les banques et les grandes entreprises, interdire les licenciements, etc. mais la nécessité que la classe ouvrière s’organise pour prendre le pouvoir, clé de voûte de tout programme communiste et seule façon de satisfaire ces revendications, est soigneusement gommée.

Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat. (4e Internationale, Programme de transition, 1938)

Ces élections n’offrent aucune perspective pour la classe ouvrière

Nul besoin d’être devin : le résultat de la prochaine élection présidentielle verra arriver au pouvoir l’un des deux candidats directs de la bourgeoisie, Fillon ou Macron. Ou bien Le Pen, candidate elle aussi pour le compte de la bourgeoisie, mais dont la ligne actuelle de sortie de l’euro n’a pas les faveurs de la majorité des capitalistes.

Des millions d’étudiants et de jeunes travailleurs ne se sont pas inscrits sur les listes électorales. Des millions de travailleurs étrangers ou mineurs ne peuvent pas l’être. Une partie du prolétariat et de la jeunesse se rendra aux urnes pour voter contre les partis bourgeois, en utilisant les bulletins de vote pour Arthaud, Poutou, Hamon ou Mélenchon. Mais une bonne part d’entre eux va s’abstenir, voter blanc ou nul. Par écœurement et par colère d’avoir été une fois de plus trahie. Parce qu’aucun des candidats qui se disent les représentants de la classe ouvrière et de la jeunesse ne défend un programme communiste pour en finir avec le capitalisme et son cortège de calamités pour l’immense majorité de la population. Les élections n’ont jamais été un terrain favorable au prolétariat, car elles se limitent à choisir les gestionnaires de l’État bourgeois. Plus que jamais, la classe ouvrière et la jeunesse sont piégées dans ces élections. Naturellement, aucun vote pour Fillon, Macron, Le Pen et compagnie ! Mais ni les votes pour les candidats du NPA ou de LO, et encore moins pour ceux du PdG et du PCF ou du PS, ni l’abstention n’offrent une quelconque perspective, alors que tous les développements économiques et politiques conduisent, d’une manière ou d’une autre, à une accélération des attaques contre les salariés et la jeunesse.

S’organiser pour en finir avec le capitalisme et son Etat

Un parti révolutionnaire, s’il existait, se servirait de la tribune électorale pour mobiliser pour l’abrogation des lois et mesures réactionnaires prises par tous les gouvernements bourgeois, pour l’expropriation sans indemnité ni rachat des grands groupes industriels, pour l’interdiction des licenciements, pour la réduction du temps de travail et le partage du travail disponible entre tous pour en finir avec le chômage, pour l’ouverture des frontières ; il opposerait au nationalisme haineux le droit des peuples d’outre-mer de se séparer de la France et le combat pour les Etats Unis socialistes d’Europe ; il mobiliserait les masses pour en finir avec le capitalisme, détruire l’Etat bourgeois et mettre en place un gouvernement des travailleurs. Il leur expliquerait que la satisfaction des revendications ne vient pas par les urnes, ni par les simulacres de combat organisés par les bureaucrates, mais par la mobilisation générale, par l’auto-organisation et l’armement du prolétariat contre le capital et son État.

Ce parti n’existe pas, il faut le construire, il faut regrouper les éléments révolutionnaires dispersés aux dépends des partis sociaux-impérialistes, des organisations centristes et des sectes, il faut avancer les revendications de défense de la classe ouvrière et de la jeunesse, il faut s’organiser pour protéger les manifestations contre les provocations policières, il faut préparer les conditions du déferlement de la grève générale contre le prochain gouvernement bourgeois, de son remplacement par un gouvernement des travailleurs, il faut construire l’outil politique de la révolution. Voilà le véritable enjeu !