(Version allemande / Deutsch version)
L’expression « Etat profond» qui désigne des structures cachés, parallèlement, associées avec l’appareil d’État, des paramilitaires et des services de renseignement, a son origine en Turquie.
Le « coup d’État » d’hier 15 juillet soulève plus de questions que de réponses :
- Qui étaient les forces motrices derrière ce « coup d’État » ?
- Quels étaient les objectifs de cette fronde militaire ?
- Pourquoi les « putschistes » ont agi d’une manière tellement non-professionnelle, alors que M. Erdogan n’est pas à Istanbul, sans occupation des stations de radio et de télévision, ni aucune tentative d’arrestation des membres du gouvernement, des frappes aériennes sur le bâtiment vide (!!!) du parlement, mais pas au siège de service de renseignement ou les casernes de police.
- En même temps, est-ce croyable que ces putschistes amateurs avaient l’intelligence et le savoir-faire de couper l’Internet et les médias sociaux ?
- Pourquoi il n’y avait pas eu de massacre des partisans de l’AKP, qui ont été invités par Erdogan à se rassembler dans les rues ? Pourquoi les « putschistes » n’ont pas écrasé cette « résistance populaire » ?
Aujourd’hui, Erdogan a déclaré: « La tentative de coup d’Etat était une aubaine. Maintenant, nous pouvons nettoyer l’armée ».
Le gouvernement islamiste veut réintroduire, rétroactivement, la peine de mort.
Il est tout à fait possible qu’une poignée kémaliste d’officiers et de sous-officiers voulaient renverser le gouvernement AKP qui détruit le pays politiquement, socialement et économiquement. L’armée turque, traditionnellement laïque, a fait depuis 1960 à quatre reprises des essais de coup d’État. Dans la situation actuelle, un coup d’État semble plausible.
On peut supposer, cependant, que les principaux officiers d’état-major demanderaient, dans ce cas, l’autorisation du haut commandement de l’OTAN, et en particulier du gouvernement des États-Unis (vu le rôle de la Turquie dans le conflit en Syrie). Comme la couverture médiatique américaine l’a clairement montré, l’élite politique et les services secrets à Washington ont été surpris par ce « coup d’État ».
Il est un fait : Erdogan, qui était, dans les semaines passées, fortement critiqué, même au sein de son parti, se présente aujourd’hui comme « sauveur de la nation » et a commencé immédiatement à organiser des purges et des arrestations dans l’armée, dans la police, dans les universités, etc.
Dans cette situation tendue, nous pouvons dire :
- Pour la chute du régime Erdogan !
- À bas tous les officiers putschistes !
- Désarmez la police, l’armée et les services secrets !
- Construisez des conseils ouvriers et paysans pour organiser la résistance !
- Comités d’auto-défense contre les gangs islamistes et l’armée dans les usines, les universités, les quartiers et les villages !
- Libération de tous les prisonniers de classe dans les prisons turques !
- Reconnaissance des droits nationaux des Kurdes, des Arméniens et toutes les autres nationalités opprimées !
- Pour le pouvoir des conseils et le socialisme !
- Construisez le parti révolutionnaire des travailleurs sur la base du programme marxiste !
Grupe Klassenkampf