Le film Pride (Fierté) met en scène avec énergie, humour et émotion, ce que sont l’engagement, la détermination, la solidarité, la tolérance, la lutte contre les préjugés. Sur fond de lutte sociale durement réprimée, il montre aussi le rejet parental, les passages à tabac, l’exclusion, les ravages du sida auxquels sont particulièrement confrontés les homosexuels.
Ce film raconte l’histoire (vraie) d’un groupe de gays et lesbiennes qui vient en aide aux mineurs britanniques, en 1984-1985, pendant la longue grève contre les fermetures de puits, laissée isolée par la direction confédérale (TUC) et le Parti travailliste qui se refusent à appeler à la grève générale. De collectes de fonds en soirées de solidarité contre la répression du gouvernement Thatcher (Parti conservateur), la jonction va se faire entre ces opprimés.
Ostracisés initialement par la bureaucratie imprégnée de stalinisme du Syndicat national des mineurs (NUM) qui refuse l’aide proposée parce qu’elle vient d’homosexuel(le)s, répercutant ainsi les préjugés bourgeois sur cette question comme sur toutes les autres, les militants du Lesbians Gays Support the Miners (LGSM, Lesbiennes et gays en soutien aux mineurs) trouvent cependant le moyen d’apporter directement à Onllwyn, un village minier du Pays de Galles, le soutien financier recueilli. L’accueil n’ira pas de soi.
Après les défilés réactionnaires de tous les calotins de France contre l’égalité des droits quelle que soit l’orientation sexuelle, l’air frais que souffle ce film est bon à prendre. Nous défions toue militant(e) ouvrier(ère), même ne parlant pas anglais, de ne pas être ému(e) quand les femmes entonnent la magnifique chanson de lutte américaine Bread and Roses (Du pain et des roses, 1911). La distribution en salles a été restreinte mais vous avez une seconde chance avec le DVD ou le Blu-ray sortis par Pathé en janvier 2015 (16 euros).