
Ces enfants parfois scolarisés passent leurs nuits dans la rue, des hôtels insalubres, des gymnases, des églises, des tentes… Ne sont pas comptabilisés les enfants vivant dans des squats, des bidonvilles ou dont les familles n’ont pas pu joindre le 115.

Chaque soir, environ 3 000 femmes et 3 000 enfants passent la nuit dans la rue. Parmi les demandes d’hébergement non pourvues, 60 % concernent des familles et parmi celles-ci 1 400 concernent des femmes seules avec enfant(s).

Si la majorité est hébergée dans des accueils d’urgence, les femmes sans domicile subissent des violences physiques et sexuelles qui s’ajoutent à celles qu’elles ont souvent vécu dans leur enfance, dans leur foyer ou au cours de leur parcours migratoire. Au bout d’un an passé à la rue, presque toutes ont subi au moins un viol.
Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs, la situation s’aggrave année après année ; le nombre d’enfants sans solution a augmenté de 6 % par rapport à 2024 et de 30 % depuis 2022, année où le gouvernement s’était engagé à atteindre l’objectif « Zéro enfant à la rue ».
En 2024, le Collectif des morts de la rue a recensé plus de 900 décès de personnes sans domicile fixe, parmi elles, 31 enfants. Pourtant l’accueil inconditionnel est inscrit dans le code de l’action sociale (article législatif de 2014) et c’est l’État qui a la charge d’assurer à toute personne sans abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale un hébergement d’urgence.
Chaque jour, en Ile de France, près de 2 000 demandes d’hébergement d’urgence sont non pourvues dont près de 1 000 sur Paris. C’est deux fois plus qu’il y a 10 ans. Les causes sont la paupérisation, la discrimination (baptisée officiellement « politique de l’immigration ») et le manque de logements sociaux. Faute de place, la préfecture restreint l’accès aux femmes enceintes de plus de 6 mois ou celles avec un bébé de moins de 3 mois. Bon nombre de femmes sont maintenues dans des centres d’hébergement parce qu’elles ne peuvent postuler à un logement en l’absence de titre de séjour régulier. La situation est extrêmement préoccupante à Paris, en Seine Saint Denis, dans le Nord, la Haute-Garonne, l’Hérault mais également à la Réunion et à Mayotte.
Comme l’État bourgeois exempte le grand capital de l’impôt et que la priorité des dépenses publiques va à l’armée et à la police, il tente d’opposer les « riches » aux « pauvres » des HLM !
En février, 40 associations ont attaqué l’État en justice pour non-assistance à personnes mal logées. Elles demandent un plan national de sortie de rue, incluant la création urgente de logements sociaux adaptés aux besoins des enfants et des familles.
En aout, 350 migrants sans abri, dont de nombreux enfants, ont dormi six nuits d’affilée devant l’Hôtel de ville de Paris, à l’initiative de l’association Utopia 56. Ils ont été évacués par la police au bout de 6 jours et envoyés dans différentes villes de France.

Environ 200 personnes se sont rassemblées le 3 novembre devant la préfecture de Montpellier pour réclamer un hébergement d’urgence après l’expulsion d’un squat, quelques jours avant la trêve hivernale, laissant une dizaine de familles, dont 15 enfants, sans solution.

Selon l’INSEE, hors Mayotte, plus de 3 millions de logements sont vacants. Des zones et des bâtiments industriels (l’usine DMC de Mulhouse), militaires (la base aérienne 112 de Reims), ecclésiastiques… sont vacants. D’après la cellule investigation de Radio France, « le diocèse de Paris dispose de près de 700 millions d’euros de biens immobiliers qui n’apparaissent pas dans ses comptes ». Même si ces logements ne sont pas tous dans les grandes villes, il y de quoi loger une large majorité des sans-abris !
La question du logement ne peut être laissée aux organismes caritatifs, mais doit être prise en charge par le mouvement ouvrier :
- Abrogation de toutes les lois discriminatoires ! Des papiers pour toutes et tous !
- Interdiction de toutes les expulsions de familles de travailleurs !
- Gel de tous les loyers au niveau le plus bas des 20 dernières années !
- Réquisition des logements pour ne laisser personne dehors !
- Municipalisation de tous les terrains urbains !
- Sanctions pénales pour les maires qui refusent de construire des logements sociaux !
- Expropriation sans indemnité de tous les logements aux mains des sociétés immobilières et des grands propriétaires et intégration de ceux-ci dans le parc social locatif public, à des prix adaptés au revenu familial !
- Incorporation au parc public de tout logement vide depuis plus de deux ans !
- Plan d’urgence de construction de logements sociaux de qualité, biens desservis et bon marché pour garantir un logement digne à toute la population !

