un coup d’épée dans l’eau
Lotta comunista (LC) est une organisation de taille significative qui se garde bien d’affronter la bureaucratie syndicale de la principale centrale italienne, la CGIL. LC ne se prononce pas pour l’ouverture des frontières aux travailleurs et aux réfugiés.
Le 22 janvier 2023, LC et 5 autres organisations italiennes lancent une invitation « à toutes les organisations qui s’inspirent des traditions internationalistes du mouvement ouvrier » qui n’est pas adressée au Collectif révolution permanente (CoReP, dont fait partie le Groupe marxiste internationaliste).
Le 5 mai, le CoReP et la Ligue pour la 5e Internationale (L5I) sont invités sur proposition d’un des 6 associés italiens de l’initiative, le Partito Comunista dei Lavoratori (PCL).
Dès le 15 juillet, dans le local de LC de Millan, la réalité de la lutte des classes mondiale s’introduit dans le débat et opère un tri entre :
- une organisation qui justifie l’invasion russe de l’Ukraine (LQI),
- quelques unes qui, tout en condamnant l’invasion, considèrent que la Russie n’est toujours pas capitaliste (CIO, FTQI, PO/Argentine),
- une majorité pour qui il faut être neutre car il s’agirait d’une guerre entre puissances impérialistes (AMRCV/Italie, CC/Italie, CORQI, FIR/Italie, LC/Italie, LCR Tankyu-ha/Japon, NP/Russie, RC/Italie…),
- une minorité qui condamne l’invasion comme impérialiste (CoReP, IS, L5I, LIS, PCL/Italie, RSO/Allemagne, UITQI).
La représentante RP de la FTQI présente un récit du mouvement de défense des retraites en France qui n’a que peu de rapport avec la réalité.
Le représentant de LC/Italie se vante que son gourou avait prévu, dès 1954, que la Chine, déjà capitaliste [sic], deviendrait une grande puissance impérialiste. Puis, sans diplomatie aucune, il lance une charge frontale contre ce qu’il appelle le trotskysme.
Le PCL et la L5I ayant refusé de proposer un texte commun à l’ouverture de la réunion, la porte-parole du CoReP soumet une proposition de résolution le 15 juillet. Ce texte figure sur le site du CoReP, ainsi que les interventions.
Le 16 juillet, au nom des 6 organisateurs, un dirigeant de Lotta comunista décrète que la situation permet de continuer à débattre mais que « les conditions ne sont pas réunies pour adopter une résolution qui ait un sens ».
Le responsable de CR qui parle au nom du NPA n’a pas un mot pour défendre l’héritage du Parti bolchevik, de l’Internationale communiste, de la 4e Internationale.
Heureusement, plusieurs orateurs ripostent à l’offensive contre le trotskysme (UITQI, L5I, RSO/Allemagne, PCL…).
Le Comité promoteur ne soumet pas le projet du CoReP au vote. La proposition des 6 organisateurs italiens se borne à un nouvel appel, reprenant les termes du premier, pour convoquer une deuxième rencontre dans 6 ou 12 mois.
Seul le représentant du PO/Argentine (qui mise en Italie sur d’autres forces que LC et le PCL) et celle du CoReP disent la vérité : la rencontre de Milan ne débouche sur rien.