Nous avons écrit au NPA anti-NUPES le 16 avril pour proposer de construire en commun le parti ouvrier révolutionnaire qui a manqué pour submerger les appareils contrerévolutionnaires des directions syndicales et des partis réformistes dans la mobilisation en défense des retraites.
Une première rencontre a eu lieu à Nantes le 28 avril. Nous avons envoyé un second courrier le 20 mai pour confirmer notre disponibilité pour revoir des membres de votre direction à Presles le 27 mai. Dans cette lettre, nous avons précisé franchement :
Nous n’avons jamais caché les divergences d’analyse et de mots d’ordre avec les différents courants du NPA-C qui sont apparues dans le déroulement de cette mobilisation, ni que notre but n’est pas de maintenir le NPA mais de construire une organisation communiste révolutionnaire sur la base des programmes de l’Internationale communiste (1919-1923) et de la 4e Internationale (1933-1940).
Et nous n’avons nullement l’intention de dissimuler, car nous savons que le meilleur de la tradition du bolchévisme réside dans la clarté des positions de chacun et n’a rien à voir avec la diplomatie de couloir. Mais nous pensons que les forces regroupées dans le NPA-C ont le potentiel –et la responsabilité– d’avancer dans cette voie. Nous réaffirmons que nous sommes prêts à participer à un tel projet.
La rencontre du 27 mai a fait l’objet d’un compte-rendu rédigé par la délégation du NPA et relu par la nôtre. Il a été communiqué à tous nos militants. Le CE du NPA-C doit en discuter avant que le CPN de début juillet décide. Lors de ces deux entretiens, les responsables de Convergences révolutionnaires et d’Anticapitalisme & révolution présents ont soulevé la question du centrisme. L’emploi de ce terme par le Groupe marxiste internationaliste leur apparaissait contradictoire à la demande d’intégration comme courant dans la fraction anti-NUPES du NPA.
D’une part, il ne faudrait pas que la sensibilité au mot « centrisme » empêche de discuter du fond du problème, en particulier de la nécessité de s’opposer à la participation des directions syndicales à toutes les discussions du projet de loi Macron-Borne contre les retraites, de la nécessite de contrer les diversions des partis sociaux-impérialistes (PCF, PS, LFI) et des bureaucraties syndicales : pétition, journées d’action, grèves reconductibles isolées, amendements parlementaires au projet, saisine du Conseil constitutionnel, référendum, motion de censure avec EELV, la LIOT, une partie de LR et tout le RN…
Il est clair qu’il fallait y opposer le combat pour la grève générale et l’auto-organisation dès que ce projet de loi a été adopté en conseil des ministres. Nous l’avons fait à la mesure de nos forces : motions du syndicat CGT des pompiers de Lyon, de l’assemblée générale de l’enseignement supérieur de Lyon (avec l’aide du NPA Jeunes), de l’assemblée générale des travailleurs du traitement de l’eau de Nantes, de l’assemblée générale d’une université de Toulouse…
Mais, avec l’aide des organisations centristes, le dispositif des appareils contrerévolutionnaires, des agents de la bourgeoisie a abouti, comme nous l’avions annoncé, à une nouvelle défaite. Les casserolades, le projet de loi de LIOT, la journée d’action du 6 juin n’y changeront rien. Il faut dire la vérité aux travailleurs. Il faut tirer les leçons de ce mouvement pour l’avenir.
D’autre part, le centrisme est par essence contradictoire. Tout dépend dans quel sens évolue le courant intermédiaire. C’est ce que prouvent, négativement, l’exemple du POUM qui est rentré dans le Front populaire espagnol en 1936 et, positivement, l’exemple du courant « interrayons » du POSDR (entre bolcheviks et mencheviks) avec Trotsky qui fusionne avec le Parti bolchevik en juillet 1917.
La liquidation de la LCR en 2009 au profit du NPA constituait un pas en arrière car la direction de la LCR mettait désormais sur le même plan le marxisme révolutionnaire avec l’anarchisme impuissant, l’écologisme politique, le féminisme bourgeois et le protectionnisme chauvin. Ce projet était voué à l’échec, comme la crise récurrente du NPA l’a prouvé.
Par contre, l’opposition au front populaire actuel (NUPES) d’une partie du NPA et sa volonté de créer un « parti des travailleurs et travailleuses communiste, internationaliste » est positive. En effet, il faut une internationale ouvrière révolutionnaire, et un parti de masse dans chaque pays, pour préparer la révolution, pour aider les travailleurs à s’armer, pour exproprier la bourgeoisie, pour aller vers le socialisme mondial.
Nous sommes prêts à participer à la construction du parti communiste et internationaliste en France, à égalité de droits avec les autres courants, en respectant la discipline dans l’action révolutionnaire.
Rompons avec la subordination aux bureaucrates syndicaux de toutes les organisations centristes, rejetons le monolithisme de LO, des POI et de RP. Renouons avec la tradition du Parti bolchevik, de l’Internationale communiste du temps de Lénine, de la 4e Internationale du temps de Trotsky ! Avançons ensemble !
Avec notre salut communiste révolutionnaire,
Nos contributions sur la crise du NPA sont disponibles à la section Débats