Arrêter le génocide, démanteler l’État colonial !

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Le président français vient de s’entretenir à distance avec le premier ministre britannique, « ils ont évoqué la situation humanitaire intolérable à Gaza » (8 avril). Le président français, le président égyptien et le roi jordanien viennent de se mettre d’accord sur un communiqué commun.

Nous, chefs d’État de l’Égypte, de la France et de la Jordanie, sommes déterminés à intensifier nos efforts pour répondre aux besoins humanitaires, médicaux et sanitaires de la population civile de Gaza… Nous affirmons notre détermination à intensifier nos efforts conjoints pour faire aboutir effectivement la solution des deux États. (9 avril)

Qui croirait, à lire ces déclarations prélevées sur le site officiel de l’Élysée, que l’État français avait, sur consigne israélienne, suspendu de janvier à mars son financement à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNWRA), contribuant à la famine dans la bande de Gaza ? Que l’État égyptien applique au moment même le blocus israélien, empêchant les Gazaouis de fuir et les camions de l’UNWRA d’entrer ? Que l’État jordanien et l’État égyptien interdisent les manifestations de soutien aux Palestiniens ? Que l’État français mène 600 procédures judiciaires en application d’une circulaire du 10 octobre du ministre de la justice ? Que l’État français et l’État britannique continuent à livrer des armes, comme l’État américain, à l’armée qui mène le génocide des Palestiniens de la bande de Gaza ?

Pourtant, les partis réformistes appuient la démarche de « la France ».

Il faut que les pays occidentaux fassent pression sur le gouvernement de Nétanyahou pour la reconnaissance d’un État palestinien. (Olivier Faure, PS, TVMonde, 6 avril)

La tribune de Macron, Al-Sissi et Abdallah II est un premier pas… Il faut la reconnaissance de l’État de Palestine. (Manon Aubry, LFI, France 2, 9 avril)

Tout ça, c’est bien mou de la part de la France. Si la France a une chose à faire, c’est de reconnaitre l’État de Palestine. (Fabien Roussel, PCF, Franceinfo, 9 avril)

Comme leur bourgeoisie impérialiste, ils continuent à faire confiance à l’ONU qui a décidé la partition de la Palestine en 1947 et à vouloir appliquer les accords d’Oslo qui ont avalisé en 1993 la colonisation d’une large partie de la Palestine (« les deux États » de Macron).

De son côté, l’État sioniste fondé avec la caution de l’ONU et renforcé par les accords d’Oslo répond aux contorsions diplomatiques en tentant, délibérément, d’étendre le conflit : attentats ciblés incessants, incursions et bombardements du 29 mars à Alep et à Al-Safira (Syrie, 42 morts) ainsi qu’à Bazouriyé-Tyr (Liban, 6 morts, au total, l’armée israélienne y a tué 347 personnes depuis le 7 octobre).

L’État d’apartheid continue à détenir dans ses prisons 9 500 otages (La Libre Belgique, 10 avril). 15 Palestiniens ont décédé dans les prisons de l’occupant depuis le 7 octobre. Le plus ancien d’entre eux, Walid Daqqah, écrivain de 62 ans, détenu depuis mars 1986, atteint de cancer et torturé encore récemment, vient de mourir.

Même lorsqu’il était mourant, les autorités israéliennes ont continué de faire preuve d’une cruauté inouïe envers Walid Daqqah et sa famille, non seulement en lui refusant des soins médicaux et une alimentation adaptés, mais aussi en l’empêchant de faire ses adieux à son épouse, Sanaa Salameh, et à leur fille de quatre ans, Milad. (Amnesty International, 8 avril)

L’État colonial répond à Macron, Biden, Sunak, Sanchez et compagnie en poursuivant la colonisation à Jérusalem et en Cisjordanie : du 4 au 7 avril, l’armée israélienne y a mené 94 opérations, arrêté 100 Palestiniens et tué 2. Depuis le 7 octobre, 440 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie (dont 110 mineurs).

L’État terroriste répond en poursuivant le génocide entrepris le 7 octobre dans la bande de Gaza. Il faut 500 camions par jour pour nourrir et soigner la population, Israël en tolère actuellement 177 par jour et tire sur les affamés. L’UNWRA n’a pas pu fournir d’aile alimentaire dans le nord depuis fin janvier ; 178 de ses salariés ont été tués. Le 1er avril, l’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Shifa de Gaza, après l’avoir ravagé et tué 300 personnes. Au total, 26 des 36 hôpitaux ont été détruits. Depuis le 7 octobre, 33 482 Palestiniens (dont 70 % étaient des femmes et des enfants) ont été tués (Le Monde, 10 avril).

Le mouvement ouvrier français, partis et syndicats, doit rompre avec sa propre bourgeoisie. Le front unique ouvrier doit avant tout empêcher la livraison d’armes, munitions et composants militaires à Israël comme l’a demandé à nouveau la confédération syndicale palestinienne le 7 mars.

Annulation de toutes les poursuites judiciaires contre ceux qui soutiennent la cause palestinienne ! Libération de Georges Abdallah détenu en France depuis 1984 !

Blocage des livraisons de carburant et d’armes à Israël ! Retrait des flottes impérialistes envoyées au Proche-Orient ! Fermeture de toutes les bases militaires impérialistes de la région !

Levée du blocus de Gaza par Israël et l’Égypte ! Ouverture des frontières de l’Égypte, de l’Union européenne et des États-Unis aux réfugiés palestiniens !

Israël, bas les pattes devant Rafah ! Cessez le feu immédiat ! Retrait des troupes de la bande de Gaza et de Cisjordanie ! Droit au retour des réfugiés ! Libération de tous les otages palestiniens prisonniers d’Israël !

Pour une seule Palestine démocratique, multiethnique, bilingue et laïque ! Pour un gouvernement ouvrier et paysan en Palestine ! Pour une fédération socialiste du Proche-Orient !

10 avril 2024