Nous assiégeons complètement Gaza… Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé… Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence. (Yoav Gallant, ministre de la défense, 9 octobre)
Depuis, l’État égyptien bloque la seule porte de sortie et l’armée israélienne pilonne le petit territoire densément peuplé, si bien que les écoles et les hôpitaux ne sont pas épargnés. Le 27 octobre, ses troupes y interviennent massivement. Le résultat est la destruction de nombreux logements et de toutes les infrastructures, 11 500 morts et 28 900 blessés. Au même moment, les colons juifs s’emparent des terres des Bédoins et des Palestiniens en Cisjordanie, multiplient les pogromes contre eux avec l’appui de l’armée.
Les travailleuses et les travailleurs conscients de tous les pays savent que la division de leurs rangs selon le genre, la nationalité, l’ethnie les affaiblit et fait le jeu de leurs exploiteurs. Pour cette raison, en France, les travailleurs conscients rejettent la persécution des migrants par l’État français, condamnent le harassement quotidien de jeunes arabes et noirs par les policiers (qui va parfois jusqu’au meurtre), les actes sectaires racistes et xénophobes menés par les réseaux et groupes fascistes, suprémacistes blancs ou islamistes (qui vont jusqu’à l’assassinat de dessinateurs, de professeurs, de prêtres chrétiens, de croyants musulmans ou juifs). Le dernier exemple est l’attaque par des groupes fascistes pro-israéliens d’une réunion d’information sur la Palestine à Lyon le 11 novembre.
Le Fatah compte sur les puissances impérialistes comme les États-Unis et la France qui ont imposé la fausse solution à deux États de l’ONU qui a le soutien aujourd’hui de tous les partis bourgeois mais aussi de LFI, du PS et du PCF. Le Fatah s’est discrédité en signant les accords d’Oslo et devenant l’Autorité palestinienne en Cisjordanie. Les parrains du Hamas ne valent guère mieux. La dictature cléricale d’Iran opprime les femmes et les Kurdes, la monarchie du Qatar exploite férocement les travailleurs immigrés, dont des Palestiniens, quelle que soit leur religion. Pour elles comme pour le dictateur sanglant de la Syrie et le président islamiste de la Turquie qui opprime les Kurdes, la Palestine n’est qu’un thème populaire.
Pour cette raison, sans apporter le moindre soutien politique au Hamas, un parti religieux et antisémite qui réprime à Gaza les organisations ouvrières, féministes ou socialistes palestiniennes, les travailleurs conscients de France se rangent du côté du peuple opprimé, les Palestiniens. Ils s’opposent à l’État d’Israël surarmé qui a pour base la colonisation d’une grande partie de la Palestine et qui la poursuit à Jérusalem, en Cisjordanie. Israël s’est installé par la violence contre la population civile arabe (qu’elle soit musulmane ou chrétienne) de Palestine, il entretient la terreur parmi la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie, il fomente en permanence des attentats contre des dirigeants palestiniens ou iraniens.
Au printemps, les travailleurs conscients de ce pays ne croyaient pas leur gouvernement quand il leur expliquait que c’était pour leur bien qu’ils devaient travailler deux ans de plus. Cet automne, les travailleurs conscients ne peuvent pas croire les mêmes Macron, Borne et Darmanin quand ils affirment que seul le Hamas est terroriste et qu’Israël ne fait que se défendre, quand ils accusent tous ceux qui soutiennent les Palestiniens d’être des défenseurs du « terrorisme », voire des antisémites. Ils savent que l’État français entretient les meilleures relations avec les monarchies absolues du Golfe qui répandent le salafisme et l’antisémitisme dans le monde entier.
Les travailleurs conscients ne font aucune confiance au gouvernement qui réclame l’union nationale autour d’Israël au nom de la lutte contre l’antisémitisme, ni aux partis de la bourgeoisie (Renaissance, LR, RN…) et aux anciens présidents du capitalisme français (Hollande, Sarkozy) qui défilent coude à coude le 11 novembre.
Les travailleurs conscients condamnent les livraisons d’armements à l’État colonial (15,3 millions d’euros en 2022). Ils défendent le droit de manifester. Ils protestent contre les menaces judiciaires et la répression dont sont victimes les défenseurs de la cause palestinienne : circulaire d’intimidation des universitaires le 8 octobre, enquête contre le NPA-AC le 10 octobre, menaces d’interdiction d’associations de soutien à la cause palestinienne (dont Palestine vaincra), arrestation du secrétaire de la CGT du Nord le 20 octobre, arrestation de la militante palestinienne Mariam Abu Daqqa (FPLP) le 8 novembre…
Les organisations issues de la classe ouvrière, partis et syndicats, doivent rompre avec le gouvernement de l’impérialisme français pour :
Arrêt immédiat de l’intervention militaire contre Gaza ! Aucune arme à Israël ! Aucune poursuite contre la CGT et le NPA-AC ! Autodéfense contre la police et les nervis fascistes ! Du Jourdain à la Méditerranée, Palestine unifiée démocratique, laïque, bilingue et multiethnique !