Intervention lors d’une conférence de presse sur invitation du Centre de la communauté démocratique kurde de Reims

J’exprimerai d’abord notre immense respect pour les processus d’auto-organisation et d’auto-défense des peuples kurdes, en particulier au Rojava.

Voici plusieurs jours que l’aviation turque bombarde le Rojava. De même voici plus d’un an et demi que le gouvernement russe de Poutine agresse les Ukrainiens, aujourd’hui les Arméniens du Haut-Karabakh fuient l’offensive de l’État azerbaïdjanais, en ce moment même l’État d’Israël s’en prend violemment aux Palestiniens et d’autres encore.

L’erreur à commettre serait de hiérarchiser les combats. C’est au côté des opprimés contre les oppresseurs qu’il faut être. Nous soutenons le droit des Kurdes de se défendre face aux agressions de l’État turc mais aussi des États iranien, syrien et iraqien (pour ce qu’il en reste).

Abdullah Oçalan, leur dirigeant historique, est en isolement depuis 24 ans en Turquie. On ne sait même pas s’il est vivant, on est sans nouvelles depuis 31 mois.

Les Kurdes ne peuvent compter sur aucun Etat impérialiste (qu’il soit français, russe ou américain). Au contraire comme le disait le Parti bolchevik en 1916, « les socialistes des nations opprimées doivent s’attacher à promouvoir et à réaliser l’unité complète et absolue, y compris sur le plan de l’organisation, des ouvriers de la nation opprimée avec ceux de la nation oppressive ». C’est d’une alliance entre les travailleurs kurdes, turcs et arabes, perses que peut émerger une victoire contre l’impérialisme turc.

Il ne faut pas hésiter à en appeler aux travailleurs des pays impérialistes, mais aussi d’Asie de l’Ouest pour mener une révolution sociale qui jetterait définitivement à bas tous les régimes oppresseurs, qu’ils soient panarabes ou cléricaux. En effet, la mobilisation des ouvriers, des employés, des paysans pauvres s’en prendrait aussi aux propriétaires fonciers et aux capitalistes kurdes.

Nous sommes pour :

  • La fin des bombardements impérialistes
  • La solidarité des organisations ouvrières du monde entier avec le peuple kurde
  • La libération de tous les prisonniers politiques kurdes au Proche-Orient et en Europe, notamment Abdullah Oçalan
  • Le droit des Kurdes à l’auto-détermination et à avoir, s’ils le désirent, leur propre État
  • La radiation du PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne et des États-Unis
  • Un gouvernement ouvrier et paysan en Syrie, en Irak, en Turquie, en Iran
  • La Fédération socialiste du Proche-Orient

9 octobre