Chers amis ! La revendication centrale des travailleurs du pétrole, tant dans le secteur formel que dans le secteur contractuel [sous-traitance, CDD et intérim], est l’augmentation des salaires. Nous, travailleurs, ne tolèrerons plus la pauvreté, l’insécurité, la discrimination et l’inégalité, ainsi que la privation de nos droits humains fondamentaux. Comme nous l’avons déclaré, en raison de la hausse vertigineuse des prix, aucun salaire des travailleurs ne devrait être inférieur à 12 millions de tomans [201 euros par mois]. En même temps, nos collègues ont le droit d’exiger des augmentations de salaire en fonction de leur niveau de qualification professionnelle. Nos collègues qui sont des employés permanents de l’industrie pétrolière protestent également contre la diminution quotidienne de leur pouvoir d’achat et l’état de leurs salaires en 1400 [2021-2022 en calendrier occidental, qui est en fait une attaque contre leur vie et leurs moyens de subsistance.
Chers collègues! Notre unité dans la lutte et le fait que tant de travailleurs aient rejoint la grève nous rendent très fiers et nous exprimons à tous nos remerciements. Cependant, nous devons essayer de consolider cette alliance pour faire avancer nos protestations.
Nous devons empêcher toute forme de division et d’intrigue en faisant tout notre possible pour faire avancer la lutte. Nous devons continuer à prendre des décisions collectives – nous ne pouvons pas laisser la conduite de la lutte à quelques individus qui annoncent des mouvements, ici et là, pour notre défense, et leur permettre de prendre toutes les décisions. Au contraire, en étant présents et en restant dans les dortoirs des travailleurs et en planifiant des rassemblements de protestation devant les raffineries et les centres pétroliers, ou en participant activement aux groupes que nous avons constitués sur les médias sociaux, nous devrions participer activement chaque jour à la décision de faire avancer notre lutte.
C’est une leçon importante que nous avons apprise des travailleurs de la canne à sucre de l’entreprise Haft Tappeh Sugarcane Agro-industrial Complex. Nous devons savoir que c’est seulement de cette manière et par le biais du conseil d’organisation et de la prise de décision collective que nous pouvons prévenir les éventuelles divisions et affrontements venus d’en haut. Ne les laissez pas nous tromper avec des promesses. Comme nous l’avons prévenu, si nos revendications ne sont pas satisfaites d’ici la fin du mois prochain, nous devons nous préparer à des protestations plus larges.
Chers collègues ! Au cours des récents jours de grève, certains de nos collègues ont quitté leur lieu de travail et sont rentrés chez eux, mais d’autres parmi nous sont restés dans les dortoirs des travailleurs. La raison en est que nous voulons faire valoir nos revendications par une présence maximale sur le lieu de travail. Les employeurs impitoyables licencient les travailleurs journaliers et se préparent à embaucher de nouveaux travailleurs. Par conséquent, si nous restons dans les dortoirs, les employeurs n’auront pas d’endroit pour loger la nouvelle main-d’œuvre. En même temps, à cause de notre présence, ils n’oseront pas nous licencier et réaliser de telles intrigues. À partir de ce jour, notre recommandation est de rentrer après une semaine de visite à la famille et de rester ensuite sur le lieu de travail, tout en poursuivant notre grève. Notre présence quotidienne devant les usines pétrochimiques, les raffineries et les centrales électriques renforce la pression sur les employeurs et nous aide à faire aboutir nos revendications.
Un certain nombre de collègues qui travaillent sous contrat journalier dans la raffinerie de Téhéran ont été arrêtés. Nous devons demander leur libération et la réintégration des 700 travailleurs qui ont été licenciés en raison de la grève.
Notre grève est nationale et nous devons répondre à toute attaque par un front unique…