« L’ordre règne à Berlin ! » Sbires stupides ! Votre ordre est bâti sur le sable. Dès demain, la révolution « se dressera de nouveau avec fracas », proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : « J’étais, je suis, je serai ! » (Rosa Luxemburg, L’Ordre règne à Berlin, 14 janvier 1919)
Désarmement de la contre-révolution ! Armement du prolétariat ! Renforcement de toutes les troupes fidèles à la révolution ! À bas Ebert-Scheidemann !
Le matin du lundi 6 janvier 1919, le prolétariat allemand a constitué une masse d’un demi-million de travailleurs qui est sortie dans les rues. Des soldats pleins les camions qui suivaient la trace des marins de Kiel ont rejoint les ouvriers qui avaient apporté leurs armes. Ce qui s’est produit le 6 janvier 1919 à Berlin était l’action de masse la plus importante du prolétariat. La nuit du 5 janvier, le comité des représentants révolutionnaires des lieux de travail avait appelé à la grève générale.
Rosa Luxembourg disait : « Nous conquerrons le pouvoir non par le haut, mais par le bas au moyen de conseils et de grèves de masse. Nous ne devons pas croire que la révolution socialiste peut avoir lieu en remplaçant le gouvernement capitaliste par un autre gouvernement ».
Un jeune spartakiste criait depuis la tribune : « Le processus de renversement du capitalisme n’est pas une opération en une fois – d’une minorité prenant la tête d’une insurrection – mais c’est un processus continu ! ».
Mais la contre-révolution attendait de pied ferme avec les armes à la main. La tête du gouvernement « socialiste » SPD Ebert et son ministre de la guerre Noske étaient en train d’inspecter les Freikorps qui étaient entièrement équipés de fusils, de mitrailleuses et d’armes lourdes à Zossen, une ville-garnison à une trentaine de kilomètres de Berlin. Le ministre social-démocrate avait personnellement pris la tête de la formation de ces brigades pour repousser la menace d’une insurrection ouvrière en Allemagne, et il allait laisser ce mot à l’Histoire le 6 janvier : « Quelqu’un doit avoir les mains couvertes de sang. Je ne fuirai pas cette responsabilité ».
Nous allions monter les escaliers du palais d’hiver et allions briser les murs du Reichstag. C’est à Berlin que mon aventure s’est brisée. Car mes rêves, mes rêves d’un quart de siècle était votre action au début du siècle. Maintenant si la moitié de notre cœur est à l’usine Renault de Bursa, l’autre moitié est à la porte de Brandebourg à Berlin la nuit de 15 janvier 1919.
Et si nous pouvons en parler et agir un siècle plus tard, comme l’a dit le jeune spartakiste, c’est que la révolution est permanente. Le pouvoir du capital, le pouvoir bourgeois équipé de tous ses appareils ne peut être renversé que par les actions par le bas de la classe ouvrière. C’est notre responsabilité révolutionnaire riche de notre héritage théorique et de notre tradition historique de lutte. Une telle obligation nous a porté et continuera à nous porter de la chaleur de nos maisons, de nos écoles, de nos campus, de nos bureaux, des centres commerciaux lumineux vers les usines, vers les quartiers pauvres, des artères des centres-villes vers les grandes places.
- Nous étions, nous sommes, nous serons !
- Guerre de classe face à la guerre impérialiste !
- Révolution permanente jusqu’à la victoire !