(Version espagnole / Versión española)
Les élections régionales du 15 octobre
Au vu des résultats électoraux du 15 octobre, la première chose que nous pouvons dire est qu’ils semblent contradictoires avec la situation de mécontentement généralisé qui existe chez tous les travailleurs et dans la population en général, en raison de la gravité de la situation économique. Mais à notre avis, c’est surtout, à cause du fléau des barricades criminelles et manifestations violentes, que la droite putschiste pro-impérialiste et certains secteurs de la gauche socialiste ont voulu déguiser en mobilisations populaires de caractère démocratique et qui avaient déjà entraîné un rejet généralisé et leur défaite politique le 30 juillet.
La seconde leçon intéressante que nous pouvons tirer de ces résultats, c’est qu’ils contredisent les prévisions de participation. Lors des précédentes consultations, il y a eu 8 089 320 participants aux élections de l’Assemblée nationale constituante [mise en place par le président Maduro qui incarne une aile de la bourgeoisie liée à l’impérialisme chinois et russe pour remplacer l’Assemblée nationale où son parti PSUV avait été mis en minorité par la MUD] et 7 676 894 de votants à la consultation de la MUD [Mesa de la Unidad Democrática / Table-ronde de l’unité démocratique, coalition des partis bourgeois d’opposition liés à l’impérialisme américain et européen], le comportement des électeurs était analogue à celui de la présidentielle. Par contre, l’élection régionale de 2017 a vu le GPP [Grand pôle patriotique, bloc électoral du PSUV] enregistrer une perte de 28 % et la MUD de 35 % en seulement deux mois, ce qui est une perte difficile à expliquer pour les deux partis bourgeois. Si l’on ajoute à cela le fait que le CNE [Conseil national électoral] n’a pas publié les résultats de l’élection de la Constituante et que la MUD a brûlé les bulletins de vote de son propre référendum, nous sommes portés à mettre en doute la véracité des deux résultats. Une autre leçon importante est que ces élections représentent un véritable triomphe de la bourgeoisie dans son ensemble, puisqu’aucune candidature remettant en question le capitalisme n’était présentée, pour expliquer que la crise actuelle trouve son origine dans la crise de surproduction globale capitalisme qui a éclaté en 2007-2008 aux États-Unis qui, à court terme, a eu ses effets négatifs sur les prix des matières premières telles que le pétrole et le gaz, qui représentent pour le Venezuela, plus de 90 % des devises étrangères.
Si nous voulons aller plus loin dans l’analyse des résultats des régionales 2017 et comparer les scores des 2 blocs, nous avons un PSUV qui présente les résultats comme une victoire alors que du côté de la MUD, entre la propagande inconsistante sur la fraude et la reconnaissance des résultats par les candidats AD [Acción Democrática / Action démocratique, un parti adhérant à la MUD qui, autrefois, tentait de desserrer l’étreinte étasunienne en s’appuyant sur le peuple], les démissions et les expulsions au sein de la MUD ainsi que les positions divergentes concernant la participation aux prochaines élections sont le reflet d’une défaite électorale. Il suffit de comparer les résultats de ces élections régionales avec les celles de 2013. Alors, cela relativise la prétendue grande victoire du PSUV car la progression du Gran Polo Patriótico [Grand pôle patriotique autour du gouvernement chaviste du président Maduro] n’est que de 4,7 %, alors que celle de la MUD est de 5,3 %. Ceci traduit plutôt une augmentation de la polarisation avec une légère traduction électorale vers la MUD, mais si l’on rapporte ces chiffres à la population qui vote, la croissance du GPP est de 0,2 % tandis que celle de la MUD est de 3,2 % ce qui montre que plus le nombre de participants augmente, plus cela profite à la MUD.
Si nous amplifions le champ de l’analyse en prenant en compte les quatre dernières élections régionales (2004, 2008, 2102, 2017), on voit que l’écart qui sépare la MUD du GPP se réduit au fil des années, une différence qui était 19,4 % en 2004 a été réduite à 10 % en 2008, à 11 % en 2012 et à seulement 7 % aujourd’hui, de sorte que la MUD comble son retard sur le GPP au fil des ans. Si dans cette consultation, la MUD n’a pas obtenu un plus grands nombre de postes de gouverneurs, c’est parce que cette croissance n’a pas dépassé le seuil de la majorité relative ; cependant, on peut pronostiquer qu’avant peu se produira un changement dans le rapport des forces, car le projet chaviste a déjà vécu ses meilleurs moments, quand la direction de Hugo Chávez était nouvelle et pouvait compter sur un matelas de pétrodollars avec un baril à 100 $.
Si nous analysons un peu plus en détail, nous pouvons en tirer des enseignements intéressants, et en particulier, constater que les États où la MUD a connu la plus forte progression électorale sont Vargas avec 18 %, Delta Amacuro 17 %, Trujillo 16 %, Guárico et Mérida 12 %, c’est-à-dire des États qui sont historiquement chavistes (à l’exception de Mérida), alors que ceux où c’est le GBP qui a progressé le plus sont Lara 10 %, Yaracuy et Sucre 9 % et Guárico 8 %, lesquels, à part Lara, sont également normalement chavistes. La croissance du vote MUD est beaucoup plus grande, mais pas assez pour devenir une force majoritaire. Bien entendu, aujourd’hui encore, il s’agit d’une victoire pour le PSUV qui obtient un plus grand nombre de sièges de gouverneur, mais que c’est sur la base d’un déclin relatif et d’une progression de la MUD qui lui permet d’obtenir un gouvernorat voire 2 si, dans le doute, nous lui accordons celui de l’État de Bolivar. Pour conclure, cette victoire du PSUV est une victoire relative et que son avenir est incertain.
En outre, tandis que la MUD perd le gouvernement de Miranda, qui est du point de vue électoral le troisième en importance, elle gagne Zulia qui est le deuxième. Ainsi, elle arrache au PSUV deux grands États pétroliers et gaziers, Zulia et Anzoategui. Et s’il s’avère qu’elle a également gagné à Bolivar elle aura conquis l’État le plus important en termes de gros bataillons de la classe ouvrière de la métallurgie et des nouveaux sites pétroliers de la Faja.
Le vote sanction des électeurs de la MUD
Si le PSUV peut considérer ces élections comme une victoire, c’est par rapport au paysage qu’avait dessiné la dernière élection pour l’Assemblée nationale en décembre 2015, où la MUD l’avait balayé électoralement –renversant pour la première fois l’équilibre des forces électorales- ce qui fut complété par le fait qu’à un moment donné, en septembre 2016, elle fut en capacité de mobiliser les masses, menaçant d’en finir avec le gouvernement chaviste [le colonel Chàvez étant mort en mars 2013, le candidat du Parti socialiste unifié du Venezuela PSUV, Maduro, a été élu président en avril au suffrage universel]. Les élections législatives de 2015 constituèrent un phénomène électoral inattendu. Nous pensons que ce résultat s’explique par un rejet national du gouvernement, traduit en termes de voix, à cause de la situation économique difficile qui l’a poussé à défendre les intérêts des grands capitalistes. La participation de la population à ces élections fut de 74,17 %, chiffre qui n’était atteint que lors des élections présidentielles ; aucune élection non présidentielle n’avait franchi la barre des 70 % et le niveau de voix obtenu par la MUD de 7 726 066 fut également un score de présidentielles, mais le nombre de 5 622 844 suffrages pour le GPP était un résultat typique et prévisible, avec une croissance de seulement 2 % de l’électorat, alors qu’en décembre 2015, on voit que le vote chaviste n’a pas migré vers la MUD, et qu’il n’a pas tellement diminué. Ce qui s’est passé, c’est qu’une partie des abstentionnistes traditionnels des législatives a choisi cette fois-là le vote MUD. Mais la plupart d’entre eux a disparu lors des élections régionales de 2017, ramenant la MUD à son niveau électoral moyen. La disparition de cette majorité exceptionnelle, s’explique par un ensemble de politiques qui éloignent des masses de l’opposition et lui inflige des défaites. Celles-ci ont commencé avec le refus de validation de l’AN par le TSJ (Cour suprême de justice), privant la majorité électorale de sa victoire ; cela a été suivi par une campagne pour la destitution du gouvernement que celui-ci a déjoué grâce aux arrêts des cours locales. La MUD a alors quitté la rue pour entamer un dialogue avec le gouvernement, perdant un temps que le gouvernement a su mettre à profit pour se réorganiser. Cela s’est poursuivi par une validation des partis qui ont pris statut légal de petits partis pro-MUD aussi bien que pro-PSUV et enfin par l’apparition de bandes armées qui ont promis le changement de gouvernement d’une manière violente mais qui ont fini par disparaître avec l’élection et l’installation de l’Assemblée constituante.
La MUD a perdu la base électorale gagnée en 2015, en essayant de changer le gouvernement sans consolider sa force dans la rue, pour faire face aux nombreuses mesures prises à son encontre, parce qu’elle comprenait que cela aurait pu mener à une explosion qui l’aurait fait disparaître de la scène ou simplement par une surestimation de la conscience des masses quant à sa volonté de changer de gouvernement à tout prix, tandis que ce dernier utilisait tout l’appareil bureaucratique pour porter des coups précis à la MUD et à toute dissidence dans ses rangs cherchant ainsi le meilleur scénario possible avant des élections imminentes.
Cette politique de la MUD a été sanctionnée électoralement, si bien qu’elle a perdu une occasion lors les élections régionales de 2017. Si nous analysons les États où la MUD recule, nous trouvons le panorama suivant : Amazonas –19 %, Lara 4 %, Miranda –3 %, Zulia –3 %. Comme on le voit, l’érosion des votes a eu lieu dans les États dirigées par l’opposition : Amazonas, Lara et Miranda ainsi que Zulia, les États où les affrontements étaient les plus violents. Si nous regardons plus en détail, nous constatons que la MUD recule dans les municipalités de « guarimberos » [bloqueurs de rue profascistes de la MUD], il y a donc bien eu une abstention sanctionnant la politique de la MUD pendant les affrontements. Un autre fait intéressant est qu’au moins 5 figures importantes de dimension nationale de la MUD ont été vaincues : Ismael García, Andrés Vélasquez, Henry Falcón et Carlos Oscáriz. Seul Juan Pablo Guanipa a gagné, mais en affaiblissant le score de la MUD et seulement parce que le vote de son rival Arias Cárdenas a davantage chuté.
Enfin, si l’on compare les législatives de 2015 avec les régionales de 2017, les plus grands reculs de la MUD ont touché dans l’ordre les États de Zulia, Miranda, Carabobo, Lara, Aragua et Anzoategui.
Quant au GPP (Gran Polo Patriótico), il a connu un recul à Táchira –9 %, Zulia: -4 %, Nueva Esparta –3 %, Apure –1 % Delta Amacuro –1 % (Anzoategui 0 % et Trujillo + 1%). Les contractions les plus importantes et les progressions les plus faibles ont eu lieu là où les sortants se représentaient, alors que les gains plus importants de Lara, Yaracuy, Sucre, Portuguesa et Guárico ont eu lieu là où se présentaient de nouveaux candidats sauf à Yaracuy. Il s’agit d’une sanction des gestions précédentes, mais reste une illusion chaviste en pensant que la mauvaise gestion relève d’une responsabilité personnelle et que cela peut être corrigé avec un meilleur chaviste.
Qualitativement, la MUD ne gagne que 5 postes de gouverneur, mais certains sont très importants par exemple Anzoategui et Zulia. Le MUD conquiert des Etats économiquement importants par l’exploitation pétrolière et au raffinage, deux des ports maritimes les plus importants du pays auxquels on peut ajouter Nueva Esparta, ainsi la MUD gouverne là où est concentrée la force de travail du pays, comme celle des travailleurs pétroliers, et bien qu’elle n’ait pas gagné finalement Bolivar, elle l’a emporté dans les municipalités où se trouvent les travailleurs des compagnies minières et électriques de Guayana ; elle a également obtenu pratiquement toute la zone qui borde la Colombie. Qualitativement, ces États gagnés lui donnent une plus grande présence et n’oublions pas que Zulia est l’État qui compte le plus grand nombre d’électeurs.
Le GPP à bout de souffle
Le PSUV, de nature autoritaire et sectaire, a développé une politique pour être le seul parti de ce secteur bourgeois et pour monopoliser l’électorat chaviste. En découlent des mesures comme l’invalidation de certains petits partis de gauche, puis le PSUV a combattu toutes les formations qui l’ont critiqué, y compris celles du « chavisme critique » qualifiées de traîtres et même par le PCV quand il a osé présenter ses propres candidats, comme il l’a fait en Apure.
Avec ces élections, le PSUV s’est affirmé comme la force la plus importante, pratiquement la seule existant au sein du GPP, sa politique autoritaire d’écrasement de toute dissidence porte ses fruits puisque le seul vote significatif fut le PCV dans Apure avec 14 %, mais dans le reste du pays le PCV n’a représenté que 2 % ou 3 % des voix. Le GPP non PSUV représente environ 20 % du vote chaviste, ce qui est important surtout face au rétrécissement de l’écart électoral avec la MUD, c’est pourquoi le PSUV devra encore vivre avec cette frange et en tenir compte dans le partage des postes.
La suprématie d’AD dans la MUD
Dans le secteur bourgeois de la MUD, on commence à résoudre le problème de la direction : Acción Democrática (AD) sort gagnante, en remportant quatre gouvernorats d’États et en devenant la force d’opposition plébiscitée. Il est clair que ce renforcement ne s’est pas encore traduit par la constitution d’un parti de masse tel qu’il était au siècle dernier, ce qu’aucun des constituants de la MUD su faire. En second lieu, vient Primero Justicia [Justice d’abord], bien qu’ayant conquis une région a perdu le premier rôle électoral. En troisième lieu, Voluntad Popular [Volonté populaire], l’une des composantes de l’extrême-droite vénézuélienne. Ce résultat, tout d’abord, redessine ce secteur de la bourgeoisie pour préparer le terrain à ce qu’il parle d’une seule voix à l’occasion du partage du pays avec le PSUV. Les divergences internes d’intérêt et de méthodes ont été déterminantes dans la défaite de la MUD et de ses composantes. De la MUD doit émerger un véritable bloc hégémonique ou majoritaire pour doter la bourgeoisie d’une direction de remplacement avant l’échec et la chute du PSUV, indispensable pour constituer une alternative. Rappelons la position des plus grandes organisations lors de la validation des partis, elles n’ont pas protesté fermement et ont permis la radiation de l’ABP et de VV, dont les électorats se reprtèrent vers des organisations similaires. Au vu des résultats, nous constatons que les électorats de la MUD se sont tournés vers des organisations moins radicales, telles AD. Ceci n’annule pas l’existence d’une aile ultra-droite comme VP, laquelle montre la polarisation sociale à l’œuvre, appelle au coup d’État et à des actions violentes pour renverser le gouvernement, mais ne bénéficie toujours pas d’un large soutien des masses.
La gauche vénézuélienne
La gauche qui prétend être révolutionnaire au Venezuela -qui va du chavisme soi-disant critique comme Marea Socialista [Marée socialiste, membre du MST représenté en France par le groupe La Commune] jusqu’au Partido Socialismo y Libertad [Parti Socialisme et Liberté, affilié à l’UIT, représenée en France par le MCI] a pris une position opportuniste. MS s’est engagée derrière UPP 89 [Unité politique populaire] dont les candidats ont avancé un programme démocratique bourgeois, qui appellent à un chavisme sans Maduro et dont une des candidats, la Negra Muñoz à Portuguesa, était en opposition ouverte à la lutte des paysans pour la récupération des terres, qui sont entre les mains de grands propriétaires fonciers ou de transnationales comme Smurfit. Le PSL a appelé à voter ni pour la MUD, ni pour le PSUV, mais a laissé entendre son soutien à toute candidature autre que le PSUV, sans condition de classe et a même présenté un communiqués de presse en commun avec ces forces comme composante du FADESS, qui est le front syndical rangé derrière la MUD. De sorte que la gauche s’est lancée dans la défense d’un programme bourgeois comme une option pour la classe ouvrière. Ces listes ont obtenues moins de 1 % des voix, mais au-delà du vote, ce que cela montre, c’est la continuité dans l’évolution politique de ces organisations qui les éloignent du camp du marxisme-révolutionnaire et de la classe ouvrière elle-même.
La classe ouvrière
Les résultats de ces élections constituent clairement une victoire pour la bourgeoisie et une défaite pour la classe ouvrière. Nous pouvons ainsi interpréter le résultat dès lors qu’il y a eu une augmentation du vote MUD et du vote PSUV, une diminution de l’abstention, une inexistence du vote nul et une absence d’option révolutionnaire. De plus, la parité entre le vote pour le PSUV et le vote pour la MUD nous montre que la classe ouvrière hésite électoralement entre ces deux choix bourgeois et fait que les votes des 11 035 898 électeurs sont des votes pour la bourgeoisie, des votes pour le capitalisme, des votes pour les bourreaux qui appliqueront de nouvelles et dures mesures économiques afin que la crise économique soit payée par la classe ouvrière.
Si aujourd’hui la classe ouvrière est engagée dans une impasse, c’est tout d’abord par le manque d’une option politique qui présente un programme centré sur la classe ouvrière, parce que les organisations syndicales comme la CSBT ou le syndicat enseignant servent les intérêts des partis bourgeois ou de leur propre direction bureaucratique. Les premiers trompent les travailleurs en les conduisant dans les voies de la conciliation en leur faisant croire à la résolution des problèmes par le gouvernement ; quant à la direction syndicale contrôlé par la MUD, comme les enseignants et les autres syndicats qui ne mènent pas la lutte jusqu’au bout mais recherchent juste une meilleure position pour négocier avec le gouvernement. La classe ouvrière n’a rien à espérer de ces directions perfides et traîtresses ; la classe ouvrière a besoin d’une direction pour conduire les luttes qui ont surgi au cours des dernières années dans le pays. La classe ouvrière n’est pas vaincue, elle est seulement anesthésiée par ses directions syndicales et politiques. Certaines actions syndicales faibles et isolées ont été tentées pour faire face à la situation difficile : par les éducateurs, les pêcheurs, les travailleurs des minoteries, les sidérurgistes, les travailleurs de la grande distribution, les retraités, la Mission Barrio Adentro [ébauche d’un nouveau système de santé national]. Ce sont ces secteurs qui nous montrent que le mouvement cherche à sortir de l’impasse, mais sans trouver le chemin de la lutte unitaire à l’échelle régionale et nationale, seule façon de briser l’épine dorsale du programme d’austérité économique qui nous est infligé.
Contribuer à unir cette force potentielle du mouvement ouvrier et populaire -qui se développe au travers de pas timides-, à l’aide d’un programme comportant ses propres propositions revendicatives, politiques et de transition, contre celui appliqué par le gouvernement avec l’appui de la MUD et des secteurs de la bureaucratie syndicale, telle est la tâche centrale des révolutionnaires pour sauver l’humanité de la barbarie capitaliste. Il n’y a rien à gagner à suivre les dirigeants bourgeois ; seule une direction politique révolutionnaire de la classe ouvrière peut mener une lutte conséquente contre les intérêts de la bourgeoisie, une direction qui part de la lutte pour la défense des salaires, pour la défense des conventions collectives, pour l’arrêt des licenciements, une direction qui combat la hausse des prix et se bat pour contrôler les leviers de l’économie, qui a remis à l’ordre du jour le slogan « toute entreprise fermée (par le patron) doit être rouverte sous le contrôle des travailleurs », qui lutte contre la criminalisation des manifestations et contre les instruments gouvernementaux de répression comme l’OLP [Operación de Liberación y Protección del Pueblo, « opérations de libération et protection du peuple », actions chocs de la police contre le banditisme] et les tribunaux, pour mettre un terme à la distribution, par le gouvernement, de dollars à la bourgeoisie, pour abroger les accords complaisants comme ceux de l’arc minier, les conventions de double imposition, la privatisation de l’industrie pétrolière et le paiement de la dette extérieure ; ce qui implique la nationalisation des monopoles, des banques et du commerce extérieur. La crise que nous vivons est la crise mondiale du capitalisme. Ce n’est pas avec des mesures isolées que nous allons arrêter cette crise et éviter la famine et la misère. Ne faisons confiance à aucun secteur de la bourgeoisie pour vaincre l’ensemble des mesures d’austérité économique que nous subissons, ce n’est pas en soutenant des solutions politiques et économiques intermédiaires qui finirons de livrer le pays aux forces colonisatrices du grand capital que nous atteindrons l’indépendance économique. Le capitalisme doit être détruit à la racine et cette lutte ne peut être menée que par la classe ouvrière contre la bourgeoisie, avec un parti socialiste révolutionnaire des travailleurs à sa tête.
De nouvelles élections auront lieu avant la fin de l’année. Nous devons multiplier les efforts pour y participer en avançant hardiment un programme qui montre le chemin vers la défaite du capitalisme et la construction du socialisme. L’alternative est SOCIALISME OU BARBARIE.