Le 12 septembre, des dizaines de milliers de salariés et de jeunes sont descendus dans la rue manifester contre les ordonnances. Mais des dizaines de milliers d’autres n’ont pas bougé, échaudés par les échecs précédents. En effet, les multiples journées d’action ont laissé passer toutes les attaques précédentes, depuis celles contre les retraites jusqu’à la loi Hollande-El Khomri. Sûr de son fait, Macron pouvait d’ailleurs déclarer dès le 8 septembre : « Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques ni aux extrêmes ». Et le 13 septembre la ministre du Travail Pénicaud indiquait : « nous mettons en œuvre ce que les Français nous demandent de faire donc on ne va pas reculer ». S’appuyant sur l’acceptation de toutes les directions syndicales des négociations pendant tout l’été du contenu des ordonnances, plus de 50 réunions, le premier ministre se félicitait en même temps que « cette réforme avait fait l’objet d’intenses discussions avec les organisations syndicales ».
Contre la poursuite du « dialogue social »
Mais qu’y-avait-il donc à négocier pour le compte des travailleurs, entre l’extension du contrat de chantier, les accords d’entreprises hors syndicats, la facilitation des licenciements collectifs, la limitation des indemnités pour licenciements abusifs, l’extension de la rupture conventionnelle, la suppression des CHSCT ? Sauf à accepter dès le départ de se placer sur le terrain des exigences du gouvernement et des patrons. Et toutes les directions syndicales vont continuer à discuter des décrets d’application, prétendant encore pouvoir faire « bouger les lignes ». Comment demander le retrait des ordonnances si l’on en négocie les décrets d’application ? Le gouvernement parie clairement sur la poursuite du « dialogue social » et la poursuite des journées d’action totalement inefficaces pour l’emporter.
Derrière les ordonnances, d’autres attaques
Pourtant la classe ouvrière et la jeunesse comprennent la gravité des mesures contenues dans les ordonnances. Elles savent qu’une nouvelle défaite ouvrira la voie au gouvernement réactionnaire de Macron pour de nouvelles attaques, qu’il annonce déjà : destruction du régime des retraites par répartition, liquidation du régime chômage, suppression de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, nouveau tour de vis pour la santé publique et la sécurité sociale, etc. En même temps, d’une main le gouvernement réduit les allocations logement, supprime les emplois aidés, rogne les budgets des universités et ceux des hôpitaux, de l’autre il fait plus de 4 milliards d’euros de cadeaux aux redevables de l’ISF et aux patrons et actionnaires avec la baisse de l’impôt sur les sociétés !
Contre la dispersion et l’émiettement
Le 21 septembre, une nouvelle journée d’action est appelée par la CGT, Solidaires et localement FO, FSU, etc. Le 23 septembre, LFI appelle à une manifestation à Paris. Le 25 septembre, la CGT et FO transports appellent les routiers à une grève reconductible. Le 28 septembre les syndicats appellent les retraités à manifester. Le 10 octobre, les syndicats appellent les fonctionnaires à une journée de grève. Le gouvernement ne craint rien d’un tel dispositif qui aboutit à séparer, fragmenter le combat entre les différents secteurs de la classe ouvrière et de la jeunesse. Les directions syndicales, soutenues par les organisations politiques PCF, LO, NPA, LFI, organisent le « chacun son tour », sous couvert de « lutter dans la durée » au lieu de combattre pour le tous ensemble, pour la grève générale !
Imposer l’unité pour la grève générale
Pour l’emporter, pour battre le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs doivent imposer, au sein des assemblées générales et lors des réunions syndicales, le front unique de toutes les organisations issues de la classe ouvrière (partis et syndicats) pour :
- rupture avec le gouvernement !
- retrait pur et simple des ordonnances !
- grève générale !