(Version portugaise/portugues)
General Motors, entreprise nord-américaine, a été expropriée par le pouvoir judiciaire au Venezuela.
Le gouvernement du président Nicolas Maduro fait actuellement face à une tentative de coup d’État de la part de l’impérialisme nord-américain et de la bourgeoisie vénézuélienne servile, un coup assez semblable à celui qui a été perpétré contre Dilma Roussef au Brésil en 2016.
Au Venezuela, contrairement à ce qui s’est passé au Brésil, et malgré des hésitations, Maduro offre une certaine résistance, alors qu’au Brésil, Dilma Roussef et la direction majoritaire du PT (CNB – Mouvement pour construire un nouveau Brésil) n’ont eu aucune réaction et ont capitulé pratiquement sans lutter contre les putschistes, se limitant à une opposition parlementaire et à des élections, alors même que la base du PT et de la population était (et est) largement disposée à lutter. Elle est même largement sortie dans les rues, de façon empirique et spontanée, contre le coup d’État.
D’après le quotidien O Estado de São Paulo, le 21 avril,
L’imbroglio a commencé en 2000 quand l’entreprise GM a voulu retirer la concession d’une de ses filiales dans la ville de Maracaibo, en raison d’un rendement inférieur à ce que souhaitait le constructeur. Le revendeur a alors exigé d’être indemnisé pour les véhicules qu’il avait encore en stock, ce qui marqua le début d’une bataille judiciaire. L’unité, qui se trouve à Valence, a une capacité de production de 100 000 véhicules par an, qu’elle destine au marché intérieur…
De même, au Brésil depuis 2003, l’impérialisme nord-américain et la bourgeoisie brésilienne servile ont saboté l’économie, préparant le terrain pour le coup d’État. Ils profitèrent de la politique de conciliation et de collaboration de classe du PT, de la politique d’alliance avec les partis bourgeois, et ils ont imposé l’ex-ministre Joaquim Levy pour faire le travail de sape de l’économie.
Au Venezuela, sans les mêmes facilités qu’au Brésil, l’impérialisme nord-américain et la bourgeoisie vénézuélienne servile ont entrepris de faire la même chose et ils sabotent l’économie du pays.
On peut encore lire le quotidien O Estado de São Paulo :
Des expropriations sont monnaie courante dans le pays depuis le gouvernement du président Hugo Chavez (1999-2013). À l’arrivée de Maduro au pouvoir, avec la situation de pénurie due à l’absence de monnaie forte et à l’inflation, les confiscations sont devenues plus communes.
Précédemment, sous le gouvernement Chavez, Exxon Mobil et Cargill –entreprise d’alimentation– ont été expropriées. Sous le gouvernement Maduro, Kimberly-Clarke a été exproprié.
La Tendance marxiste-léniniste soutient les mesures très concrètes du gouvernement Maduro contre les putschistes, comme l’expropriation de GM, à condition qu’elle ait lieu sans indemnisation et sous contrôle ouvrier de la production, mais elle ne se fait aucune illusion dans le programme politique nationaliste bourgeois de Maduro.
La position que formulait Léon Trotsky dans le Programme de transition de la IVe Internationale reste valide :
Il est, cependant, impossible de nier catégoriquement par avance la possibilité théorique de ce que, sous l’influence d’une combinaison tout à fait exceptionnelle de circonstances (guerre, défaite, krach financier, offensive révolutionnaire des masses, etc.), des partis petits-bourgeois, y compris les staliniens, puissent aller plus loin qu’ils ne le veulent eux-mêmes dans la voie de la rupture avec la bourgeoisie. En tout cas, une chose est hors de doute : si même cette variante, peu vraisemblable, se réalisait un jour quelque part, et qu’un « gouvernement ouvrier et paysan », dans le sens indiqué plus haut, s’établissait en fait, il ne représenterait qu’un court épisode dans la voie de la véritable dictature du prolétariat.
La TML est favorable à l’armement du prolétariat vénézuélien pour que celui-ci puisse affronter les putschistes, de même qu’elle est favorable à l’expropriation totale de l’impérialisme nord-américain, de la bourgeoisie riche et des grands propriétaires fonciers, à l’expropriation des usines, des entreprises, des banques, des terres, des entreprises agricoles, avec une réforme et une révolution agraire, à l’expulsion de l’impérialisme, vers la révolution prolétarienne et l’instauration d’un gouvernement et paysan.
Pour cela les partis et les organisations ouvrières marxistes et révolutionnaires doivent trouver l’unité et construire un parti ouvrier et révolutionnaire puissant.
Tendance marxiste-léniniste, Brésil, le 22 avril 2017