Pour la 8e fois depuis 1974, l’organisation LO présentera une candidate lors de l’élection présidentielle. Se disant une « candidate communiste », Nathalie Arthaud a fait paraître le 12 janvier un programme dont le titre « Faire entendre le camp des travailleurs » est bien éloigné du projet de révolution socialiste mondiale. Le texte ne dit pas un mot de la prise du pouvoir, de la nécessité d’une révolution sociale, d’un pouvoir des travailleurs. En introduction, les salariés sont invités à ne s’opposer qu’à certains partis.
« En votant pour moi, ils exprimeront leur rejet des politiciens du PS, de la droite et du FN, et ils affirmeront leur fierté d’être des travailleurs… » (Faire entendre le camp des travailleurs, p. 1)
Il semble que la direction de LO ne veuille pas « rejeter » les « politiciens » du PCF qui trahissent la classe ouvrière depuis 1934. En fait, LO est devenue une composante de la bureaucratie de la CGT qui trahit depuis 1914. Comme le NPA, elle a ordonné en 2016 à la classe ouvrière de suivre Martinez et Mailly qui ont empêché la grève générale et permis à la loi Hollande-Valls-El Khomri de passer.
Il ne peut y avoir de parti communiste révolutionnaire sans lutte contre les bureaucraties syndicales et contre tous les partis sociaux impérialistes (PS, PdG et PCF). Comme les partis staliniens ou sociaux-démocrates, la direction de LO fait croire qu’on peut améliorer le sort de la classe ouvrière sans toucher la propriété privée, en redistribuant autrement.
« Comment financer toutes ces exigences, surtout dans une période de stagnation économique, demanderont les porte-voix de la grande bourgeoisie ? Eh bien, en prenant l’argent nécessaire sur les profits des entreprises, sur les dividendes distribués aux actionnaires, sur les sommes extravagantes que touchent les PDG des grandes sociétés et, au besoin, sur leur fortune, accumulée au détriment des travailleurs. » (p. 10)
Le véritable programme ouvrier, qui n’a jamais été caché par les communistes internationalistes, comporte les comités élus, l’armement du peuple, l’insurrection, la destruction de l’État bourgeois, la dictature du prolétariat. Sinon, c’est un couteau sans lame.