Groupe marxiste internationaliste
(section français du Collectif révolution permanente)
Date : 28 juin 2014
Pour : Voix des travailleurs
Objet : rapprochement et fusion
PJ : résolution Ukraine du CoReP, déclaration Europe du CoReP
Chers camarades,
Nous avons bien reçu les lettres de mai et de juin de Robert Paris au nom de VdT.
Tout d’abord, nous tenons à remercier VdT d’inviter depuis plusieurs années les militants du
CCI(T) puis du GMI à ses réunions mensuelles.
Ensuite, nous voudrions rappeler que le CCI(T) avait invité VdT à la conférence commune du CCI(T) et du GB en avril 2013 et que le GMI, issu de la fusion de ces derniers, avait demandé à VdT, en juin 2013, d’examiner les possibilités de travail en commun et de fusion. Nous n’eûmes aucune réponse à la première proposition ; à la seconde, le camarade Paris répondit que VdT, étant un cercle de discussion, ne pouvait être concernée par ces propositions.
Par contre, nous nous réjouissons de voir que, dans la lettre de mai, Robert Paris se réclame
plutôt de « la logique de Trotsky » pour guider les rapports entre les « groupes révolutionnaires ». C’est ce que le Collectif révolution permanente (qui rassemble, malgré sa taille réduite, des
militants venus de plusieurs traditions différentes) et ses sections tentent, à leur échelle, d’appliquer.
Le parti révolutionnaire du prolétariat ne peut se baser que sur un programme international correspondant au caractère de l’époque actuelle, celle du couronnement et de l’écroulement du capitalisme. Un programme communiste n’est nullement une somme de programmes nationaux ou un amalgame de leurs traits communs. Il doit prendre directement pour point de départ l’analyse des conditions et des tendances de l’économie et de l’état politique du monde, prises comme un tout, avec leurs liens et leurs contradictions, c’est-à-dire avec la dépendance mutuelle opposant ses composantes entre elles. À l’époque actuelle, infiniment plus que pendant la précédente, le sens dans lequel se dirige le prolétariat du point de vue national doit se déduire et ne peut se déduire que de la direction prise dans le domaine international, et non pas vice-versa. C’est en cela que consiste la différence fondamentale qui sépare au point de départ l’internationalisme communiste des diverses variétés de socialisme national. (Trotsky, Critique du programme de l‘IC, 1928)
Il est faux de voir une organisation nationale comme la fondation et l’Internationale comme un toit. La relation entre elles est de type entièrement nouveau. Marx et Engels ont commencé le mouvement communiste en 1847 avec un document international et la création d’une organisation internationale. La même chose s’est répétée dans la création de la 1ére Internationale. C’est exactement le même chemin qu’a suivi la Gauche de Zimmerwald dans sa préparation pour la 3e Internationale. Aujourd’hui ce chemin est dicté bien plus impérieusement qu’à l’époque de Marx. Il est bien entendu possible à l’époque de l’impérialisme pour une tendance prolétarienne révolutionnaire d’apparaître dans un pays ou un autre, mais elle ne peut se développer dans un pays isolé: le lendemain même de sa formation, elle doit chercher ou créer des liens internationaux, une organisation internationale, parce qu’une garantie de justesse d’une politique nationale ne peut être trouvée que par cette voie. Une tendance qui demeure fermée nationalement pendant plusieurs années se condamne elle-même irrévocablement à la dégénérescence. (Trotsky, Au comité de rédaction de Prometeo, 19 juin 1930)
Donc, la proposition d’envisager une déclaration commune du Collectif révolution permanente et de VdT sur l’Ukraine nous apparaît de bonne méthode et encourageant. Nous avons transmis au CoReP votre position de mars 2014 et nous vous joignons, réciproquement, la déclaration Ukraine de mars 2014 et la déclaration Europe de mai 2014. Le Collectif attend actuellement un projet sur l’Ukraine de la part de camarades de Russie qui viennent de le contacter.
Si Voix des travailleurs et le Collectif révolution permanente parviennent à un accord sur l’Ukraine, il faudrait examiner les possibilités de converger sur les autres problèmes essentiels de la lutte de classe mondiale, en sachant faire la part de l’essentiel et du secondaire. Simultanément, à l’échelle française, le GMI et VdT devraient commencer à collaborer et envisager de rassembler leurs forces.
Les groupes qui se sont unis à la conférence de Paris [fondation de l’Opposition de gauche internationale de l’IC] n’aspiraient pas du tout au monolithisme mécanique et n’en avaient pas fait leur but. Mais ils étaient tous unis dans la conviction que l’expérience vivante des dernières années assure leur unité au moins dans la mesure où elle les rend capables de continuer sa collaboration sous une forme organisée à l’échelle internationale. (Trotsky, Au comité de rédaction de Prometeo, 19 juin 1930)
Nous serions ravis de recevoir, dans cette perspective, la délégation la plus nombreuse possible de VdT à la 2e conférence du GMI, probablement les 24 et 26 octobre, qui devrait être aussi l’occasion de rencontrer des militants communistes internationalistes d’autres pays.
Avec notre salut communiste internationaliste,
Direction nationale du GMI