Lettre du GMI au Groupe Révoltes

Camarades du Groupe révoltes,

Nous avons bien reçu la réponse négative du camarade Fred, au nom de votre groupe, datée du 4 novembre, à notre proposition d’examiner les possibilités de joindre nos efforts pour construire le parti mondial de la révolution socialiste qui manque à tout moment et à tout pays et qui ne peut connaître aucun substitut.

Des prétextes peu crédibles, une méthode erronée

La lettre du camarade Fred nous apparaît éloignée, tant par le ton que par le refus de la discussion, des responsabilités qu’ont les militants, les fractions et organisations qui se réclament du communisme et de la construction, à cette fin, de l’internationale ouvrière révolutionnaire.

Concernant les discussions avec le Groupe Bolchévique (GB) et le CCI(t), le GB a usé de procédés pour le moins indignes de militants ouvriers lors d’une rencontre tripartite à Lyon. Nous tenons à disposition de tous les camarades les éléments précis en ce qui concerne ces faits. Visiblement le GB avait la volonté de couper court à toute discussion avec notre groupe et semblait avoir des visées sur le CCI(T) et nous ne devions pas faire ombre à cette démarche. L’attitude du camarade Valentina  a été telle qu’elle interdisait toute possibilité de poursuivre une discussion sereine entre nos organisations dans le but de résorber les divergences. (Lettre du GR, 4 novembre 2013)

Vous invoquez des « méthodes indignes du mouvement ouvrier » sans les nommer. Et pour cause.

1 / D’une part, au cours de la rencontre du 2 mars 2012 à Lyon, la divergence la plus vive est née de l’affirmation par le camarade Fred que la persécution des ouvriers immigrés par Sarkozy (poursuivie depuis par Hollande) était une « question secondaire ». Si une attitude a été contestable ce jour-là, c’est avant tout celle-ci. La division des rangs ouvriers, la privation de droits d’une partie du prolétariat, la chasse aux étrangers pauvres par la police, la désignation des travailleurs immigrés comme boucs émissaires par les deux principaux partis bourgeois… ne peuvent constituer une question secondaire pour un communiste internationaliste.

Nous affirmons que si les socialistes américains, et surtout les socialistes anglais, qui appartiennent à des nations dirigeantes et oppressives, ne sont pas contre toute espèce d’entrave à l’immigration… ils ne sont en réalité que des sociaux-chauvins. (Lénine, Lettre au secrétaire de la SPLA, 9 novembre 1915)
Puisque les travailleurs étrangers appartiennent dans leur grande majorité aux couches inférieures du prolétariat, ils sont de ce fait liés à ces couches et proches d’elles… Voilà pourquoi l’idéologie communiste peut gagner le respect des travailleurs étrangers et en faire un puissant instrument de pénétration dans l’ensemble de la classe ouvrière française. (Trotsky, Lettre à « Klorkeit », 10 mai 1930)

2 / D’autre part, au terme de la rencontre entre les délégations du CCI(T), du GB et du GR, franche et honnête, aucun/e des membres du GR n’avait évoqué de « procédés pour le moins indignes de militants ouvriers ». Tout au contraire, votre délégation a alors conclu la « réunion tripartite » en annonçant sa participation à la suivante et a même indiqué son impatience d’entendre le rapport sur la situation internationale qui devait y être présenté.

Le GB n’a en rien « coupé court ». Le GR n’est pas venu à la réunion suivante, s’est retiré du processus de débat et de rapprochement en prétextant : « il ne nous semble pas opportun de poursuivre les discussions avec le GB, tant les désaccords sont nombreux, et à plusieurs niveaux fondamentaux » (Lettre du GR, 18 mars 2012)

Pour faire la part des divergences secondaires et des malentendus, faut-il encore confronter les points de vue. Pour leur part, le GB et le CCI(T) ont poursuivi la démarche abandonnée par le GR et se sont efforcés de travailler en commun, ce qui a abouti ­après un an de « praxis »­ à leur fusion dans le Groupe marxiste internationaliste, au sein du Collectif révolution permanente, sur la base d’une plateforme que nous vous avons naturellement soumise pour reprendre la discussion.

Partir de la conjoncture française ?

Vous nous transmettez un texte déjà abouti que nous devrions parafer ou, à défaut, être condamnés « d’irresponsables » « devant l’avant-garde nationale et internationale » (est-ce avec cette humilité que vous vous considérez ?) (Lettre du GR, 4 novembre 2013)

Dans notre relance du 3 octobre, les camarades du Groupe révoltes ne trouveront pas la trace du mot « irresponsables » dont le camarade Fred fait grand cas, ni de l’exigence, qui est une pure invention, de parapher telle quelle la plateforme du GMI.

Nous pensons qu’il faut poursuivre dans cette voie, en les abordant de front dans le cadre d’une discussion organisée entre nos groupes soit pour avancer vers l’IOR et le POR sur la base d’une analyse et de réponses communes aux grands événements de la lutte des classes mondiale,  soit pour établir à défaut, devant l’avant-garde nationale et internationale, les responsabilités de chacun… Nous soumettons à la discussion la plateforme. Nous espérons que cette démarche vous conviendra, mais nous sommes prêts à examiner toute autre proposition dans ce sens que vous pourriez faire. (Lettre du Groupe marxiste internationaliste, 3 octobre 2013)

Connaissez-vous une « praxis marxiste » en matière de construction de l’IOR (et du POR) autre que fusionner ou, à défaut, « établir les responsabilités de chacun », pas secrètement mais devant l’avant-garde (vu notre taille, il est difficile de le faire devant les masses) après avoir confronté les programmes ?

Pour rejoindre l’Opposition de gauche internationale, il n’y a nul besoin d’un « monolithisme » factice dans l’esprit de la bureaucratie stalinienne. Il suffit d’une solidarité authentique sur les questions fondamentales de la stratégie révolutionnaire internationale qui ont subi l’épreuve des quelques dernières années. Des désaccord tactique partiels sont absolument inévitables et ne peuvent constituer un obstacle pour un travail en commun étroit dans le cadre d’une organisation internationale. Quels sont vos désaccords ? Sont-ils principiels ou épisodiques ? Il est indispensable de donner à cette question une réponse claire et précise. (Trotsky, Lettre ouverte au groupe Prometeo, 22 avril 1930)

Pour justifier votre refus de discuter avec le Groupe marxiste internationaliste et le Collectif révolution permanente, vous les taxez de « sectarisme » avec une longue citation dont vous n’établissez en rien la pertinence par rapport à nos positions et à notre activité. Pour unique critique de notre plateforme, votre lettre prétend que nous ne nous préoccupons pas de la lutte de classes.

En effet, votre texte et votre analyse ne partent pas des rapports existants aujourd’hui entre les classes, ne partent pas de la lutte des classes, de l’état de la classe ouvrière au plan international et en France. Ce texte aligne les grands principes sans aucun mot d’ordre transitoire, sans aucune revendication sérieuse. Il plaque des formules issues de périodes historiques totalement différentes sur la nécessité d’aller au socialisme, à la révolution prolétarienne, mais ne dit pas un mot sur le comment, ici et maintenant. (Lettre du GR, 4 novembre 2013)

Il suffit de consulter les sites et les publications du CoReP et du GMI pour se persuader de l’inanité de cette accusation.

À l’aide des principes communistes élaborés depuis 170 ans (qui sont, en effet, de « grands principes »), le Collectif et le groupe français s’efforcent, à la mesure de leurs capacités, d’analyser les événements (y compris la persécution des travailleurs et élèves étrangers en France) et d’y apporter des réponses. Nous partons pour cela des rapports entre les classes fondamentales et non des appareils, comme tant de centristes.

Nous sommes curieux de connaître les « grands principes » qui, étant des « formules issues de périodes totalement différentes », seraient aujourd’hui dépassés.

Toute secte est religieuse. Précisément parce qu’il était le fondateur d’une secte, Lassalle nia tout rapport naturel avec le mouvement antérieur d’Allemagne ou de l’étranger. (Marx, Lettre à Schweitzer, 13 octobre 1868)

Le centrisme se soustrait aux obligations d’ordre théorique, est enclin (en paroles) à préférer la « pratique révolutionnaire » sans comprendre que seule la théorie marxiste est capable de donner à la pratique une orientation révolutionnaire. (Trotsky, Le Centrisme et la 4e Internationale, 22 février1934)

Le parti du prolétariat est un parti totalement différent des autres. Il n’est pas du tout fondé sur des « questions concrètes ». (Trotsky, D’une égratignure au danger de gangrène, 24 janvier 1940)

Les Thèses d’avril de Lénine, qui vont réorienter le Parti bolchevik face au gouvernement provisoire, lui permettre de conquérir la majorité dans les soviets et de mener l’insurrection victorieuse qui leur donne le pouvoir, sont préparées par le travail international entrepris dès 1914 par le Parti bolchevik (formalisé dans la Gauche de Zimmerwald à partir de 1915) et aussi par un effort théorique considérable sur la dialectique, l’impérialisme, l’État, l’oppression nationale…

Ultérieurement, les programmes de la LC(BL) de 1934, du POI de 1937, du PCI de 1944… sont inséparables de la 4e Internationale, de son secrétariat international, de ses conférences, de ses résolutions. Quoiqu’à un degré politique inférieur, il est difficile d’imaginer le manifeste de l’OCI de 1967 sans l’impulsion de la conférence du Comité international de 1966.

Tous ces programmes s’efforçaient de concrétiser le programme international, qui, lui-même, ne se réduisait pas au Programme de transition de 1938.

Je souligne qu’il ne s’agit pas encore du programme de la 4e Internationale. Le texte ne contient ni la partie théorique, c’est-à-dire l’analyse de la société capitaliste et de son stade impérialiste, ni le programme de la révolution socialiste proprement dite. (Trotsky, Lettre à Klement, 12 avril 1938)

Le projet de programme est incomplet. Un programme complet devrait comprendre une analyse théorique de la société capitaliste moderne au stade impérialiste… La fin non plus n’est pas complète car nous n’abordons pas la révolution sociale, la prise du pouvoir par l’insurrection, la transformation de la société capitaliste en dictature du prolétariat, de la dictature à la société socialiste. (Trotsky, Discussion avec la direction du SWP, 7 juin 1938)

Notre programme est formulé dans une série de documents accessibles à tout un chacun. On peut en résumer la substance en deux mots : dictature du prolétariat. (Trotsky, La Guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale, 23 mai 1940)

Les opportunistes du type Shachtman, Cliff, Pablo, Moreno, Lambert, Grant, Hardy… se sont engouffrés dans l’omission de l’insurrection et de la dictature du prolétariat (dont la nécessité ne faisait de doute pour personne, dans la 4e Internationale, en 1938) pour camoufler leur opportunisme, leur réformisme, leur parlementarisme, pour confier les tâches du prolétariat international et de son parti mondial aux partis ouvriers bourgeois ou aux mouvements nationalistes des pays opprimés.

Dans la plateforme constitutive du GMI, qui lui sert de cadre pour intervenir « ici et maintenant », pour répondre aux situations concrètes, pour formuler des mots d’ordre, nous nous sommes efforcés, non sans controverse mais en nous appuyant sur notre petit regroupement international ainsi que sur les côtés forts de chacun des deux groupes français initiaux (qui auraient pu être trois), de répondre à des questions comme celles :

  • des forces productives,
  • de la « mondialisation »,
  • de la crise capitaliste mondiale,
  • de la montée du cléricalisme,
  • de la réapparition de partis fascisants et fascistes,
  • de la place des revendications démocratiques et transitoires par rapport à la dictature du prolétariat,
  • de l’évolution du mouvement ouvrier mondial,
  • du bilan du Comité international de la 4e Internationale,
  • du révisionnisme lambertiste…

Pas de programme communiste sans armement du peuple

En particulier, sur la question des mots d’ordre démocratiques et transitoires :
La lutte pour le communisme nécessite d’avancer des revendications transitoires reliant les luttes quotidiennes à la révolution socialiste. Ces mots d’ordre doivent donc poser la question du contrôle ouvrier sur la production, de l’expropriation des grands capitalistes sans indemnité ni rachat, du gouvernement des travailleurs. Dans notre perspective, la lutte pour l’emploi, pour le logement, pour la santé, pour la formation, contre la répression de l’État bourgeois et des bandes patronales et fascistes qui lui sont liées, passe par l’auto-organisation des travailleurs, des jeunes sur les lieux de travail, de formation et de vie. Les soviets ou conseils recourront aux méthodes de la révolution prolétarienne : grève générale, piquets de grève, contrôle ouvrier et populaire sur la production et la répartition, désarmement de la contre-révolution, manifestations de masse, insurrection… pour instaurer le pouvoir des travailleurs sous la direction du parti ouvrier révolutionnaire.
Mais les mots d’ordre démocratiques et même les mots d’ordre transitoires deviennent une mystification réformiste s’ils sont présentés, comme le font ouvertement LO, le NPA et le POI en France, comme possibles dans le cadre du capitalisme.
En conséquence de la stratégie de la révolution permanente, les communistes s’opposent à tout gouvernement bourgeois, fût-il composé uniquement de partis ouvriers bourgeois, et à la collaboration de classes, en particulier sous la forme du front populaire qui, quel que soit le nom qu’il prend, est toujours un bloc politique des partis ouvriers avec la bourgeoisie sur le terrain des rapports d’exploitation et de l’État bourgeois. À la collaboration de classe, au gouvernement bourgeois, nous opposons la perspective d’un gouvernement ouvrier, comme appellation populaire de la dictature du prolétariat.
En France, l’OCI et le PCI ont révisé le programme au nom de « l’indépendance des syndicats » transformée par Lambert en indépendance vis-à-vis des partis politiques, du « front unique » transformé par Lambert en stratégie, du « gouvernement ouvrier » transformé par Lambert en gouvernement des partis ouvriers bourgeois.
Le gouvernement ouvrier n’est en aucun cas un gouvernement de sociaux-traîtres à la tête de l’État bourgeois. La tactique du front unique ouvrier et l’adresse aux partis ouvriers bourgeois : « rompez avec la bourgeoisie, prenez le pouvoir » ne sont pas parlementaires, elles ne découlent pas d’une majorité dans une assemblée bourgeoise. Le front unique s’adresse aux organisations de masse des travailleurs pour lutter contre les capitalistes, leur État, leurs bandes armées, même si c’est, au départ, de manière défensive ou pour des revendications démocratiques ou économiques élémentaires. La lutte de classe menée sous la forme du front unique débouche, en pratique, vers la lutte révolutionnaire et l’affaiblissement des bureaucraties qui ne peuvent l’assumer jusqu’au bout. La forme suprême du front unique ouvrier est donc le conseil, le soviet.
Cette tactique est toujours subordonnée à la révolution socialiste qui nécessite le renversement violent de l’ordre existant sous la direction du parti ouvrier révolutionnaire.
(Cahier révolution communiste n° 1, p. 12)

Afin d’élaborer cette plateforme, nous sommes partis de l’enseignement de nos maîtres nés en Allemagne, en Russie, en Pologne ou en Ukraine :

1 / pour récuser toute interprétation du mot d’ordre transitoire de gouvernement ouvrier en termes de combinaison parlementaire, de « majorité PS-PCF » ou de « majorité PS-PCF-PdG ». La déviation la plus dangereuse du mot d’ordre du gouvernement ouvrier, surtout en France, est d’en faire un mot d’ordre de combinaison parlementaire.

Le gouvernement ouvrier est une formule algébrique, c’est-à-dire une formule aux termes de laquelle ne correspondent pas des valeurs numériques fixes. D’où ses avantages et aussi ses inconvénients. Ses avantages consistent en ce qu’elle embrasse jusqu’aux ouvriers qui ne se sont pas encore élevés à l’idée de dictature du prolétariat et à la compréhension de la nécessité d’un parti dirigeant. Ses inconvénients, conséquences de son caractère algébrique, consistent en ce qu’on peut lui attribuer un sens purement parlementaire qui, pour la France, serait pratiquement le moins réel et idéologiquement le plus dangereux que l’on puisse imaginer… Le mot d’ordre du gouvernement ouvrier en France n’est pas un mot d’ordre de combinaisons parlementaires : c’est le mot d’ordre d’un mouvement massif du prolétariat, se libérant complètement des combinaisons parlementaires avec la bourgeoisie, s’opposant lui-même à la bourgeoisie et opposant l’idée de son propre gouvernement à toutes les combinaisons gouvernementales bourgeoises. De la sorte, cette formule algébrique est, dans son essence, profondément révolutionnaire. (Trotsky, Le Gouvernement ouvrier en France, 30 novembre 1922)

Le mot d’ordre de « gouvernement ouvrier et paysan » est employé par nous uniquement dans le sens qu’il avait en 1917 dans la bouche des bolcheviks, c’est-à-dire comme un mot d’ordre antibourgeois et anticapitaliste, mais en aucun cas dans le sens « démocratique » que lui ont donné plus tard les épigones, faisant de lui, alors qu’il était une étape vers la révolution socialiste, la principale barrière dans cette voie. (Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la 4e Internationale, avril 1938)

2 / pour avancer à toute occasion propice (comme le GKK, la section autrichienne du CoReP, l’avait fait à juste titre lors du massacre le 22 juillet 2011 de plus de 60 jeunes socialistes de l’AUF de Norvège -dépourvus de toute arme et de tout service d’ordre- par un seul fasciste), la nécessité pour les organisations ouvrières et les travailleurs de se défendre. Armer le peuple est une revendication démocratique, comme le rappelait Luxemburg contre Jaurès.

Tout d’abord et avant tout, il importe que chaque homme du peuple bon pour le service soit doté d’une arme et qu’il conserve celle-ci à son domicile. (Luxemburg, L’Armée du peuple, 9 juin 1911)

Armer le prolétariat n’est pas une perspective dépassée, mais une exigence stratégique, tant que le capitalisme n’est pas renversé à l’échelle mondiale.

Avant de réaliser un changement socialiste, il faut une dictature du prolétariat, dont une condition première est l’armée prolétarienne. Les classes ouvrières devront conquérir sur le champ de bataille le droit à leur propre émancipation. La tâche de l’Internationale est d’organiser et de coordonner les forces ouvrières dans le combat qui les attend. (Marx, Discours pour le 7e anniversaire de l’AIT, 25 septembre 1871)

Ce ne sont ni des serrures, ni des murs qui séparent les armes du prolétariat, mais l’habitude de la soumission, l’hypnose de la domination de classe, le poison du nationalisme. Il suffit de détruire ces murs psychologiques et aucun mur de pierre ne résistera. Il suffit que le prolétariat veuille des armes et il les trouvera. La tâche du parti révolutionnaire est d’éveiller en lui cette volonté et de faciliter sa réalisation. (Trotsky, Objections et réponses : la milice du peuple, octobre 1934)

Le Programme de transition n’est pas le programme minimum réformiste qui n’a jamais compris le contrôle ouvrier, ni la milice ouvrière. (Trotsky, Discussion avec la direction du SWP, 21 mars 1938)

L’armement du prolétariat est un élément constituant indispensable de sa lutte émancipatrice. Quand le prolétariat le voudra, il trouvera les voies et les moyens de s’armer. La direction, dans ce domaine aussi, incombe naturellement aux sections de la 4e Internationale. (Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la 4e Internationale, mars-avril 1938)

Ces citations relèvent-elles des « formules issues d’une époque différente » ? Mais quand et pourquoi seraient-elles devenues caduques ?

Nous avons présenté notre passeport politique, quel est le vôtre ?

Bien entendu, la discussion ne peut consister qu’en un examen en commun, au regard de principes (de la théorie marxiste), de l’actuelle situation (au premier chef mondiale) et des réponses (essentielles) à apporter à celle-ci. C’est pourquoi nous vous avons soumis la plateforme du GMI, à la rédaction de laquelle le bureau du CoReP a contribué, qui a été débattue démocratiquement et amendée par les militants du CCI(T) et du GB, qui a été approuvée par les délégués d’Autriche et du Pérou à la conférence commune.

Sans la milice, sans l’armement, pas d’insurrection ; sans insurrection, pas de gouvernement ouvrier. La question des mots d’ordre en France aujourd’hui doit être abordée à partir de la stratégie mondiale. Discutons du fond !

Camarades, si vous avez mieux à proposer, nous vous confirmons, comme nous l’avons écrit en octobre, que nous sommes disposés à examiner votre document.

Nous suggérons néanmoins de ne pas partir seulement « d’ici et maintenant », mais de l’expérience historique du mouvement ouvrier (donc aussi d’avant) et de l’unité de la lutte des classes mondiales (donc pas seulement d’ici). C’est la seule manière correcte de faire face à la lutte des classes en France.

L’émancipation prolétarienne ne peut être qu’un fait international, si vous essayez d’en faire un fait simplement français, vous la rendez impossible. (Engels, Lettre à Lafargue, 27 juin 1893)

Le réformiste voit dans la situation internationale la somme des situations nationales ; le marxiste considère la politique nationale en fonction de la politique internationale. (Trotsky, La Révolution allemande et la bureaucratie stalinienne, 27 janvier 1932)

La question de l’internationale ne peut être reportée, de même que celle des partis nationaux, ne fût-ce que d’une seule heure. Sans une internationale marxiste, les organisations nationales, même les plus avancées, sont toutes vouées à l’étroitesse, l’hésitation et l’absence de perspective. (Trotsky, L’ILP et la 4e Internationale, 18 septembre 1935)

Si le GMI, issu lui-même d’une fusion après des procédures très démocratiques, était si sectaire, pourquoi s’est-il de nouveau adressé au GR, y compris sur la base de votre programme ?

Il n’y a rien de pire que la stagnation de petits groupes proches les uns des autres. Ils peuvent rester assis et stagner ainsi pendant des années. Le conservatisme des petits groupes est solide. Il est particulièrement ancré en France. (Trotsky, Lettre à Klarine, avril 1929)

S’il est ce qu’il prétend être, votre groupe tout entier se donnera les moyens de débattre sur le fond avec le CoReP et le GMI qui leur tendent la main.

Camarades, il ne tient qu’à vous d’ouvrir la discussion pour avancer, en pratique et pas seulement en paroles, vers l’internationale et le parti.


24 décembre 2013
Direction nationale
du Groupe marxiste internationaliste, section française du Collectif révolution permanente