Bilan d’une tentative avortée
Les grands événements sont des épreuves pour tous les courants du mouvement ouvrier.
C’est pourquoi le Groupe marxiste internationaliste, section française du Collectif révolution permanente, s’est adressé à toutes les organisations ouvrières françaises qui avaient refusé « l’unité nationale » avec le gouvernement impérialiste, les partis bourgeois, le Medef.
Seuls deux groupes ont répondu : le Groupe révoltes et Voix des travailleurs. Le GMI leur a soumis, comme projet de déclaration commune, un court texte (pour diffusion en tract d’une page recto sur les lieux de travail et d’études).
Mais aucun n’a voulu signer, finalement, chacun avec son prétexte.
Voix des travailleurs
Le porte-parole de VdT Robert Paris a refusé d’amender le projet du GMI. Le prétexte invoqué par Paris est : « nous ne trouvons aucune bribe d’une analyse de la politique actuelle des classes dirigeantes, analyse de classe indispensable pour faire face à la situation. En particulier, nous n’y trouvons pas le lien entre la montée des violences, des fascismes et des guerres et guerre civiles et la montée des révolutions et des réactions sociales ».
Pas la moindre bribe d’analyse ? Paris a le droit de ne pas être d’accord avec l’analyse du Groupe marxiste internationaliste, mais prétendre qu’il n’en a pas relève de mensonge ou de la mégalomanie. Sans parler du communiqué du Groupe marxiste internationaliste du 8 janvier et de l’éditorial de Révolution communiste du 19 janvier, conseillons aux militants de VdT de se faire leur propre opinion en lisant le projet soumis au GR et à VdT.
Le GMI a alors proposé que VdT rédige un contre-projet. Il a refusé.
Groupe révoltes
Le GR a demandé, comme préalable à sa signature, l’ajout de : « lI faut une mobilisation des travailleurs pour imposer à la majorité PS FDG l’arrêt des frappes en Irak et le retrait des troupes du Moyen Orient et le retrait de la loi Cazeneuve ».
Or, le front unique ouvrier ne s’adresse pas au « Front de gauche » qui n’est pas une organisation ouvrière, mais un mini-front populaire qui inclut un débris bourgeois « souverainiste » (R&S). Par ailleurs, le front unique ne découle aucunement de la composition d’un parlement bourgeois.
Le Groupe marxiste internationaliste a modifié légèrement la phrase du GR pour qu’elle s’adresse à « toutes les organisations ouvrières (partis et syndicats) ».
Le GR a repoussé cette proposition en objectant que :
- Il faut éviter de parler d’armement du peuple. Cela ne figurait pas dans le projet remanié qui lui était soumis, mais son invention confirme que sa ligne est réformiste.
- « La majorité PS-FDG » est un un « principe ». Ce n’est pas chez Lénine et Trotsky qu’ils ont trouvé cette stratégie. Le « principe » dont le GR fait un préalable vient des révisionnistes Lambert ou Grant qui ont transformé le bolchevisme -léninisme en un crétinisme parlementaire conciliable avec le travaillisme, la sociale-démocratie, la bureaucratie pro-impérialiste des syndicats.
Leçons d’un échec
Les organisations de taille significative n’ont pas daigné répondre, sans doute parce que la lettre du Groupe marxiste internationaliste mettait en cause le PCF, la bureaucratie de la CGT et de la FSU (ou celle de FO) qui ont tous soutenu l’unité nationale-union sacrée avec leur bourgeoisie. Les petites sectes qui vivent à leur ombre ont poursuivi leur train-train quotidien.
Les militants communistes internationalistes doivent se regrouper pour construire l’internationale ouvrière révolutionnaire et le parti ouvrier révolutionnaire. Prenez contact avec le Groupe marxiste internationaliste qui se bat pour cela !