En signant ensemble la déclaration internationale L’Impérialisme russe hors d’Ukraine du 19 juin dernier, nos deux courants ont fait un pas en avant dans le sens de leur rapprochement.

Chacun connait la citation « Tout pas fait en avant, toute progression réelle, importe plus qu’une douzaine de programmes » (Marx, Lettre à Bracke, 5 mai 1875), qui a souvent été comprise, et utilisée, à tort, comme si l’unité d’action immédiate était préférable à la discussion sur le fond du programme, alors que Marx a écrit cela précisément dans le cadre du combat acharné qu’il menait alors contre l’héritage de Lassalle sur le programme de Gotha du Parti ouvrier allemand.

Face au tournant dans la situation mondiale que constitue la guerre en Ukraine, cette déclaration commune nous délimite politiquement d’autres forces politiques qui vont pourtant jusqu’à se réclamer du trotskysme, sur la condamnation de l’agression de l’impérialisme russe contre l’Ukraine, sur les objectifs des autres impérialismes et sur les conséquences que cette guerre entraine pour le prolétariat mondial. Face au soutien, soit aux impérialismes regroupés dans l’OTAN, soit à l’impérialisme russe, et face au pacifisme béat qui en fait le jeu, cette déclaration constitue un point de repère indispensable pour les travailleurs qui cherchent une orientation révolutionnaire.

C’est pourquoi nous avons proposé que la version finale soit établie par le Comité provisoire pour la reconstitution de l’opposition trotskyste internationale en anglais, danois et italien ; par le Collectif révolution permanente en allemand, espagnol, français, russe et turc.

Mais cette déclaration va plus loin dans sa conclusion :

En pointillés figurent donc déjà des éléments essentiels du programme et la nécessité d’une internationale ouvrière.

Le Collectif révolution permanente est pour tout pas en avant avec le Comité provisoire pour la reconstitution de l’opposition trotskyste internationale comme pour la discussion de fond sur l’analyse de la situation mondiale, le programme de l’internationale ouvrière et les principes de sa construction. Aller vers la fusion de nos deux organisations ne peut se faire sans discuter sérieusement et honnêtement, en partant des points d’accord que nous avons, des questions qui posent problème ou font divergences, comme le front unique anti-impérialiste, l’appréciation du centrisme, ou même la possibilité de ressusciter la 4e Internationale. Mais aller vers la fusion constitue en même temps un espoir enthousiasmant, une opportunité majeure, pour renforcer la perspective d’une internationale ouvrière révolutionnaire qui manque si cruellement alors que l’impérialisme entraine de plus en plus vite l’humanité vers de nouvelles catastrophes.

C’est pourquoi le CoReP renouvèle ses trois propositions à votre organisation :

1. Convoquer ensemble une conférence internationale.
2. Ouvrir un bulletin intérieur commun pour organiser la discussion autour des trois textes soumis par le PCL (la situation mondiale, les principes, la crise de la 4e Internationale) et sur la plateforme du CoReP.
3. Proposer, rédiger, discuter et publier, comme nous venons de le faire sur la question ukrainienne, sous signatures communes en cas d’accord des déclarations internationales dans toutes les langues de notre implantation sur des questions marquantes, comme la situation faite aux réfugiés et aux migrants, le combat pour le droit à l’avortement aux Etats-Unis, la destruction de la planète par le capitalisme et le réchauffement climatique, etc.

Il en va de la responsabilité historique de nos organisations et groupes de tout mettre en œuvre pour que ce processus puisse aboutir.