La 4e Internationale salue le prolétariat hongrois

Inspiré par les événements de Pologne, le peuple hongrois les armes à la main, s’est révolté contre les bureaucrates staliniens indigènes et leurs suzerains russes. Au cours de leur lutte héroïque, ils ont établi des conseils ouvriers dans plusieurs villes industrielles importantes.

Le Comité international de la 4e Internationale, au nom du mouvement trotskyste mondial, salue chaleureusement les conseils ouvriers qui fonctionnent actuellement à Miskolc et ailleurs. En prenant la direction dans le combat pour ces intérêts vitaux, la classe ouvrière hongroise s’efforce d’accomplir sa mission historique et d’établir le socialisme authentique dans son pays.

Le monde entier peut maintenant apprécier le contenu réel de la soi-disant « démocratie populaire ». Grâce à l’intervention de la bureaucratie stalinienne, par l’intermédiaire de ses instruments locaux, et à la présence de l’armée rouge, le peuple hongrois fut empêché en 1945 de prendre le pouvoir en instaurant d’authentiques soviets organes de la démocratie ouvrière. Sous prétexte de contenir la contre-révolution, l’appareil stalinien soumit le peuple hongrois à la plus cruelle persécution. Encore une fois, il a été démontré qu’il n’y a pas de substitut bureaucratique à la classe ouvrière accomplissant sa mission historique, qui est de diriger l’exécution des plus profondes transformations sociales.

La formation de véritables soviets révolutionnaires à Miskolc et dans d’autres districts démontre puissamment que le prolétariat a rejeté de façon décisive la propagande contre-révolutionnaire bourgeoise et social-démocrate. Les expériences et les idéaux de la révolution russe d’octobre 1917 et de la révolution hongroise de 1919 sont restés vivants dans les consciences des masses hongroises au grand désappointement de la bourgeoisie mondiale et de ses agents sociaux démocrates.

Pour détruire l’oppression bureaucratique stalinienne et la contre-révolution, les Hongrois ont eu recours à la méthode soviétique d’organisation qui comme en Russie en 1917, forme la base de la dictature du prolétariat…

La social-démocratie doit partager avec les staliniens une part considérable du blâme pour les évènements de Hongrie. Pendant que les « hommes d’état » de la social-démocratie versaient des larmes de crocodile sur le sort du peuple hongrois, ils endossaient les pires crimes des impérialistes, comme par exemple ceux commis en Algérie.

A tous les membres des forces armées soviétiques nous disons : souvenez-vous des traditions révolutionnaires de l’armée rouge fondée par Léon Trotsky. Solidarisez-vous immédiatement avec les vaillants combattants hongrois pour la liberté socialiste, organisés dans leurs soviets.

La Hongrie constitue un appel à l’action non seulement pour la classe ouvrière d’Europe de l’Est, mais pour le monde entier. Avec la Pologne, elle constitue le point de départ de la révolution politique des ouvriers et des paysans pour renverser le stalinisme. Elle est susceptible de s’étendre non seulement à tous les pays du bloc soviétique, mais à l’URSS elle-même.

Vive les républiques démocratiques des conseils des ouvriers et des paysans pauvres, en Hongrie et en Europe Orientale !

Vive la résurrection de la démocratie soviétique en Russie !

Tout le pouvoir aux conseils ouvriers et paysans en Hongrie !

Vive l’internationalisme prolétarien de Lénine et de Trotsky !

Vive la Quatrième Internationale, qui n’a jamais cessé d’organiser et de diriger la lutte contre l’impérialisme et contre la bureaucratie soviétique !

27 octobre 1956

Comité international de la 4e Internationale

(source : La Vérité n° 433, 23 novembre 1956)