Beaucoup d’entre nous avons vécu dans le passé des conflits aussi puissants que celui que nous sommes en train de vivre. Nous nous croyions au début invincibles et pourtant à la fin nous mordions systématiquement la poussière.
La raison, chacun la connaît, elle était due à la trahison systématique des directions syndicales qui, non contentes de nous cloisonner sur nos attachements, in fine s’entendaient sur un compromis pourri avec le gouvernement ?
Il en va exactement de même pour ce conflit. Les directions syndicales acceptent de continuer à discuter avec la macronie, alors même que depuis le 13 septembre et systématiquement, les AG aux quatre coins du pays leur demandent de rompre, d’appeler à la grève interpro jusqu’au retrait.
Une régression sociale, la fin de notre statut et de notre régime de retraite ne se négocie pas, elle se combat !
Vos élus à la RATP vous diront que c’est ce qu’ils font : ils combattent ce projet. C’est un mensonge, du simple fait qu’ils ne disent mot et ne dénoncent pas la politique traître de leurs supérieurs dans les syndicats !
Les directions syndicales avaient trois mois pour préparer cette grève, et en faire une grève illimitée structurée et centralisée. Sommes-nous structurés ? Sommes-nous centralisés ? Sommes-nous organisés ?
Poser cette question, c’est y répondre ! Tout est à faire !
Le rôle de votre comité va être de faire ce que les bureaucrates refusent de faire !
Certes notre force, cette force que nous allons quotidiennement puiser dans votre énergie et dans votre volonté de vaincre, dans nos assemblées générales souveraines, va n’en doutons pas être grandement et dangereusement pondérée par la mauvaise volonté de la bureaucratie syndicale.
Le summum vendredi dernier été atteint lorsqu’une assemblée générale d’un dépôt de bus donné, le nôtre en la circonstance, décidait unanimement de créer un comité d’organisation, et que malgré notre insistance, nos représentants syndicaux refusaient d’y siéger.
Ce matin nous réitérons cette exigence, même si leur absence ne va en rien freiner notre ardeur de travailler à notre victoire prochaine.
La force d’un comité de base, c’est qu’il est l’émanation directe de la volonté de combat et de victoire de tous les grévistes d’un attachement, syndiqués et non syndiqués.
Sa faiblesse, sa grande faiblesse, c’est qu’il est tout autant enclavé, tout autant atomisé qu’une assemblée générale isolée et impuissante dans son coin.
La grande besogne de notre comité va être de nous fédérer et nous centraliser, à l’échelle d’un département d’abord, à l’échelle d’une entreprise ensuite, à l’échelle du pays pour finir.
Camarades grévistes, sans vous nous ne pouvons arriver à rien, apportez nous chaque jour votre soutien dans nos assemblées générales.
Nous nous engageons à regarder la réalité en face ; à ne pas chercher la ligne de moindre résistance ; à appeler les choses par leur nom ; à vous dire la vérité quelque amère qu’elle soit ; à ne pas craindre les obstacles ; à être rigoureux dans les petites choses comme dans les grandes, à élever votre conscience de classe en vous donnant confiance et en permettant à votre abnégation à la lutte à s’épanouir et être utile à la cause, voilà à quoi nous nous engageons !
Celui qui n’a pas d’ennemis n’a pas d’amis. Pour que notre comité, les comités, un comité central des grévistes de la RATP (qu’il faut aller chercher vite, le compteur tourne) centralisent notre grève illimitée jusqu’au retrait, protégez votre comité, protégez vos délégués.