« NON » internationaliste et de classe à l’accord à l’initiative des États-Unis ! OTAN et impérialistes hors des Balkans ! (OKDE/Grèce)

(Grec / ελληνικά)

Accord de Prespa – référendum dans la Macédoine voisine

Message de solidarité et combat commun

Le dimanche 30 septembre se tiendra dans la Macédoine voisine un référendum sur l’accord de Prespa signé par Tsipras et Zaev. La question posée au référendum montre la véritable de raison de pourquoi la question du nom a été brouillée. Les travailleurs et les couches populaires pauvres seront sommés de répondre à la question : « Soutenez-vous l’appartenance à l’OTAN et à l’UE en soutenant l’accord entre la République de Macédoine et la Grèce ? » Une question chantage, qui malheureusement pousse une partie du peuple voisin à la perspective de rejoindre l’OTAN et l’UE, ce qui, selon la propagande de l’élite capitaliste, signifiera une revalorisation du pays et du niveau de vie.

Cet accord est totalement réactionnaire pour plusieurs raisons. Toute la question est mise en avant uniquement par les impérialistes, et par les USA en particulier, pour servir leurs propres intérêts. Ils ont réouvert la question, guidé les négociations et finalement imposé l’accord. L’appartenance de la Macédoine à l’OTAN — malgré sa taille insignifiante — est un pas stratégique vers l’intégration de toute la Péninsule des Balkans dans la zone d’influence de l’impérialisme US, tout en éliminant totalement l’influence russe. Le but est de transformer les Balkans en une immense base de l’OTAN, en préparant les prochains conflits avec la Russie et la Chine. C’est pourquoi, parallèlement à la question de la Macédoine, ils réorganisent toute la situation dans les Balkans (surtout avec les agissements au Kossovo).

Ces développements sont extrêmement dangereux pour le peuple grec et tous les peuples de la région, comme nous sommes au milieu des deux plus importants fronts de conflits inter-impérialistes (Balkans, Moyen Orient/Sud-Est de la Méditerranée).

C’est un accord agissant avec violence et rapacité, venant « d’en haut » (comme le font toujours les impérialistes), censément pour contrôler les nationalismes de manière temporaire, seulement pour les réalimenter ou les raviver plus tard. De telles questions ne sont jamais résolues par les garanties des impérialistes, mais seulement en développant la solidarité et la confiance entre les peuples. Si pour le moment les USA et les deux gouvernements choisissent de « réfréner » ces nationalismes, cela ne devrait pas nous induire en erreur. Les peuples et les travailleurs de la région, en particulier dans l’ancienne Yougoslavie, ont une expérience amère de la façon dont les impérialistes soutiennent l’un puis l’autre de ces nationalismes, selon leurs intérêts à court terme. En outre, le gouvernement SYRIZA / ANEL prend avantage des rassemblements nationalistes pour détourner les travailleurs de leurs vrais problèmes, pour vendre le conte de fée de « sortir des mémorandums », et pour jouer des jeux politiques en alimentant en catimini l’extrême-droite et les réactionnaires qui essayent d’apparaître comme la garantie « de gauche » de la démocratie. Mais également toute « l’opposition » (ND, etc.) dit clairement qu’elle ne s’oppose pas aux plans des impérialistes américains et européens, mais « rejette » seulement l’accord en termes d’avantages électoraux temporaires.

L’accord contient plusieurs termes humiliants pour le peuple voisin de Macédoine : changement forcé du nom constitutionnel, révision de la constitution, changement des documents officiels, etc. Ceci, d’une part, cause un sérieux tort aux relations entre les deux peuples. Le mouvement ouvrier en Grèce doit tenir tête à une telle contrainte, en reconnaissant le droit à l’autodétermination du peuple voisin comme prérequis au développement de la solidarité et du combat commun des deux peuples. D’autre part, il est clair que les impérialistes n’hésitent pas à imposer de telles conditions aux pays « alliés ». C’est pourquoi les travailleurs de Grèce ne doivent rien avoir en commun avec ceux qui célèbrent les relations améliorées avec les USA (surtout dans la compétition avec la Turquie).

Les intérêts des deux classes ouvrières et des peuples de toute la région s’identifient avec le rejet de l’accord par le peuple de Macédoine (mais aussi celui de Grèce). Pour un « Non » qui n’a clairement rien en commun avec aucun des dangereux nationalistes de chaque côté, que ce soit celui de Gruevski (en Macédoine) ou celui des « combattants macédoniens » (en Grèce). Un « Non » avec un caractère de classe, internationaliste, anti-impérialiste et anti-guerre, pour ouvrir la voie à la transformation de notre région, de base des faucons impérialistes en berceau des luttes ouvrières contre la pauvreté, la misère, les mémorandums et la guerre.

  • L’OTAN et ses bases hors des Balkans ! La Grèce hors de l’OTAN et de l’UE !
  • Combat commun des peuples des Balkans et d’Europe contre la pauvreté, le racisme, la répression et la guerre ! En avant vers une Europe des travailleurs, démocratique, radicale, socialiste !
  • Reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple de Macédoine !

Le 24 septembre 2018

OKDE