- Remaniement du RSA au détriment des plus faibles, les migrants
- Attaque contre la représentation des salariés dans la sécurité sociale
- Réduction de l’impôt sur les sociétés
- Réduction des cotisations d’assurance-accidents pour les employeurs
- Abolition de l’aide d’urgence et confiscation de l’épargne des chômeurs
- Retrait du Panama de la liste des paradis fiscaux
- Suppression de 200 postes d’inspecteurs des impôts
- Suppression de l’allocation chômage pour les chômeurs de longue durée
- Retour à la notation numérique à l’école, amendes pour l’absentéisme
- Réintroduction des frais de scolarité à l’université
- Allongement de la durée journalière du travail jusqu’à 12 h sur décision de l’employeur
- Réintroduction du tabac dans les bars et restaurants au détriment de leurs salariés
- Menaces contre les journalistes indépendants et restriction des droits de la presse libre
- Allègement des mesures de protection du climat
Avec la tolérance tacite du chancelier fédéral Sebastian Kurz (ÖVP) qui reste muet, la racaille antisémite est propulsée par le FPÖ. Les membres ou les sympathisants des groupes fascistes tels que les Identitären (Identitaires) grouillent aujourd’hui dans les secrétariats des ministres du FPÖ. Le président fédéral soutenu par les Grünen (Verts), Van der Bellen, se tait. La petite bourgeoisie urbaine libérale l’avait vanté pendant la campagne électorale comme un « rempart » contre le fascisme. Hélas, il n’est qu’un politicien bourgeois qui ne veut pas se fâcher avec la classe dominante.
Globalement, si l’on regarde les points mentionnés ci-dessus, il s’agit d’un engagement politique total au compte des capitalistes contre les travailleurs, c’est-à-dire ce qu’on appelle la lutte des classes.
Cet antagonisme social existait déjà avant le gouvernement de coalition ÖVP-FPÖ. Mais la politique du gouvernement Kurz-Strache s’inscrit dans cet antagonisme, ce qu’ils doivent le masquer par tous les moyens, avec les pires mensonges dont la bourgeoisie et ses médias sont capables, tout en préservant la démocratie bourgeoise. Par conséquent, ils recourent au principe éprouvé du bouc émissaire. Le bouc émissaire est la question des « immigrés-réfugiés-musulmans ». Depuis ses préparatifs de coup d’État à l’intérieur de l’ÖVP en 2015, Kurz a joué cette carte, il l’a aussi jouée pendant la campagne électorale et, soutenu par les tabloïds, il a toujours et toujours répété ce sujet, selon la devise « ne jamais changer une menace qui gagne ».
Ce n’est pas une coïncidence qu’une des premières mesures du gouvernement Kurz fut de réduire l’allocation familiale pour les enfants vivant à l’étranger, une attaque directe contre les travailleurs migrants et surtout les femmes originaires d’Europe de l’est, ce qui ne rapportera pas grand-chose en terme d’argent, mais qui flatte la xénophobie.
Puis l’incontournable « débat sur le foulard », un excellent exemple pour maintenir un « combat culturel » ou même pour l’alimenter. Bien sûr, la religion avec ses symboles dans les lieux publics, comme les écoles ou les tribunaux, n’est généralement pas bannie, ce qui affecterait bien sûr les dirigeants chrétiens alliés, mais cibler les musulmanes crée le terrain des attentats nationalistes-racistes.
Nous devons relever ce défi et nous opposer aux manœuvres de diversion des capitalistes et de leurs partis avec un programme clair, un programme de lutte de classe prolétarienne. Les militants du Gruppe Klassenkampf (Groupe lutte de classe, section autrichienne du CoReP) ont vu le 1er mai que de nombreux camarades mécontents du SPÖ (Parti socialiste autrichien) et des JSÖ (Jeunesses socialistes) sont prêts à résister au gouvernement. Ensemble, nous devons forcer les dirigeants sociaux-démocrates et syndicalistes à rompre avec leur politique de tolérance envers le gouvernement ÖVP-FPÖ et leur partenariat social avec le patronat. Ensemble, nous devons organiser dans les entreprises, les administrations, les écoles et les universités, en ville et à la campagne, la résistance commune des travailleurs.
Nous avons besoin de comités de combat élus démocratiquement, avec des délégués responsables et révocables, pour organiser cette résistance. Nous devons organiser l’autodéfense de nos rassemblements politiques, de nos manifestations et de nos grèves. En fin de compte, cependant, nous ne pourrons gagner que si nous créons dans notre lutte un nouveau parti ouvrier révolutionnaire qui éradiquera le racisme et le nationalisme par l’internationalisme et la solidarité…