La population carcérale est passée de 20 000 en 1955 à 68 974 au 1er janvier 2018. Les premières victimes de la surpopulation sont évidemment les condamnés et les prévenus qui sont entassés par l’État bourgeois dans des conditions ignobles (le record étant, d’après le ministère de la Justice, la maison d’arrêt de Nîmes avec une densité carcérale de 213 %). Le 15 janvier, malgré la promesse de 1 100 nouveaux postes pour les 4 ans à venir, les surveillants pénitentiaires ont bloqué les maisons d’arrêt et les centres de détention, avec le soutien du FN et de LR, mais aussi de LFI, du PCF, du POID et de LO : « les gardiens aux effectifs insuffisants et dont les salaires, ceux de fonctionnaires de catégorie C, sont indignes. Ils ont raison de ne pas l’accepter » (Lutte ouvrière, 24 janvier 2018). Dans ce mouvement qui suspendait le droit de visite des familles et des avocats, FO (2e organisation aux élections professionnelles) a renchéri sur l’UFAP-UNSA (1er) et la CGT (3e) : elle demandait, entre autres, 2 500 matons de plus et des pistolets à électrochocs (tasers). Le 26 janvier, l’UFAP-UNSA a signé un accord avec la ministre de la Justice Belloubet : 450 places supplémentaires dans les « quartiers étanches » pour détenus « radicalisés », équipements (des tenues pare-coups, etc.), augmentation des primes (en moyenne, un gain de 1 150 euros par an), 100 postes supplémentaires en 2018 et au total 1 100 postes supplémentaires sur le quinquennat, fouilles inopinées dans les cellules…
Les doléances des matons, des flics et des généraux aboutissent non seulement à augmenter la charge de l’impôt sur les travailleurs, mais à renforcer la base sociale du parti fascisant et des groupes fascistes, à diminuer les libertés et à renforcer les moyens de répression des luttes sociales.