Plusieurs interventions syndicales ont relevé au CHSCT que le taux d’absentéisme et de 10 % et que celui des accidents du travail est 2 fois celui de la moyenne nationale, supérieur à celui du BTP. Les revendications étaient les suivantes : un pool d’établissement de 15 ETP (équivalents temps plein), la stagiarisation des contractuels, l’arrêt des procédures dégradées (pour pallier le non-remplacement d’un agent)…
Le 7 novembre, SUD appelle seul à la grève (les élections professionnelles à venir y sont sans doute pour quelque chose). La CGT la rejoint. La direction de l’hôpital concède 7 équivalents temps plein pour novembre et décembre (au lieu de 3,6) mais non pérennes. Les travailleurs ne sont pas satisfaits, d’autant que Darmanain, ministre de la fonction publique, annonce le gel des salaires et l’annulation des revalorisations pour 2018. Parallèlement la ministre de la santé Buzin parle de supprimer 30 % des dépenses de l’assurance maladie « non justifiées » et de fermer de nouveau des lits, y compris pour la psychiatrie.
Les syndicats appellent à la grève pour :
- arrêt des suppressions de lits, réouverture d’une unité de 20 lits,
- remplacement de toutes les absences (maladies, maternité, détachements syndicaux, formations…),
- respect des effectifs de fonctionnement tout au long de l’année,
- pérennisation d’un pool d’établissement à hauteur de ce qui a été acté pour le mois de décembre, soit 21,4 ETP (nuit et jour),
- stagiarisation de nos collègues contractuels,
- dégel de la réserve prudentielle de 500 000 euros.
Chaque mardi, une assemblée générale à la porte de l’hôpital regroupe plus de 200 travailleurs qui veulent non seulement l’embauche d’effectifs supplémentaires mais la réouverture de lits et le dégel de la « réserve prudentielle » de 500 000 euros. La grève touche 30 % du personnel les 21 et 28 novembre.
Des démarches communes SUD – CGT à l’Agence régionale de la santé ne donnent rien. Dans le même temps, la CME (commission médicale de l’établissement) « exprime ses inquiétudes ». Le 28 novembre les organisations syndicales réitèrent leurs revendications au CTE (comité technique d’établissement) et au CHSCT.
Le 22 décembre, la représentante de l’ARS (agence régionale de santé), annonce l’octroi de crédits non reconductibles d’un montant de 520 000 euros pour l’année 2017. Ce montant doit servir à « la mise en œuvre des priorités de la filière de psychiatrie dans le cadre du projet médico-soignant partagé (PMSP) du groupement hospitalier de territoire».
La ministre de la santé Buzyn est venue le 4 janvier en visite à Rennes, à l’EHESP (école des hautes études en santé publique), puis elle s’est rendue dans un EHPAD. Les syndicats du CHGR n’ont pas été reçus par la ministre mais par sa conseillère et une représentante de l’ARS. Elles concèdent : 520 000 euros non reconductibles, 264 000 euros reconductibles (dégel), 84 000 reconductibles, au total 868 000 euros. Ces sommes vont surtout servir à renflouer le budget de 2017.
Les responsables syndicaux « suspendent » le mouvement le mardi 16 janvier. Une grande partie des revendications est restées sans réponse.
De la même manière, à Marseille, Toulouse, Paris, Nice, Bordeaux, Angers, Rouen, Clermont-Ferrand, Grenoble… les travailleurs hospitaliers se sont mobilisés contre la dégradation des conditions de travail et de soins, contre la politique du gouvernement Macron-Philippe-Buzyn. Partout, ils sont laissés à une résistance éclatée par les fédérations syndicales qui refusent de préparer la grève générale pour vaincre le gouvernement et sa politique d’étranglement de la santé publique