Une conférence pour tirer le bilan d’un an et demi et poursuivre le combat pour construire un parti ouvrier révolutionnaire
Les militants communistes contrôlent leur propre organisation en examinant ses finances, l’orientation politique suivie et en débattant de leurs perspectives dans leur cellule, en s’exprimant dans le bulletin intérieur permanent, en se réunissant tous les 24 mois au plus, en élisant la direction nationale chargée d’animer le groupe jusqu’à la conférence suivante.
En pratique, une conférence nationale du Groupe marxiste internationaliste (GMI) s’est tenue tous les 18 mois. La 1re conférence, tenue en avril 2013, résultait de la fusion de deux groupes français sur la base d’un programme (Pour le Communisme, pour en finir avec le capitalisme), elle s’était adressée aux organisations qui se réclament de la révolution socialiste et de l’héritage de Marx, Engels, Lénine et Trotsky pour poursuivre l’œuvre de regroupement des communistes internationalistes. En vain. Après la 2e conférence, tenue en octobre 2014, la DN s’est adressée à toutes les organisations qui n’avaient pas sombré dans l’union nationale après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et les clients de l’Hyper-Cacher. En vain.
La 3e conférence n’a pas marqué de progrès significatif dans l’effectif et l’implantation. Néanmoins, l’organisation des communistes internationalistes a publié sur une base bimestrielle son bulletin Révolution communiste et des tracts réguliers, diffusés sur des lieux de travail et dans les manifestations du mouvement ouvrier (récemment, quatre successifs contre le projet de loi Hollande-Valls-El Khomri). Le GMI a édité plusieurs brochures et a animé son site, il a contribué financièrement et politiquement à la vie du Collectif révolution permanente (qui regroupe, outre le GMI, le GKK / Autriche et RP / Pérou).
La conférence a reçu des messages fraternels du CSR-ETO / Venezuela, du GKK / Autriche et de la TML / Brésil. La plupart des militants s’étaient déplacés pour discuter d’un rapport international présenté par un membre du bureau du CoReP, d’un rapport sur la France présenté par un membre de l’ancienne direction nationale (DN), du projet de plateforme internationale présenté par le bureau du CoReP (toutes les cellules avaient étudié ce projet les mois précédents et proposé des amendements), d’un rapport d’organisation présenté par un autre membre de la précédente DN et le trésorier. Elle a donné quitus au trésorier, voté le projet programmatique du CoReP (amendé par ses soins) et élu une nouvelle DN.
Une nouvelle tentative de regrouper les communistes internationalistes de France et d’ailleurs
Voici plusieurs mois, le bureau du CoReP a soumis, en plusieurs langues, un projet de plateforme internationale (qui tire les leçons de la lutte des classes mondiales depuis la destruction de la 4e Internationale et la restauration du capitalisme en Europe de l’Est, en Russie et en Chine) à un certain nombre de groupes qui se réclament de l’héritage communiste révolutionnaire. En décembre 2015, la direction nationale du Groupe marxiste internationaliste a lancé l’invitation à participer à la conférence du groupe à un certain nombre d’organisations (parmi les françaises : cercle RATP, Claire-NPA, CR-L’Étincelle, CCR-NPA, GCPOR, groupe La Commune, groupe Révoltes, GSI, Révolution).
Ont répondu favorablement à ces propositions un courant international (le Comité de liaison des communistes qui rassemble le CWG / États-Unis, le CWG / Nouvelle Zélande, le RWG / Zimbabwe et le GOR / Brésil) et un groupe français, Révoltes (gR). Mais, après une rencontre internationale fraternelle la veille (à laquelle le gR, invité aussi, ne s’était pas joint), le délégué américain du CLC a déclaré à la conférence que le CoReP faisait partie de la « gauche impérialiste », ce qui a forcément conduit à la suspension de la relation entre les deux regroupements internationaux.
Le gR s’accroche à la perspective nationale, héritée non de la 4e Internationale mais du lambertisme, d’une « majorité PS-Front de gauche » au parlement, alors que toute lutte se dresse contre le PS et son gouvernement. Ni l’un ni l’autre ne s’est prononcé sur le projet de plateforme internationale. Cela a conduit le gR à appeler à voter aux élections régionales pour des listes comprenant, aux côtés du PS, du PdG ou du PCF, des partis bourgeois ; PRG, EELV, MRC… (9 décembre 2015).
Pour leur part, le Collectif révolution permanente, avec le CLC s’il revient sur sa caractérisation infondée et insultante, et le GMI, avec ou sans les militants du gR, suivront la ligne de conduite suivante :
Ce qu’il faut, c’est une solidarité authentique sur les questions fondamentales de la stratégie révolutionnaire internationale qui ont subi l’épreuve des quelques dernières années. Des désaccord tactique partiels sont absolument inévitables et ne peuvent constituer un obstacle pour un travail en commun étroit dans le cadre d’une organisation internationale. (Trotsky, Lettre au groupe Prometeo / Italie, 22 avril 1930)