En 2010, les listes de type Front populaire alliant les partis ouvriers traditionnelles (PS, PCF) avec divers partis bourgeois avaient emporté 22 régions sur les 25. Suite à la réforme territoriale votée le 20 novembre 2014, les 22 régions de métropole sont passées à 13.
La politique de soutien sans faille au capitalisme poursuivie depuis 2012 par Hollande et ses gouvernements a écœuré les travailleurs et les jeunes qui s’apprêtaient à s’abstenir en masse, comme aux européennes et aux municipales précédentes. Les partis LR et UDI, qui présentent des listes communes dans toutes les régions, se frottaient déjà les mains tandis que le FN se voyait promis par les sondages une ou deux régions.
Surviennent les attentats et tous les partis parlementaires, tous les syndicats approuvent l’état d’urgence : c’est désormais la surenchère à qui voudra le plus de flics, le plus de militaires, le plus de surveillance, le plus d’ordre et de silence dans les rangs de la classe ouvrière et de la jeunesse. L’état d’urgence, c’est cela et rien d’autre ; les précautions de langage cosmétiques de ceux qui, tout en l’approuvant, font mine de s’inquiéter pour les libertés publiques n’y changent rien. L’union nationale, c’est la collaboration de classe. La CGT n’a-t-elle pas reporté toute action, dans les hôpitaux ou à Air France, alors que les patrons d’Air France, eux, ne se privent pas de licencier des travailleurs
Dans cette situation, le FN est le gagnant assuré, ayant pour lui l’ancienneté et la constance dans la désignation des étrangers comme boucs émissaires, ses appels au quadrillage policier des banlieues, sa glorification des expéditions coloniales, etc. Si l’abstention diminue, ce sera au profit d’une manière ou d’une autre de la réaction.
Tous unis pour soutenir le cours réactionnaire du gouvernement Hollande-Valls-, le PS, le PCF et le PdG se présentent à ces élections régionales ensemble ou séparément, mais tous prennent soin de maintenir un attelage avec divers partis ou débris bourgeois (PRG, EELV, MRC, etc.) comme ils signeraient, une nouvelle fois, par avance l’engagement de bonne conduite vis-à-vis de la bourgeoisie.
Les seules organisations ouvrières de taille significative à avoir pris position contre l’état d’urgence et l’union nationale sont le NPA et LO. Le NPA n’a pas pu présenter de liste. Dans les conditions présentes, les communistes internationalistes, sans partager l’orientation de LO, appellent les travailleurs et les jeunes qui peuvent voter et qui désirent le faire au seul vote de classe possible : contre l’état d’urgence, contre l’union nationale, en votant pour les candidats de LO.
22 novembre 2015
Groupe marxiste internationaliste [section française du Collectif révolution permanente]