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Un attentat meurtrier contre des jeunes socialistes de Turquie
Des dizaines de milliers de réfugiés turcs vivent en exil ; des milliers de militant ouvriers ou kurdes, croupissent dans les prisons de la Turquie dirigée par le Parti de la justice et du développement (AKP, un parti bourgeois islamiste). L’AKP est confrontée au ralentissement de la croissance, à des grèves ouvrières (en particulier chez Oyak-Renault en mai) et à un recul électoral (moins de 41 % des voix aux législatives du 7 juin contre plus de 46 % en 2011), le président Erdogan négocie toujours la formation d’un gouvernement de coalition avec des partis bourgeois nationalistes turcs.
Malgré les contraintes de la diplomatie, la justice française a établi qu’un service d’espionnage turc, le MIT, est impliqué dans l’assassinat le 6 janvier 2013 à Paris des trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, le principal parti nationaliste kurde de Turquie, d’origine stalino-maoïste, interdit en Turquie).
Après deux ans et demi d’enquête, le parquet de Paris a rendu le 9 juillet son réquisitoire définitif… pour la première fois, la justice française évoque la possible implication du MIT, équivalent turc de la DGSI… dirigé par un proche du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. (Le Monde, 24 juillet 2015)
Le 5 juin, un rassemblement du Parti démocratique du peuple (HDP, proche du PKK) a été attaqué durant la campagne électorale des élections législatives à Diyarbakır, deux explosions causant 3 morts et 402 blessés. Le HDP a déclaré que la police avait attaqué les secours. Néanmoins, il a obtenu 13 % des votes.
En juillet, la Fédération des associations de jeunes socialistes de Turquie (SGDF) avait organisé une brigade (mixte, malgré la pesanteur du patriarcat en Turquie, y compris chez les Kurdes) pour reconstruire Kobané dans le Rojava (Syrie) après sa destruction par Daech. Le gouvernement islamiste turc de l’AKP a multiplié les tracasseries et les arrestations à l’encontre des jeunes socialistes. Seuls 20 d’entre eux avaient eu l’autorisation de franchir la frontière pour entrer à Kobané. Par contre, le gouvernement Erdogan a été toujours permissif envers le pétrole exporté par l’EI-Daech et les djihadistes qui franchissent dans les deux sens la frontière entre la Syrie et la Turquie.
Dans leur hâte de voir Bachar Al-Assad quitter le pouvoir, les autorités turques ont fermé les yeux sur le passage d’armes et de combattants à la frontière turco-syrienne. (Le Monde, 21 juillet 2015)
Le 20 juillet, l’organisation de jeunesse a invité la presse et ses soutiens au centre culturel de Suruç, du côté turc. Une bombe y a explosé, tuant 32 militants et en blessant 70 autres. Les victimes étaient membres de la SGDF, du DHP et du Parti socialiste des opprimés turc (ESP, proche du MLKP, Parti communiste marxiste-léniniste, interdit) ; beaucoup d’entre eux avaient participé aux mobilisations du parc Gezi d’Istanbul en 2013. L’attentat a été commis par un kamikaze kurde de l’EI-Daech.
En tout cas, la police turque a attaqué violemment les manifestations de protestation contre l’attentat de Suruç et a jeté en prison un millier d’opposants.
Quelques 590 personnes – islamistes radicaux, sympathisants du PKK, militants du DHKP-C (gauche radicale) – ont été arrêtées dans 22 régions du pays… Une manifestation pour la paix, prévue dimanche 26 à l’appel d’organisations de gauche, a été interdite par le préfet d’Istanbul. (Le Monde, 28 juillet 2015)
La tentative d’une manifestation pour la paix s’explique par la reprise des opérations militaires contre le peuple kurde. Pour leur part, les HPG (bras armé du PKK) ont repris les attentats contre l’armée et la police en Turquie, faisant sauter aussi un oléoduc entre le Kurdistan irakien administré le PDK et la Turquie.
Des bombardements de l’armée turque contre des bases kurdes
L’armée turque a bombardé des villages kurdes en Syrie et des bases kurdes en Irak.
M. Erdogan a utilisé le bombardement de l’EI comme une couverture de frappes aériennes plus lourdes contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK) au nord de l’Irak. Les négociations de paix entamées voici plus de deux ans ont par conséquent cessé. (The Economist, 8 août 2015)
Officiellement, le gouvernement turc a intensifié sa collaboration avec l’armée américaine contre l’État islamique, le califat proclamé sur les décombres de la Syrie et de l’Irak. Mais, comme celles d’Israël et de l’Arabie saoudite, les autres alliés des États-Unis en Asie de l’ouest, et comme celle de l’Iran, l’ancienne ennemie du « grand Satan » étasunien dans la région, la bourgeoisie turque a ses propres objectifs. La priorité du gouvernement de l’AKP islamiste est d’empêcher la formation d’un territoire kurde autonome de Syrie à sa frontière.
Aux yeux de sources militaires françaises de haut niveau…, l’ennemi numéro un pour la Turquie reste les Kurdes. (Le Monde, 26 juillet 2015)
Par ailleurs, si l’impérialisme américain vise maintenant surtout l’EI en Syrie et s’accommode de la survie du gouvernement Assad, l’État turc joint ses efforts à ceux de l’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis pour appuyer Jaich Al-Islam, Ahar Al-Cham et Nosra (la branche syrienne d’Al-Qaïda).
Le rapprochement entre Washington et Téhéran a particulièrement échaudé ses alliés sunnites dans la région. En réaction, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ont décidé, début 2015, de mettre de côté leurs divergences pour coordonner leur soutien – en formation et armement – à l’opposition syrienne. Ces efforts d’unification se sont traduits par la mise sur pied de l’Armée de la conquête – une coalition incluant des factions islamistes et le Front Al-Nosra – qui a infligé un sérieux revers à l’armée d’Assad à Idlib, lors d’une offensive lancée en avril sans l’aval américain. Sur le front sud, autour de Deraa, les forces soutenues par l’Arabie saoudite ont également fait reculer le régime. (Le Monde, 23 juillet 2015)
Ces bandes djihadistes combinent le banditisme et le fanatisme tout autant que leur rival EI-Daech.
Le Qatar fait office de passerelle vers Al-Nosra… la transaction la plus juteuse, celle qui a conduit Al-Nosra à relâcher au mois de mars 2014 les nonnes du couvent de Maaloula, au nord de Damas, a fait entrer pas moins de 16 millions de dollars (14,5 millions d’euros) dans ses caisses… Durant l’automne 2014 et l’hiver 2015, Al-Nosra avait anéanti deux groupes liés à l’Armée syrienne libre (ASL), la branche modérée de la rébellion, armée par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Autour d’Idlib, ses hommes commençaient à imposer la charia par la force, obligeant les magasins à fermer durant la prière et traquant les couples infidèles. (Le Monde, 2 août 2015)
Ces troupes armées, financées, entraînées, renseignées par la Turquie et l’Arabie saoudite visent surtout le régime du Baas et le Parti de l’union démocratique (PYD), le parti nationaliste petit-bourgeois kurde (et laïque) de Syrie. Celui-ci avait négocié une sorte de « pacte de non-agression » avec le régime d’Assad. Il a combattu victorieusement contre l’EI-Daech, notamment à Kobané.
Avant tout, Ankara voit d’un très mauvais œil les récents gains territoriaux engrangés par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG, le bras du Parti d’union démocratique PYD, affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK). En prenant Tal Abyad, un fief de l’EI à l’est de Kobané, les Kurdes syriens semblent en passe de concrétiser le rêve d’une continuité territoriale entre les trois cantons kurdes de Syrie (Afrin, Kobané, Djézireh). (Le Monde, 1er août 2015)
Cette nouvelle situation constitue une menace explosive pour les bourgeoisies turque, syrienne et iranienne car elle pose objectivement la question de la création d’un État kurde. De plus, c’est une menace contre le nouvel équilibre réactionnaire que tente de constituer l’impérialisme dans la région.
La Maison blanche, l’OTAN et Barzani appuient le gouvernement turc
En tenant compte de l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU avec le gouvernement Rohani d’Iran (islamiste) qui continue à exécuter des prisonniers politiques kurdes, le gouvernement Erdogan a passé un accord avec le gouvernement Obama (Parti démocrate). La Turquie a obtenu la création à sa frontière d’une zone pour tenter d’empêcher la formation d’un Kurdistan autonome en Syrie.
Bien que les détails de l’accord n’aient pas filtré, la Turquie a accepté deux anciennes demandes de Washington. La première est de permettre aux avions américains de mener leurs mission de frappe de l’EI au départ de la base de l’OTAN d’Incirlik… La seconde était que les bombardiers F16 turcs se joignissent l’effort de la coalition contre l’EI. En contrepartie, les Américains ont accepté d’aider à établir une zone tampon de 100 km sans EI à la frontière entre la Syrie et la Turquie… Autant qu’une zone tampon contre l’EI, les Turcs songent à en faire une zone débarrassée des Kurde de Syrie. (The Economist, 1er août 2015)
Le gouvernement américain a appuyé son homologue turc.
La Maison Blanche a reconnu dimanche le droit des Turcs à « mener des actions contre des cibles terroristes », selon le conseiller adjoint du président Barack Obama à la sécurité nationale, Ben Rhodes. (Le Monde, 28 juillet 2015)
Cette complicité entre l’impérialisme et le gouvernement turc montre que le but des bourgeoisies des pays dominants n’est en aucun cas les droits démocratiques. Leurs interventions militaires ou diplomatiques sont toujours dictées par leurs intérêts. Les organisations nationalistes ou centristes qui ont soutenu les interventions militaires en Irak, en Libye, en Syrie au prétexte d’une « aide humanitaire » se sont rangées dans le camp de l’impérialisme.
Si le parti nationaliste de Turquie PKK a toujours entretenu des liens avec la Syrie, en Irak, l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) avait misé sur l’Iran tandis que son rival le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) s’était allié aux États-Unis et à la Turquie. Après des affrontements de 1994 à 1996, le PDK a pris le contrôle de la « Région autonome du Kurdistan », au nord-est de l’Irak, formée en 2003 avec l’acquiescement des États-Unis. Ce petit État de fait est devenu un fournisseur de pétrole et de gaz à la Turquie et un client des groupes capitalistes turcs du BTP.
Mais c’est le PKK qui a, voici un an, protégé des Kurdes d’Irak abandonnés à l’EI-Daech par la retraite des troupes du gouvernement Barzani (PDK) du Kurdistan irakien.
En passant par le territoire syrien pour porter secours aux yézidis (Kurdes irakiens adeptes d’un culte hérité du zoroastrisme), abandonnés à leur sort par les peshmergas kurdes irakiens, puis pris au piège par l’État islamique sur le mont Sinjar à partir du 9 août 2014, le PKK a pris position de manière inédite dans les zones d’influence du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani. (Le Monde, 4 août 2015)
Face aux bombardements par l’armée turque des camps du PKK en Irak, le gouvernement PDK, au lieu de condamner le gouvernement Erdogan, a prié le PKK de déguerpir.
La présidence du Kurdistan irakien, région pilonnée par les raids de l’aviation turque depuis le 24 juillet, a demandé, samedi 1er août, le départ des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre », a indiqué le bureau du président de la région, Massoud Barzani, dans un communiqué. (Le Monde, 4 août 2015)
L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN, alliance militaire entre les États-Unis et la plupart des pays capitalistes d’Europe, dont la Turquie) a approuvé les interventions militaires turques en Syrie et en Irak.
La session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie, a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’OTAN, mercredi 28 juillet. « Le terrorisme, sous toutes ses formes, ne peut jamais être toléré ni justifié », affirme l’Alliance en manifestant sa « forte solidarité » avec la Turquie. « L’accord est total, unanime, sans faille », a indiqué le secrétaire général, Jens Stoltenberg… Les autorités d’Ankara placent sur le même plan l’EI et le PKK, comme, apparemment, M. Stoltenberg, contraint de veiller d’abord à la cohésion interne de son organisme et de ménager un pays qui possède la deuxième armée de l’Alliance. (Le Monde, 23 juillet 2015)
Contre les gouvernements impérialistes occidentaux qui bombardent la Syrie et l’Irak avec les monarchies islamistes du Golfe arabo-persique, la responsabilité des partis ouvriers et des syndicats des pays concernés est d’appeler au retrait des troupes, à la fermeture des bases militaires, à l’annulation de tous les contrats d’armements, à l’ouverture des frontières aux émigrés du Proche-Orient.
La solution pour que tous les peuples de la région vivent en paix passe par la défaite du sionisme et de l’impérialisme. Le capitalisme est dominé par quelques centaines de grands groupes capitalistes et par quelques grandes puissances qui mènent le monde entier à sa perte : guerres, crises économiques, crise écologique… Une poignée d’États pille et souille le reste du monde, fait chanter les gouvernements des pays dominés, tente de les renverser quand cela leur chante, instaure des gouvernements despotiques comme celui du maréchal Sissi, soutient un colonialisme comme Israël ou des régimes monarchiques et fondamentalistes comme l’Arabie saoudite, stimule avec ces derniers le djihadisme. Pour éradiquer l’impérialisme mondial, les travailleurs d’Europe de l’ouest, de Chine, de Russie, du Japon des États-Unis ont le devoir de lutter pour défaire leur propre gouvernement.
Toute lutte sérieuse du prolétariat des pays dominants fragilise la domination impérialiste, encourage les travailleurs des pays dominés, les femmes et les peuples opprimés à affronter ses relais locaux, à exiger les libertés démocratiques, à s’en prendre à la propriété privée, à prendre le pouvoir. Toute victoire au Proche-Orient, comme le début de la révolution en Tunisie et en Égypte en 2011, stimule la révolution dans les centres impérialistes.
Contre l’oppression des Kurdes, pour la révolution socialiste
Les Kurdes sont aujourd’hui opprimés en Turquie et en Iran par les fractions islamistes des bourgeoisies turque et perse. Ils sont aussi menacés en Syrie et en Irak par les bandes islamo-fascistes de l’EI-Daech et par l’armée turque.
Les nationalistes kurdes se révèlent incapables, par leur nature petite-bourgeoise (PKK-PYD-PJAK, Komala) ou bourgeoise (UPK, PDK, PDKI…) d’en appeler aux prolétaires des pays impérialistes et du Proche-Orient pour mener une révolution sociale qui jetterait définitivement à bas tous les régimes oppresseurs. Ils préfèrent tenter d’obtenir des régimes en place ou de l’impérialisme un droit minimum à une existence réduite. Les nationalistes kurdes sont incapables d’atteindre l’objectif qu’ils s’assignent officiellement, un Kurdistan indépendant et uni. En effet, la mobilisation des ouvriers, des employés, des paysans pauvres s’en prendrait aussi aux propriétaires fonciers et aux capitalistes kurdes.
Les organisations kurdes actuelles en sont réduites à faire allégeance aux différentes puissances régionales (Iran, Turquie, Israël…), voire aux puissances impérialistes occidentales. Or les bourgeoisies européennes et américaine ont colonisé la région au 19e siècle, l’ont découpé artificiellement au 20e, ont décrété des blocus voire renversé les régimes qui leur déplaisaient, ont soutenu la colonisation sioniste, ont contribué à la naissance de l’islamisme politique, restent alliées aux monarchies du Golfe qui aident toujours le salafisme et le djihadisme à l’échelle mondiale… L’appui de telle ou telle de ces bourgeoisies impérialistes à telle ou telle organisation kurde est limité et réversible, car sujet aux volte-face de leur politique et de leurs intérêts égoïstes.
Les cliques nationalistes kurdes recourent à des méthodes étrangères au mouvement ouvrier révolutionnaire : agressions envers les autres courants, régime interne autoritaire, racket de des émigrés, culte du chef, immolations, attentats-suicides…
Les communistes internationalistes défendent, en particulier en Turquie, en Irak, en Iran et en Syrie, les droits nationaux des Kurdes.
Le prolétariat des nations oppressives doit lutter contre le maintien par la force des nations opprimées dans les frontières de ces États ; autrement dit, il doit lutter pour le droit à l’autodétermination. (Lénine, La Révolution socialiste et le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, février 1916, thèse 4)
Les communistes internationalistes ne prônent pas pour autant la multiplication de minuscules États (comme le Kurdistan irakien), voués à la domination par l’étranger
Plus le régime démocratique d’un État est proche de l’entière liberté de séparation, plus seront rares et faibles, en pratique, les tendances à la séparation… Le socialisme a pour but, non seulement de mettre fin au morcellement de l’humanité en petits États, mais de réaliser leur fusion. (Lénine, La Révolution socialiste et le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, thèse 3)
Les communistes internationalistes sont les adversaires résolus des courants nationalistes qui exploitent politiquement les Kurdes et les conduisent de défaite en défaite.
La bourgeoisie des nations opprimées convertit constamment les mots d’ordre de libération nationale en une mystification des ouvriers ; en politique intérieure, elle exploite ces mots d’ordre pour passer des accords avec la bourgeoisie des nations dominantes ; en politique extérieure, elle cherche à pactiser avec une des puissances impérialistes rivales… (Lénine, La Révolution socialiste et le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, thèse 4)
Le peuple kurde a le droit fondamental de constituer son État. Mais, contre le nationalisme mystificateur et impuissant, contre la collaboration de classes avec les capitalistes kurdes, les travailleurs et étudiants kurdes du monde entier doivent s’unir à leurs sœurs et frères arabes, turcs, perses, juifs… pour mener la lutte contre leurs exploiteurs et oppresseurs communs. Les ouvriers et employés kurdes doivent retirer tout soutien à la bourgeoisie kurde qui les exploite et les trompe, a fortiori aux bourgeoisies turque, arabe et perse qui les oppriment. Il leur faut bâtir avec les autres travailleurs conscients, dans chaque État, un parti ouvrier révolutionnaire. Ces partis seront liés entre eux et avec ceux d’Afrique du Nord, du reste de l’Asie, des pays impérialistes par l’internationale communiste qu’il faut reconstruire sur la base du marxisme.
- Liberté de circulation et d’établissement des réfugiés kurdes, palestiniens, syriens et irakiens dans toute l’Union européenne, aux États-Unis et ailleurs ! Retrait de la Turquie (et de la Grèce) de l’OTAN ! Levée du blocus antikurde de la frontière syrienne par l’armée turque ! Fin des bombardements en Syrie et en Irak par l’armée turque et les armées impérialistes occidentales !
- Solidarité des organisations ouvrières du monde entier avec le peuple kurde ! Libération de tous les prisonniers politiques kurdes au Proche-Orient et en Europe !
- Droit des Kurdes à parler leurs langues ! Droit à l’auto-détermination des Kurdes et à créer, s’ils le désirent, leur propre État !
- Pour un gouvernement ouvrier et paysan en Syrie, en Irak, en Turquie, en Iran ! Pour la Fédération socialiste du Proche-Orient ! Pour le socialisme mondial !
Bureau internationale du Collectif révolution permanente
Lexique
AKP : Adalet ve Kalkınma Partisi, Parti de la justice et du développement, parti bourgeois islamiste (Turquie)
DHKP-C : Devrimci Halk Kurtuluş Partisi-Cephesi, Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple, organisation stalino-maoïste de guérilla, interdite (Turquie)
EI : ad-dawla al-islāmiyya, État islamique, parti islamo-fasciste qui gouverne un califat non reconnu par les autres États (Irak, Syrie)
ESP : Ezilenlerin Sosyalist Partisi, Parti socialiste des opprimés, organisation stalino-maoïste légale, proche du MLKP interdit (Turquie)
HDP : Halkların Demokratik Partisi, Parti démocratique des peuples, proche du PKK interdit, présent à la Grande assemblée nationale (Turquie)
HPG : Hêzên, Parastina Gel, Forces de défense du peuple, branche armée du PKK (Turquie, Irak, Syrie)
Komala : Komala-ye Shoreshgari-ye Zahmat Keshan-e Kordestan-e Iran, Comité des révolutionnaires du Kurdistan iranien, organisation nationaliste kurde interdite d’origine stalino-maoïste qui demande actuellement son affiliation à l’Internationale socialiste (Iran)
PDK : Partîya Demokrata Kurdistan, Parti démocratique du Kurdistan, parti nationaliste kurde au pouvoir dans le Kurdistan autonome, pas reconnu comme un État (Irak)
PDKI : Partîya Demokrata Kurdistan –Iran, Parti démocratique du Kurdistan – Iran, parti nationaliste kurde interdit (Iran)
PJAK : Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê, Parti de la vie libre du Kurdistan, parti nationaliste kurde interdit lié au PKK (Iran)
PKK : Partiya Karkerên Kurdistan, Parti des travailleurs du Kurdistan, parti nationaliste kurde d’origine stalino-maoïste interdit (Turquie)
PYD : Partiya Yekîtiya Demokrat, Parti de l’union démocratique, parti nationaliste kurde pro-PKK, contrôle le Rojava (Syrie)
UPK (ou YNK) : Yekîtîya Niştimanîya Kurdistan, Union patriotique du Kurdistan, parti nationaliste kurde (Irak)
YPG : Yekîneyên Parastina Gel, Unités de défense du peuple, branche armée du PYD (Syrie)