Une nouvelle attaque dans le droit fil de celle de Fillon et Sarkozy
À aucun moment, les gouvernements PS-PCF-Verts-PRG de 1997 et PS-EELV-PRG de 2013 n’ont abrogé les attaques contre les retraites prises antérieurement par les gouvernements RPR-UDF et UMP. Bien au contraire, le 27 août, après d’ultimes consultations avec les « partenaires sociaux », le Premier ministre Ayrault a présenté la nouvelle attaque projetée par l’État bourgeois contre les retraites des travailleurs qui sont une forme de salaire indirect.
La ficelle de Fillon sur la prise en compte de la « pénibilité » de certains emplois (sans qu’il soit question de la faire disparaître), pour faire passer l’attaque contre tous, est utilisée par Ayrault. Ce plan comporte en fait le durcissement de la mesure Fillon de 2003 (la durée de cotisation passera à 43 ans), la hausse des cotisations sociales (de +0,5 %, subie uniquement par les salariés puisqu’elle sera au moins compensée pour les employeurs par les baisses d’autres cotisations sociales), la désindexation camouflée des pensions (la revalorisation aura lieu le 1er octobre au lieu du 1er avril), la fiscalisation d’une part des pensions (la majoration de 10 % pour trois enfants et plus sera soumise à l’IRPP). Le projet aboutit à diminuer les pensions. Il pénaliserait particulièrement les jeunes, déjà soumis à un chômage massif et à des salaires réduits.
Le projet gouvernemental est le résultat prévisible du « dialogue social »
Hollande et Ayrault ont aussi repris la même méthode que Sarkozy et Fillon, la collaboration de classes qui leur a déjà permis d’élaborer la loi de flexibilité du temps de travail et des salaires, qui conduit à négocier les plans de licenciements (dont celui de PSA Aulnay par la CGT animée par LO).
D’abord, un rapport émanant du Conseil d’orientation des retraites (auquel participent CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA) découvre un trou. Le « problème de financement » est attribué par les « experts » à la durée de vie excessive des travailleurs, alors qu’il s’agit du refus des patrons de payer pour les retraites. Alors, le gouvernement prétend « sauver » les retraites quand tout salarié sait qu’il en sortira une nouvelle attaque. Pourtant, toutes les directions syndicales participent à la mystification, se précipitent à la « conférence sociale », à Matignon, au ministère du travail, avec chacune ses « propositions » pour préserver la compétitivité, l’industrie française, bref le capitalisme français.
Une journée d’action symbolique ne saurait empêcher le gouvernement de nuire
En 2010, les bureaucraties syndicales ont, après l’avoir négocié, refusé d’appeler au retrait du projet Sarkozy-Fillon et à la grève générale qui aurait permis de le battre. Elles avaient reçu alors l’appui de tous les partis politiques d’origine ouvrière (PS, PdG, PCF, NPA, LO, POI…). Le résultat du « dialogue social » et des « journées d’action » a été une défaite qui a préparé les attaques suivantes.
Aujourd’hui, certaines organisations syndicales se satisfont du projet gouvernemental (CFDT, CFTC, CGC, UNSA) et trahissent donc les intérêts des salariés ; d’autres le récusent et appellent à manifester le 10 septembre (CGT, FO, FSU, Solidaires). Mais ces dernières participent toujours, avec les premières, au Conseil d’orientation des retraites et aux négociations qui se poursuivent en coulisse. Pour faire diversion, elles tentent d’attribuer la responsabilité des attaques de la bourgeoisie française et du gouvernement bourgeois français à l’Union européenne.
Ni les unes, ni les autres n’exigent l’augmentation des cotisations sociales patronales, alors que ce sont les travailleurs qui produisent toutes les richesses sociales. D’ailleurs, les chefs syndicaux qui appellent les salariés à la « journée d’action » n’avancent aucune revendication précise et n’appellent même pas au retrait du plan Hollande-Ayrault.
Le financement des retraites nécessite de construire des alternatives par l’apport de ressources nouvelles, tout particulièrement en améliorant le pouvoir d’achat des salariés et en créant des emplois… Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires appellent à une journée nationale d’action interprofessionnelle avec grèves et manifestations le 10 septembre 2013 pour ne pas laisser les propositions du MEDEF faire la loi et pour imposer d’autres choix au gouvernement.
Pour les revendications ouvrières, pour battre le gouvernement
Les travailleurs doivent s’organiser pour imposer la rupture des organisations syndicales avec la bourgeoisie et son État. Seule la lutte de classe arrachera : Retrait du projet du gouvernement Hollande-Ayrault-Sapin ! Retraite à 60 ans ! Retour aux 37,5 annuités ! Prise en compte de tous les stages ! Pension calculée sur les 6 meilleurs mois !
Il n’y a aucune limite à l’avidité des exploiteurs, ni à la capitulation des partis réformistes et des bureaucraties syndicales. Pour que les producteurs vivent dignement, il leur faudra prendre le contrôle de la société par une révolution, par l’expropriation des capitalistes. Pour cela, il faut construire un parti ouvrier révolutionnaire et internationaliste.
8 septembre 2013
Groupe marxiste internationaliste (Collectif révolution permanente)
groupemarxiste.info