Nous avons tout pour dissuader Moscou. Ce qu’il nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre la nation… Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement. Si nous ne sommes pas prêts à cela, alors nous sommes en risque. (Fabien Mandon, Discours au 107e congrès des maires, 19 novembre)
Le général a toute la confiance de Macron qui instaure un service militaire volontaire de 10 mois pour les jeunes de 18 à 25 ans. À cause de la misère, du chômage, du manque de débouchés des études, les va-t-en-guerre escomptent attirer les jeunes : les engagés recevront une solde de 800 euros par mois et 15 ECTS pour leur éventuel parcours universitaire. Macron vise 3 000 engagés dès l’été 2026, 10 000 pour 2030, 50 000 pour 2035. Le service pour l’instant volontaire deviendra inéluctablement obligatoire.
En cas de crise majeure, le Parlement pourra autoriser de faire appel… le service national deviendrait obligatoire… Dans ce monde incertain où la force prime sur le droit, la guerre se conjugue au présent. Notre Nation n’a le droit ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation, ni à la division. La peur, au demeurant, n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer. C’est ce que font nos armées au quotidien. Elles le feront demain plus encore. (Emmanuel Macron, Discours sur le service national, 27 novembre)
Mais qui menace notre existence, sinon l’état-major tricolore, les milliards pour l’armée quand l’enseignement et la santé se serrent la ceinture, les milliards pour la police qui réprime à chaque manifestation, le bloc RN-LR qui croit son heure venue ?
Les grandes puissances ont déclenché des guerres dévastatrices pour le repartage du monde. Les rivalités d’aujourd’hui conduiront à la même barbarie si le pouvoir ne leur est pas arraché. Les deux États impérialistes principaux que sont les États-Unis et la Chine se livrent une guerre commerciale, dans laquelle les impérialismes de second plan essaient de se positionner pour leurs intérêts. Tel est le sens de l’augmentation mondiale des budgets militaires, du retour généralisé au service militaire.
Toutes les tendances réactionnaires (nationalisme, protectionnisme, mesures contre les étrangers, les minorités nationales et religieuses, les femmes, les homosexuels, les trans…) se renforcent. Le poison du patriotisme déversé par l’État et les médias se diffuse. Avant l’accélération belliqueuse de fin 2025, 52 % des jeunes voulaient augmenter les moyens de l’armée, 56 % des jeunes pouvaient envisager de rejoindre l’armée (Étude de l’IRSEM n° 116, avril 2025, p. 42, p. 71).
Et pour cause : les traditions de la CGT et de l’Internationale ouvrière d’avant 1914, du Parti communiste et de l’Internationale communiste d’avant 1934 sont perdues. Aujourd’hui, les chefs syndicaux et politiques du mouvement ouvrier se vautrent dans l’union nationale et le patriotisme.
Soutien à Dassault dans le refus de se mettre à disposition de l’Allemagne pour produire l’avion du futur. Aucun accord industriel avec ce voisin ne fonctionne jamais. Priorité à l’indépendance et à la souveraineté pour se défendre. (Jean-Luc Mélenchon, 25 septembre)
Si elles divergent sur les alliances militaires et les adversaires désignés, les directions réformistes sont toutes ralliées à « l’indépendance nationale », à la « souveraineté », aux marchands d’armes français.
Les sociaux-chauvins pratiquent en fait une politique anti-prolétarienne, bourgeoise, car ils préconisent en réalité, non pas la « défense de la patrie » au sens de la lutte contre l’oppression étrangère, mais le « droit » de telles ou telles « grandes » puissances à piller et à opprimer d’autres peuples. Les sociaux-chauvins reprennent à leur compte la mystification du peuple par la bourgeoisie, selon laquelle la guerre serait menée pour la défense de la liberté et de l’existence des nations. (Vladimir Lénine & Grigori Zinoviev, Le Socialisme et la guerre, aout 1915)
Sans organisation révolutionnaire, la jeunesse navigue entre pacifisme et chauvinisme. Or la non-violence à la Gandhi, les illusions envers son État bourgeois ou envers l’ONU ne peuvent empêcher les guerres des États impérialistes contre les petits États et entre eux. Seule la révolution sociale menée par la classe ouvrière le peut en abattant le système capitaliste, racine de la guerre ! Partout, la tâche du prolétariat international est de lutter pour la défaite des colonisateurs et des puissances impérialistes, à commencer par la leur. La jeunesse doit se ranger derrière la classe révolutionnaire.
Indépendance de la Kanaky ! Retrait des troupes russes d’Ukraine ! À bas Israël !
Jeunes travailleurs, apprentis, lycéens et étudiants de tout genre, de toute origine, dans les lieux d’exploitation, de formation et de vie, dans les casernes, dans les syndicats et les organisations de jeunesse, rejetons la collaboration de classe et les illusions pacifistes, combattons le poison du nationalisme. Regroupons les éléments révolutionnaires, actuellement dispersés, pour mener une agitation et une propagande inlassables et résolues contre le militarisme, le capitalisme pourrissant, contre ses guerres.
- À bas les budgets militaristes et sécuritaires ! Aucun vote d’un parti qui se réclame des travailleurs pour financer l’armée impérialiste !
- Retrait de l’OTAN ! Non au bloc France-Allemagne-Grande-Bretagne !
- Aucune arme à Israël ! Fin de toute collaboration militaire avec Israël !
- Fermeture des bases militaires à l’étranger ! Indépendance de la Kanaky !
- Dissolution de l’armée de métier ! Armement du peuple ! Apprentissage par tous les jeunes du maniement des armes et des techniques militaires sous contrôle des syndicats !
Rejoins le combat des communistes internationalistes !