Le « plan Trump » contre la Palestine

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Le 9 octobre, Trump a obtenu la signature de son « plan de paix » pour Gaza. En dépit des réserves exprimées par ses alliés racistes et fascistes, Netanyahou a été contraint de répondre aux exigences de l’impérialisme américain, principal soutien de l’État sioniste. De son côté, considérablement affaibli, le Hamas a dû céder à la pression du Qatar, son principal bailleur de fonds. En échange, les États-Unis ont obtenu des excuses officielles d’Israël à la monarchie concernant les frappes sur Doha du 9 septembre.

« Trump devait choisir, il a choisi le Qatar » / Financial Times, 18 octobre

Le plan met sous tutelle la bande de Gaza, à travers un « Conseil de la paix » présidé par Trump. Il prévoit le désarmement de toute résistance palestinienne par l’occupation d’une « force internationale de stabilisation ». Israël se voit ainsi soulagé du coût financier de la guerre, tout en maintenant une présence militaire dans un « périmètre de sécurité ». L’entrée de l’aide humanitaire sera conditionnée au respect de cet accord par le Hamas, c’est-à-dire soumis à l’arbitraire israélien.

Le plan est donc entièrement axé sur les intérêts sionistes. L’impérialisme américain ne souhaite pas voir la région s’enflammer, surtout avec la multiplication des mouvements de jeunesse comme au Maroc. Les différentes bourgeoisies de la région, même celles qui feignent de soutenir le peuple palestinien, se réjouissent de cet accord. Les gouvernements d’Égypte, du Qatar et de la Turquie figurent parmi les signataires du texte. Ils n’ont que faire du devenir des Gazaouis mais s’empressent de se positionner comme partenaires de l’impérialisme dominant, donc de l’Etat sioniste.

Nous avons l’intention d’organiser une conférence sur le redressement rapide, la reconstruction et le développement qui s’appuiera sur le plan Trump visant à mettre fin à la guerre. (Al-Sissi, 14 octobre)

Alors que les derniers otages vivants ont été relâchés rapidement par le Hamas, Netanyahou utilise l’absence de restitution des corps de certains otages décédés comme prétexte pour bloquer l’entrée de l’aide humanitaire et rebombarder. Il accordait moins d’importance à ces otages lorsqu’ils ont largué plus de 150 000 bombes sur l’enclave, ensevelissant ainsi certains d’entre eux avec des milliers de Gazaouis. Ce prétexte lui permet de se réconcilier avec une partie des familles d’otages qui demandaient l’arrêt des bombardements depuis plusieurs mois.

Le Forum des familles d’otages a appelé jeudi le gouvernement israélien à retarder l’application de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, tant que le Hamas n’aura pas remis les 19 dernières dépouilles d’otages. (Le Figaro, 16 octobre)

Gaza, 18 octobre / photo Amir Cohen

Sous différentes allégations, l’armée sioniste a bombardé plusieurs fois depuis la signature du cessez-le-feu.

Le plan de Trump est muet sur la Cisjordanie où les crimes sionistes se poursuivent. Protégés et parfois épaulés par l’armée, les fascistes attaquent systématiquement les cueillettes d’olivier, ils arrachent les arbres pour priver les Palestiniens de toute possibilité de survie. Alors qu’à l’été, Israël a adopté le projet de colonisation « E1 » qui prévoit de morceler encore davantage la Cisjordanie, le parlement a ouvert la voie le 22 octobre à son annexion complète, même si Netanyahou qui ne souhaite pas brusquer Trump préfère pour le moment temporiser.

Le deuxième projet de loi, proposé par le député d’extrême droite Avi Maoz, lui aussi dans l’opposition, visant à appliquer la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la Cisjordanie, a été adopté en lecture préliminaire par 25 députés pour et 24 contre. (Le Figaro, 22 octobre)

L’impérialisme français soutient le plan de dépeçage de Gaza et n’a pas l’intention de fournir l’aide médicale qu’il réclame.

Même si des milliers de patients sont toujours en attente, la France n’a jusqu’à présent accepté d’évacuer que 27 patients pour une évacuation médicale depuis Gaza. (Médecins sans frontières, 22 octobre)

Partout dans le monde, les partis réformistes continuent à prétendre que leur gouvernement peut soutenir les Palestiniens et à vendre l’illusion d’une « solution à deux Etats » qui, depuis la résolution de l’ONU de 1947, ne sert qu’à couvrir la colonisation sioniste.

Ce « plan de paix » ne permet pas la formation d’un État de Palestine souverain… L’ONU, dont ce plan évacue des résolutions fondamentales, est ignorée. (LFI, 10 octobre)

La solution démocratique et progressiste repose sur la mobilisation et l’unité des travailleurs de la région (arabes, juifs, kurdes, turcs, perses…). Seule une révolution conduite par le prolétariat peut en finir avec l’oppression des Palestiniens, démanteler l’Etat sioniste, renverser les monarchies absolues et les dictatures militaires vassales des Etats-Unis (Arabie saoudite, Egypte…), chasser les régimes cléricaux qui sacrifient la cause palestinienne et oppriment leurs propres minorités (Turquie, Iran, Syrie…) Une Palestine unifiée, pluriethnique et laïque ne sera viable que dans le cadre de la fédération socialiste du Proche-Orient.

En France, les organisations ouvrières doivent mobiliser pour imposer :

  • le retrait israélien de Gaza, de la Cisjordanie, du Liban et de la Syrie,
  • le boycott de la fabrication et des livraisons d’armes à Israël,
  • la fin de toute collaboration militaire et de toute recherche militaire commune avec Israël,
  • l’accueil des réfugiés palestiniens blessés ou non,
  • l’abandon des poursuites contre les militants et organisations antisionistes.

22 octobre 2025