« La révolution citoyenne »
LFI ne veut pas de révolution sociale internationale menée par la classe ouvrière pour renverser le capitalisme mondial, mais une « révolution citoyenne » du « peuple » français contre un vague « système ».
Notre mouvement a été pensé pour être l’outil du peuple et de sa révolution citoyenne. A l’aune de la situation politique et loin des tentatives de résurrection des formes dépassées, c’est plus que jamais ce qu’il doit être. (LFI, La France insoumise, outil au service du peuple et de sa révolution citoyenne, 22 juin 2019)
Le « dégagisme » s’inspire du slogan confus « Qu’ils s’en aillent tous ! » de la crise politique argentine de 2001 qui a débouché, faute de conseils ouvriers et populaires, sur le retour au pouvoir du péronisme puis la victoire de Milei.
Pour le reste, Mélenchon ne fait que reprendre le mélange de républicanisme et de chauvinisme qui servait d’idéologie au Parti radical et à la franc-maçonnerie durant la 3e république. Le terme « citoyens » avait un sens révolutionnaire… voici 230 ans.
Les ouvriers français ne doivent pas se laisser entraîner par les souvenirs nationaux de 1792… Ils n’ont pas à recommencer le passé mais à édifier l’avenir. (Karl Marx, Adresse de l’Association internationale des travailleurs, 9 septembre 1870)
LFI est tragiquement en retard sur l’histoire. Elle rejoue la Révolution française alors que la bourgeoisie n’est plus révolutionnaire, mais est devenue contre-révolutionnaire. La seule classe révolutionnaire est aujourd’hui la classe ouvrière, celle des travailleuses et travailleurs salariés.
- La 1re république est née du soulèvement du peuple.
- Par contre, la 2e et la 3e sont nées de l’écrasement des ouvriers. La 4e est née du désarmement du peuple opéré avec l’aide du PS-SFIO et du PCF. La 5e est née d’un coup d’Etat militaire contre un régime parlementaire.
Mélenchon imite Robespierre, mais les Jacobins ont changé la face du monde en s’appuyant sur le peuple en armes, alors que l’ancien sénateur PS et ancien ministre de Jospin ne propose que des bulletins de vote dans le cadre de la 5e république gaulliste.
« Le peuple », « le pays », « la France », « la Nation »
La patriotisme présentait un aspect progressiste quand il se dressait contre la dynastie des Bourbons et contre les armées contre-révolutionnaires des monarchies européennes. Aujourd’hui, alors que le capitalisme décadent ravive les frontières (politiques contre les migrations, mesures protectionnistes), il est totalement réactionnaire.
Le mythe de la nation masque la lutte des classes.
Comme le RN, jamais LFI ne parle des classes. Elles sont dissoutes dans « le peuple » et rien n’est plus haut que « le pays » , « la France » .
L’urgence de travailler avec un pouvoir légitime à la lutte contre le déclassement de la France. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 10 octobre)

Depuis 1914 pour le PS, 1934 pour le PCF, sa naissance pour LFI, les partis « réformistes » embrassent le chauvinisme et tendent la main aux partis bourgeois (« union nationale », « front populaire », « union de la gauche », « front républicain », etc.).
« L’emblème de la Nation est le drapeau tricolore »
Mélenchon, inspiré par le « populisme de gauche » de Laclau et Mouffe, a créé en 2016 un « mouvement » qui fonctionne, comme le FN-RN, autour d’un chef, et qui arbore, comme le RN, le drapeau tricolore.
Ce drapeau bleu, blanc, rouge, incarne notre histoire, notre république et notre identité nationale… Que le drapeau tricolore, symbole de notre grande nation, prévale toujours sur le drapeau européen, dépourvu de toute histoire. (RN, Défendons notre drapeau français)
Quelle est l’histoire du drapeau cher aux partis « réformistes » comme aux partis bourgeois ? Les conquêtes coloniales, la boucherie inter impérialiste de la 1re guerre mondiale, le massacre de la classe ouvrière en 1848 et en 1871, le maréchal Pétain et le général de Gaulle, la guerre coloniale (Cameroun, Madagascar, Indochine, Algérie…). Depuis la révolution de 1848 et la Commune de Paris de 1871, le drapeau des travailleuses et des travailleurs de tous les pays est le drapeau rouge.
Comme la dynastie Le Pen, le chef suprême de LFI s’en tient au drapeau de la bourgeoisie française qu’il oppose même au drapeau dit « européen » (celui de l’Union européenne formée par les bourgeoisies française et allemande conscientes de l’étroitesse de leurs frontières nationales).
Le drapeau européen n’existe pas en tant qu’emblème national en France. L’article 2 de la Constitution de la cinquième République déclare que « l’emblème de la Nation est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge ». (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 16 octobre 2017)
Mélenchon se plie en permanence à la 5e république bourgeoise, celle fondée par le général de Gaulle à la suite du putsch de l’armée en 1958, république qui inclut les « outre-mer », dont la Kanaky.
« L’accord de Nouméa ratifié par tous les Français »
Comme les partis politiques de la bourgeoisie, les partis sociaux-impérialistes (LFI, PS, PCF…) reconnaissent Israël et la légitimité de la colonisation sioniste de la Palestine. Comme les partis politiques de la bourgeoisie, les partis sociaux-impérialistes (PS, PCF, LFI…) veulent conserver les miettes de l’empire colonial français.
Le colonialisme des partis « réformistes » est simplement saupoudré d’un maquillage franc-maçon, antimondialisation et écologiste.
La France est présente sur cinq continents et dans tous les océans. Elle possède ainsi le deuxième domaine maritime mondial. Ces territoires ont tous les atouts pour être des avant-postes de la bifurcation écologique et du progrès humain. Ils pourraient être les points d’appui d’une diplomatie altermondialiste et de l’influence française. (LFI, Faire des Outre-mer des avant-postes du progrès humain, 2017)
Ainsi s’explique que LFI, tout en bavardant sur la « décolonisation de la Nouvelle-Calédonie » toujours remise à plus tard, soutient à fond les accords entre nationalistes bourgeois kanaks et partis colonialistes français sous Mitterrand-Rocard (Matignon, 1988) et sous Chirac-Jospin (Nouméa, 1998).
Les accords de Matignon signés en juin 1988 ont manifesté la volonté des habitants de Nouvelle-Calédonie de tourner la page de la violence et du mépris pour écrire ensemble des pages de paix, de solidarité et de prospérité. Dix ans plus tard, il convient d’ouvrir une nouvelle étape, marquée par la pleine reconnaissance de l’identité kanak, préalable à la refondation d’un contrat social entre toutes les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie, et par un partage de souveraineté avec la France, sur la voie de la pleine souveraineté. (Accord sur la Nouvelle-Calédonie, 5 mai 1998)
En réalité, tout en ménageant une place aux chefs tribaux et aux capitalistes kanaks, l’accord de Nouméa permettait de maintenir la Kanaky dans l’orbite de l’impérialisme français, en éclatant le territoire en trois provinces. LFI participe à cette escroquerie.
Peuple kanak, européens et maghrébins victimes de l’histoire, Wallisiens présents en nombre, doivent trouver leur code de vie commune ensemble autour des deux composantes fondamentales de l’accord de Nouméa ratifié par tous les Français. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 14 mai 2024)
« Tous les Français » seraient d’accord pour conserver à la bourgeoisie française une position stratégique en Océanie ? Depuis quand le sort d’une colonie doit dépendre d’un consensus avec les partis bourgeois de l’Etat colonial ?
Par conséquent, comme le PS et le PCF, LFI se garde de se prononcer pour l’indépendance pure et simple de la Kanaky. Par contre, elle défend « l’indépendance de la France » puisque le seul impérialisme qu’elle dénonce est celui des Etats-Unis ou de l’Allemagne.
« Soutien à Dassault »

Si l’État impérialiste français veut peser dans le monde, il doit forcément augmenter ses dépenses militaires, sinon il ne sera plus en capacité de défendre les intérêts de sa bourgeoisie, sa place d’impérialisme. Cela implique de réduire les autres dépenses publiques, de tailler dans les dépenses sociales, tout en défendant les groupes français de l’armement. Là-dessus, il y a unanimité des partis représentés au parlement (de RN à LFI).
Soutien à Dassault dans le refus de se mettre à disposition de l’Allemagne pour produire l’avion du futur. Aucun accord industriel avec ce voisin ne fonctionne jamais. Priorité à l’indépendance et à la souveraineté pour se défendre. (Jean-Luc Mélenchon, X, 25 septembre)
Le même, alors sénateur du PS, manifestait déjà pas mal d’indulgence pour le père de Dassault en novembre 2004.
Quand se pose au Sénat la question de la compatibilité du mandat sénatorial de Dassault avec ses fonctions d’industriel bénéficiant des commandes de l’État… qui s’est abstenu ? Jean-Luc Mélenchon ! (Lilian Alemagna & Stéphane Alliès, Mélenchon le plébéien, Laffont, 2012, p. 174)
Ni le PS, ni le PCF, ni LFI ne veulent annuler la dette publique ni supprimer les dépenses militaires.
« Le montant de la dette n’a pas d’importance »
Quand Bayrou disait que la France risquait d’être mise sous tutelle du FMI, c’était pour effrayer, il n’en est pas question pour une puissance impérialiste. Pour autant, cela ne donne pas raison à Mélenchon quand il prétend que la dette publique n’a pas d’importance.
Le montant de la dette n’a pas d’importance il ne faut prendre en compte que les intérêts. Or les intérêts ne représentent que 2 % du PIB. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 18 septembre)
Même en ne prenant en compte que les taux, ils augmentent. Et il y a un lien entre dette et intérêt. Comme pour une entreprise, plus la dette d’un État est importante, plus l’intérêt qu’il doit acquitter est élevé.
Pour financer le déficit de l’État français, le service du Trésor (qui est la caisse de l’État) émet des « bons du Trésor » pour s’endetter à très court ou court terme et des « obligations assimilables du trésor » pour emprunter à moyen et long terme (en général à 10 ans).
En souscrivant à ces titres de dette « souveraine » (publique), les banques prêtent de l’argent à l’État, en fait les dépôts des entreprises et des particuliers, pas rétribués ou rétribués à un taux d’intérêt plus faible puisque, en temps normal, il n’y a aucune raison qu’ils soient tous retirés au même moment. Elles peuvent aussi emprunter à la BCE (au taux directeur, moins élevé). Ensuite, soit elles les gardent (dans les actifs de leur bilan), soit elles les revendent avant échéance à d’autres acteurs financiers (compagnies d’assurance, sociétés d’investissement…) soit sur le « marché monétaire » (celui des titres à courte échéance) soit sur le « marché des capitaux » (celui des obligations et des actions).
Le taux que les banques exigent pour prêter à un Etat intègre l’anticipation de l’inflation (la dépréciation de l’euro) et tient compte du degré de fiabilité de l’emprunteur (très élevé dans le cas de l’État français car les prêteurs pensent qu’il paiera les intérêts et remboursera). Néanmoins, à cause de l’incertitude politique propre à la France, il monte depuis plusieurs mois. Bref, le taux des emprunts de l’État français frôle désormais 3,6 % l’an, dépassant même celui de l’italien ou du grec.
En général, pour un État, c’est un handicap que la dette publique grossisse pendant la phase d’expansion du capitalisme national, comme c’est le cas pour les Etats-Unis et pour la France. Si une crise économique survient, et elle est inévitable, cela diminue ses possibilités de déficit. Voilà pourquoi elle inquiète réellement la classe dominante, ses partis et ses économistes.
« L’État a été appauvri »
Pour LFI, le PCF, les NPA, etc. l’austérité budgétaire est uniquement due au « libéralisme », à la volonté de privatiser pour assurer des profits aux entreprises privées qui prennent la place des administrations publiques.
Les libéraux ont volontairement appauvri l’État pour justifier leur destruction des services publics au bénéfice du secteur privé. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 18 septembre)
L’État bourgeois n’a pas été appauvri. C’est voir la question par le petit bout de la lorgnette. La question des « services publics » n’est pas une question « idéologique ». Elle est économique, sociale et politique, car il s’agit de la répartition des revenus entre salaire global et profit global dans un pays donné.

Les attaques récurrentes n’ont pas pour axe d’assurer la fortune de groupes de mutuelles ou de fonds de pension ou d’universités privées ou de cliniques privées, mais de faire baisser la valeur globale de la force de travail. Il s’agit du rapport entre capital et travail. Les profits des entreprises privées qui occupent la place sont une conséquence, sont annexes.
En outre, les dépenses sociales (santé, éducation, HLM…) posent aux capitalistes un problème en termes de compétitivité. Dans le contexte de la montée mondiale du militarisme, les dépenses sociales, comme celles consacrées à l’environnement, deviennent moins tolérables pour les bourgeoisies rivales.
« La dette a enrichi la France »
D’ailleurs, pour Mélenchon, pas question de distinguer les concessions sociales de l’État bourgeois et le cœur répressif de l’État bourgeois : « la dette a enrichi la France » (18 septembre).
La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste… Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le crédo du capital. (Karl Marx, Le Capital, I, 1867-1872, ch. 31)
Peu importe à Mélenchon que les « traitements » soient versés par l’État à des matons, des soudards et des flics (de plus en plus nombreux) ou à des assistantes sociales, des soignants des hôpitaux et des enseignants publics.
Le raisonnement est qu’il faut soutenir la demande. Selon les conceptions qui reposent sur la demande (Malthus, Keynes…), les soldes, les primes et les pensions de retraites des policiers et de militaires financent de la « consommation » et la « consommation est un propulseur économique » (Mélenchon le blog, 18 septembre).
L’investissement est l’autre « propulseur » de l’économie. Pour Mélenchon, tout investissement public est aussi positif que toute consommation publique.
90 % du montant de la dette publique équivalent à des fins d’investissement public. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 18 septembre)
Or, dans « l’investissement public » de tous les Etats impérialistes, une part grandissante va aux dépenses d’armements. Les achats de logiciels et d’armes sont classés par l’INSEE depuis 2008 dans l’investissement (FBCF des APU). Les armements ne servent pourtant à rien de productif, sinon à détruire.
Le processus d’accumulation du capital ne dépend pas de la demande globale, mais est guidé avant tout par la rentabilité du capital. Pour la garantir, il faut que le travail reste soumis au capital : par l’appropriation privée des moyens de production, par l’idéologie dominante (le nationalisme, la prétendue neutralité de l’Etat, le pacifisme pour les masses, le patriarcat, la religion…) et par la répression (étatique, voire fasciste).

Pourquoi les Etats bourgeois préfèrent la police à la santé, l’armée à l’éducation, les prisons à l’environnement reste un mystère pour tous les partis « réformistes ». Pour les communistes, la réponse est simple : l’appareil armé est le cœur de l’Etat bourgeois, car il sert à la fois d’atout de dissuasion ou persuasion à l’extérieur et au maintien de l’ordre à l’intérieur.
« La présidentielle », « expression de la volonté du peuple »
Assez de la monarchie présidentielle, passons à la 6e république ! (Jean-Luc Mélenchon, France 2, 11 septembre)
Le défaut de la 5e, selon Mélenchon, est qu’elle était respectée par l’admirable général de Gaulle mais que le méprisable Macron, au contraire, fait mauvais usage des « pouvoirs du président ».
L’importance des pouvoirs qu’il a interdit à un président de les exercer sans limite comme l’a montré le départ du Général de Gaulle. Mais la cinquième république ne donne aucun recours contre un président qui bloque sciemment la démocratie dont il est censé être le garant. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 10 octobre)
Le même pouvoir présidentiel, dans les mains de Mélenchon, redeviendrait miraculeusement démocratique.
La présidentielle permettrait l’expression de la volonté du peuple de la façon la moins déformée dans le cadre actuel puisque qu’elle a la France entière pour circonscription unique au lieu de 577 duels. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 10 octobre)
Si l’élection d’un président est « l’expression du peuple la moins déformée » , Mélenchon donne raison au coup de Louis Bonaparte, le président de la 2e république qui fit disperser par l’armée l’Assemblée nationale.
L’Assemblée a tenté d’attenter à l’autorité que je tiens de la nation entière. (Louis-Napoléon Bonaparte, Proclamation du président de la république à l’armée, 2 décembre 1851)
Par essence, dans toute constitution, la fonction d’un « chef d’Etat » est conservatrice. Il sert toujours à contrebalancer le pouvoir parlementaire.
Le président, avec tous les attributs de la puissance royale, le droit de nommer ses ministres… le commandement de toutes les forces armées du pays… Il a l’initiative et la direction de toutes les négociations avec l’étranger. (Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852, ch. 2)
La nature antidémocratique demeure, que la charge soit héréditaire (Espagne), que le chef d’Etat (la cheffe d’Etat) soit élu(e) au suffrage universel indirect (Etats-Unis) ou au suffrage direct (France).
La constitution se détruit encore une fois elle-même en faisant élire le président au suffrage direct par tous les Français. Tandis que les suffrages de la France se dispersent sur les 750 membres de l’Assemblée nationale, ils se concentrent ici, par contre, sur un seul individu. Alors que chaque député ne représente que tel ou tel parti, telle ou telle ville… il est, lui, l’élu de la nation, et son élection est l’atout que le peuple souverain joue une fois tous les quatre ans. L’Assemblée nationale élue est unie à la nation par un rapport métaphysique, mais le président élu à elle par un rapport personnel. L’Assemblée nationale représente bien dans ses différents membres les aspects multiples de l’esprit national, mais c’est dans le président que ce dernier s’incarne. Il a en face d’elle une sorte de droit divin. Il est, par la grâce du peuple. (Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852, ch. 2)
Le meilleur moyen d’en finir avec la « monarchie » présidentielle est de supprimer la présidence elle-même et tous ses pouvoirs, au lieu de se fier à un sauveur suprême qui les exercerait pour le plus grand bien du « peuple ».
« La victoire est à portée de main »
L’axe de la politique de LFI, comme celle du RN, est « Macron démission ! ».
Il faut que Macron s’en aille pour que le peuple et le pays soit libéré de l’entrave qu’il représente à sa dignité. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 10 octobre)
Comment ? Par le jeu parlementaire, les « motions de destitution » qu’il sait inopérantes. Quand Mélenchon a avancé « grève générale » le 10 septembre initié par un petit patron xénophobe proche du RN, il entendait des grèves de 24 heures maximum. Il voulait faire pression sur le parlement, sans handicaper l’économie capitaliste française.
La phase dégagiste semble engagée. (Jean-Luc Mélenchon, Le blog, 18 septembre)
Dans 10 jours, l’Assemblée nationale pourra faire tomber Lecornu… puis ce sera le tour de Macron. La victoire est à portée de main. (Jean-Luc Mélenchon, Le Blog, 22 septembre)
Mélenchon vise une élection présidentielle à laquelle il se présenterait et qu’il gagnerait. Le « front républicain » fonctionnerait à son avantage : les partis réformistes concurrents ne pouvant faire autrement que de se regrouper derrière lui au premier tour et les partis bourgeois « républicains » au second tour pour battre le RN. Enfin, le sauveur suprême, comme ses modèles (le colonel Chavez et le général de Gaulle), octroierait au « peuple » une nouvelle république (bourgeoise).
Tous ces pronostics sont hasardeux. Mélenchon a-t-il tiré les leçons de son précédent duel avec Le Pen ?

Il est plus probable que, en cas de présidentielle anticipée, c’est Le Pen qui l’emporterait, comme à Hénin-Beaumont en 2012.

C’est une manœuvre tout aussi opportuniste, mais différente que poursuit Faure qui veut positionner le PS comme un parti responsable aux yeux de la bourgeoisie française, un « parti de gouvernement » . Il lui faut donc obtenir des promesses de Lecornu, pour justifier de ne pas censurer le gouvernement, voire de voter un budget. Ses chances de succès sont aussi limitées que le pari invraisemblable de Mélenchon.
Le crétinisme parlementaire relègue dans un monde imaginaire ceux qui en sont atteints et leur enlève toute intelligence. (Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852, ch. 5)
L’alternative à Macron, à la 5e république, à l’Etat bourgeois, c’est la Commune de Paris de 1871, les soviets russes de 1917 : l’armement des exploités et des opprimés permet d’établir la démocratie des travailleuses et des travailleurs.

