Unité ouvrière contre la vermine fasciste !

Dimanche 16 février, les nervis de « KOB veille », groupuscule fasciste proche du GUD, attaque une projection de Z, un film de 1969 de Costa Gavras sur les fascistes grecs et leurs liens avec la police. Elle est organisée par le collectif antifasciste Young Struggle dans les locaux de l’association Kurde ACTIT de Paris. Deux militants antifas sont hospitalisés.

Les rivalités inter impérialistes grandissantes, l’impasse économique, sociale et environnementale du capitalisme poussent les partis bourgeois traditionnels (comme LR et le MoDem), menacés par l’émergence de partis fascisants (comme le RN et Reconquête), vers toujours plus de xénophobie et d’atteintes aux libertés démocratiques.

Les partis ouvriers bourgeois (LFI, PS, PCF) veulent toujours plus de policiers, plus de moyens pour la police. Ils entretiennent tous le mythe du « front populaire » (alliance avec des partis bourgeois comme le Parti radical en 1935 et 1972, avec EELV aujourd’hui) et du « front républicain » (gouvernement avec le général de Gaulle en 1945, désistement pour Macron en 2022 ou pour Renaissance et LR en 2024, présentés comme des « barrages contre le RN » en 2024). A quoi cela conduit-il ?

Après que Bayrou revendique un « sentiment de submersion migratoire », une proposition de loi restreignant le droit du sol à Mayotte a été votée le 6 février par les députés LR, RN, et EPR par 162 voix pour et 93 contre. Wauquiez, Le Pen, Darmanin et Retailleau (qui mentent autant que Trump) font chorus : il ne s’agit que d’une première étape, le droit du sol doit être supprimé sur l’ensemble du territoire. Tous marchent sur les traces de Pétain qui l’avait supprimé en 1940. Le Pen réclame un référendum tandis que Bayrou veut un grand débat national sur « l’identité française ». Face à l’impasse du capitalisme français, une partie grandissante de la bourgeoisie se montre de plus en plus complaisante avec les organisations fascistes. Des milliardaires comme Křetínský et Bolloré mettent leurs empires médiatiques au diapason des thématiques réactionnaires et anti-ouvrières. Le capitaliste breton a d’ailleurs fourni en 2023 un emploi à de Cacqueray-Valménier (Zouaves de Paris, GUD). Tout cela donne des ailes aux groupuscules fascistes, persuadés que le climat politico-médiatique, la police de Retailleau et la justice de Darmanin leur seront favorables.

Demander au gouvernement Bayrou-Retailleau-Darmanin de bien vouloir interdire les groupes ou partis fascistes, c’est semer des illusions en laissant croire à la classe ouvrière que l’État bourgeois pourrait bloquer la montée du fascisme. Après que le gouvernement du Parti radical, membre fondateur du Front populaire, a édicté en 1937 un décret contre l’immigration, a annulé en 1938 les conquêtes sociales arrachées par la grève générale, il a utilisé les lois contre les « ligues fascistes » de 1936 pour interdire en 1939 le PCF. L’Assemblée à majorité Front populaire élue 1936 vota les pleins pouvoirs au maréchal fasciste Pétain en 1940. Aujourd’hui, Retailleau qui est ministre grâce au PS, veut interdire la Jeune Garde, une organisation antifa.

Se défendre contre la police « de la République » et contre les nervis fascistes que la police et l’armée informent et aident ne peut être laissé à des organisations de jeunes de taille réduite que les anarchistes conduisent à l’isolement. La responsabilité de toutes les organisations d’opprimés, de toutes les organisations étudiantes, des syndicats et des partis du mouvement ouvrier qui se réclament de l’antiracisme et de l’antifascisme. Autodéfense !

17 février 2025