La situation météorologique a fait l’objet d’une communication systématique. La première alerte rouge de l’Agence météorologique nationale (AEMET) pour la région de Valence a été émise mardi 29 octobre à 7 h 31. À 11 h 45, le Centre de coordination des urgences a émis une alerte hydrologique pour la rivière Magro, un quart d’heure après que Carlos Mazón [président PP de la « généralité », le gouvernement régional de la Valence] a rassuré la population en lui disant que tout se calmerait à 18 h.
Peu après 19 h, Paiporta était dévastée par les eaux et déjà plus de 60 de ses habitants étaient morts ou allaient mourir. Mais l’honorable président du Partido Popular [Parti populaire, parti bourgeois issu du franquisme qui est la tête de la région de la Valence avec comme partenaire Vox, une scission fascisante du PP] Mazón a attendu 20 h 11 pour lancer l’alerte « préventive » de la protection civile. À 21 h 30, il a eu le courage d’apparaitre en public… et de ne rien dire. À ce moment-là, le 112 s’était effondré depuis longtemps face à l’afflux d’appels à l’aide de milliers de personnes coincées dans leurs voitures, leurs camions et dans les autobus sur les routes et les autoroutes ou réfugiées sur le toit pour éviter de se noyer. Des milliers de travailleurs des zones industrielles étaient alors isolés et n’ont eu d’autre choix que de passer la nuit dans des usines, parfois à moitié disloquées ; de nombreuses personnes âgées se sont noyées au rez-de-chaussée de leur maison ; un certain nombre de personnes encore à déterminer ont sombré dans leur voiture, dans la rue ou dans leur garage.
Il ne s’agit pas d’une « négligence criminelle » de la part du gouvernement de la généralité, comme l’appellent déjà de nombreux médias. Il s’agit d’une nouvelle manifestation d’une politique criminelle visant à garantir les profits des patrons, quel qu’en soit le cout, même au risque de dizaines de vies humaines. Il y avait largement le temps d’avertir la population du danger, d’éviter les déplacements, d’organiser l’évacuation des usines, des lieux de travail et d’études. Mais le gouvernement a attendu la fin de la journée de travail, alors qu’un épisode pluvieux historique s’était déjà transformé en une tragédie humaine totalement évitable.
Mazón dit maintenant qu’ils ont eu des « problèmes de coordination », mais dès la formation du gouvernement PP-Vox, il a fièrement annoncé la suppression de l’Unité d’urgence de la généralité. Il l’a fait en même temps qu’il développait jusqu’au délire la politique de financement de toutes sortes d’activités considérées comme « espagnoles et raciales », telles que la tauromachie, la chasse pour le plaisir, les activités religieuses catholiques, les groupes antiavortement, les journaux ultraréactionnaires et négationnistes, etc. Mais aussi en attaquant à outrance l’usage, l’enseignement et l’intégrité scientifique du catalan parlé par les Valenciens [les partis bourgeois espagnolistes, comme le PP et Vox nient que la langue du peuple de la Valence est une langue catalane, à l’encontre de toutes les études historiques et linguistiques]. Mais aussi en étouffant la santé et l’éducation publiques et en multipliant les subventions à l’enseignement privé sous contrat.
Non, la responsabilité du gouvernement de la région valencienne dans cette tragédie humaine et matérielle n’est pas une simple « négligence criminelle », et elle ne sera pas non plus résolue avec la démission de Mazón. C’est tout le gouvernement qui est responsable, c’est tout le PP qui le soutient qui est responsable. Les travailleurs, victimes de sa politique criminelle sur tous les fronts, ne devraient avoir à supporter cela un jour de plus. Nos vies sont en jeu.
Commençons à prendre notre avenir en main : pour la constitution immédiate d’un front des organisations de travailleurs (partis, syndicats, associations de toutes sortes) afin d’organiser la solidarité et la mobilisation générale de notre classe pour en finir avec ce gouvernement et à toutes ses politiques destructrices au service des patrons et du capital.
(Cercle collectiviste internationaliste, section du CoReP de l’État espagnol)