Les services de l’agence englobent l’éducation, les soins de santé, les secours et les services sociaux, l’infrastructure et l’amélioration des camps… Lorsqu’elle a commencé en 1950, elle répondait aux besoins d’environ 750 000 réfugiés palestiniens. Aujourd’hui, quelque 5,9 millions de réfugiés palestiniens dans le territoire palestinien occupé, en Jordanie, au Liban et en Syrie peuvent bénéficier de ses services. (UNRWA, 31 octobre)
Le 28 octobre, le parlement a adopté deux lois interdisant toute activité à Jérusalem de l’UNWRA et interdisant de coopérer avec elle à Gaza et en Cisjordanie. L’armée israélienne a frappé 190 sites de l’UNWRA dans la bande de Gaza et a tué 233 de ses salariés.
En 1978, bien avant l’émergence du Hezbollah, Israël entre au Liban et occupe le sud jusqu’en 2000. En 1982, il fait massacrer la population civile des camps palestiniens par ses acolytes fascistes chrétiens. En 2006, l’armée israélienne envahit de nouveau le sud du Liban et bombarde les infrastructures dans tout le pays (les centrales d’électricité, les ponts, l’aéroport, les industries). Les bombardements israéliens causent alors 1 200 morts, 4 000 blessés et conduisent à l’exode de près d’un million de personnes.
Israël mène une nouvelle guerre au Liban qui ravage le sud sans épargner le reste du pays. 2 822 personnes sont mortes, 12 937 ont été blessées, plus d’un million ont dû se déplacer.
Depuis le 4 octobre, chaque jour au moins un enfant est tué et dix sont blessés. Des milliers d’autres enfants qui ont réussi à sortir physiquement indemnes de ces nombreux mois de bombardements ininterrompus souffrent désormais d’un stress aigu. (UNICEF, 31 octobre)
En Cisjordanie, les colons racistes, avec l’appui total de l’armée sioniste, terrorisent la population arabe et étendent la colonisation : 732 Palestiniens ont été tués (dont 160 enfants). Rien qu’entre le 14 et le 20 octobre, l’armée israélienne a mené 147 opérations en Cisjordanie.
À Gaza, où les journalistes internationaux sont interdits, le génocide se poursuit sans discontinuer : 42 718 morts, 100 282 blessés, 1,9 million de déplacés (90 % de la population). Le nord est de nouveau pilonné.
Les gouvernements occidentaux réclament officiellement un cessez-le-feu à Gaza et au Liban. Pour autant, leurs services secrets et leurs troupes stationnées au Proche-Orient (bases militaires, flottes de guerre…) aident à intercepter les missiles qui visent Israël mais tolèrent qu’il bombarde la bande de Gaza, le Liban, l’Iran, la Syrie et le Yémen. Les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie… continuent à livrer des armes à Israël. Ils accusent d’antisémitisme toute opposition au génocide en cours à Gaza. Le gouvernement Barnier maintient en prison le militant communiste libanais Georges Abdallah et a enjoint le 4 octobre aux présidents universités d’empêcher les manifestations propalestiniennes.
Or, dans ces États occidentaux, ni les directions syndicales, ni les partis « réformistes » (là où ils existent, comme en France) ne mobilisent en défense des Libanais et des Palestiniens.
La direction du mouvement national palestinien est toujours restée aux mains de la bourgeoisie. Autrefois, le Fatah misait sur les régimes nationalistes arabes (Égypte, Syrie, Irak…). Ceux-ci ont abandonné les Palestiniens, voire les ont réprimés (Syrie).
Aujourd’hui, le Hamas dépend de régimes islamistes (Qatar, Iran, Turquie…). Mais l’État turc opprime les Kurdes, discrimine les réfugiés, occupe une partie de la Syrie, achemine le pétrole de l’Azerbaïdjan à Israël. L’État iranien interdit les grèves, tyrannise ses propres minorités nationales et les femmes, se garde d’affronter réellement Israël. Le Hezbollah est intégré à l’État bourgeois libanais corrompu et soutient le régime sanguinaire d’Assad en Syrie. Tous ces gouvernements ou mouvements, parce qu’ils sont bourgeois, sont incapables de s’adresser aux travailleurs des centres impérialistes.
Or, pour interdire les livraisons d’armes à Israël et affaiblir le système impérialiste mondial, il faut la mobilisation immédiate des travailleurs des pays occidentaux. Pour renverser l’État colonial, pour instaurer une Palestine unie, démocratique, laïque et bilingue dans le cadre de la fédération socialiste du Proche-Orient, il faudra une révolution sociale menée par les travailleurs arabes, turcs, perses, kurdes, juifs…
En France, la première tâche de solidarité envers les Palestiniens et les Libanais est d’empêcher l’envoi d’armements français et d’interrompre toute collaboration militaire avec Israël. Front unique des syndicats et partis qui se réclament des travailleurs :
Blocage par le mouvement ouvrier des livraisons d’armes à Israël !
À bas Macron-Barnier-Retailleau, non à Le Pen-Bardella-Ciotti !
Abrogation du délit d’apologie du terrorisme ! Annulation de toutes les poursuites contre les militants propalestiniens ! Libération de Georges Abdallah !
Cessez le feu immédiat et sans condition ! Retrait des troupes sionistes de la bande de Gaza, de Cisjordanie et du Liban ! Libération des 10 000 otages palestiniens prisonniers d’Israël ! Droit au retour des réfugiés !
Bas les pattes devant l’Iran et la Syrie !