La rentrée scolaire et universitaire entre gouvernement macroniste démissionnaire et gouvernement gaulliste minoritaire

12 millions d’élèves et 3 millions d’étudiants rejoignent les établissements de formation à partir du 2 septembre. 3 000 professeurs manquent dans l’enseignement primaire et secondaire. L’État fonctionne avec des travailleurs précaires : 150 000 « vacataires » dans l’enseignement supérieur, 50 000 « contractuels » dans l’enseignement secondaire qu’il met en concurrence avec les titulaires remplaçants (« TZR »). Beaucoup sont étrangers et inquiets de la montée électorale du RN raciste et de la surenchère xénophobe de LR. Même les titulaires de ces deux secteurs sont paupérisés, comme les autres fonctionnaires, avec un chantage à passer un « pacte » individuel avec la hiérarchie pour pouvoir gagner un peu plus.

Le gouvernement démissionnaire a amputé en février le budget de l’éducation nationale de 700 millions d’euros, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche de 900 millions.

La plupart des universités sont étranglées, tandis que les étudiants subissent de plein fouet les hausses de loyer et l’augmentation des prix de l’alimentation. La privatisation des facultés et la précarisation de leurs travailleurs franchit un nouveau pas avec les « établissements publics expérimentaux » La chasse administrative, policière et judiciaire contre ceux qui défendent les Palestiniens se poursuit.

Anticipant sur le futur budget d’austérité du gouvernement de Barnier (LR, intronisé par le RN), la promesse d’allouer 500 euros aux lycéens professionnels est déjà abandonnée. Pendant que Macron et consorts essaient de profiter de la popularité des Jeux paralympiques, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), mal payés, manquent et des élèves handicapés n’ont pas d’affectation.

Lycéens sans affectation, manque d’accessibilité et d’inclusivité pour les élèves en situation de handicap : ce sont des dizaines de milliers d’enfants qui, chaque année, voient leur droit à l’éducation entravé. (Défenseur des droits, 2 septembre)

Si la modification des modalités du brevet et son caractère de barrage pour accéder à la classe de 2e sont en suspens, plusieurs des mesures de Macron-Attal s’appliquent, même si des établissements freinent en profitant de l’incertitude au sommet :

  • Dans l’enseignement secondaire, les groupes de niveau, renommés « groupes de besoin », se mettent en place dans les classes de 6e et de 5e en français et en mathématiques.
  • Dans l’enseignement primaire, des évaluations systématiques des élèves ont désormais lieu à tous les niveaux de l’élémentaire, ce qui n’apporte rien aux élèves, augmente les tâches des enseignants et renforce la mainmise de la hiérarchie.

En Seine Saint Denis, malgré la défaite de l’ensemble de la classe ouvrière sur les retraites en 2023, un authentique mouvement de masse avait surgi lors de l’année scolaire précédente. Contre l’insuffisance criante des moyens, qui est un signe de la nature de classe de l’État, il s’était nourri de la combattivité des travailleurs de l’enseignement du département, souvent jeunes et en lien avec les familles populaires. Les directions syndicales s’étaient employées à l’isoler et à l’épuiser en multipliant les « journées d’action » contre la grève générale du département, contre l’extension de la grève générale à toute la région parisienne et toute la France. Aujourd’hui, elles s’emploient à étouffer toute reprise du mouvement en prétendant qu’il faudrait encore enquêter sur les besoins, établissement par établissement.

Plusieurs fédérations syndicales (SNUIPP-FSU, CGT éducation, Sud éducation) appellent à une « journée d’action » le 10 septembre. Plusieurs confédérations (FSU, CGT, SUD) appellent à une « journée d’action » le 1er octobre. L’objectif est de faire pression sur le président et les parlementaires, comme si les travailleurs de l’enseignement et des autres branches pouvaient confier leur sort à Renaissance, LR ou le RN. Comme d’habitude, les partis réformistes et les organisations centristes leur emboitent le pas.

En Seine Saint-Denis, la situation de l’école se dégrade encore en cette rentrée, justifiant une première journée de grève et de manifestation mardi 10 septembre. (L’Humanité, 6 septembre)

Le 10 est un premier pas qu’il faut poursuivre et amplifier. (L’Anticapitaliste,5 septembre)

Pour gagner, il faut en finir avec les « journées d’action » impuissantes, l’émiettement syndical, les illusions envers les partis bourgeois, la collaboration s avec le gouvernement au service du capital.

Assemblées générales partout ! Manifestation à l’appel de tous les syndicats pour empêcher l’adoption du budget d’austérité du gouvernement Barnier à l’Assemblée nationale le jour du vote !

Abrogation de toutes les mesures Macron-Blanquer et Macron-Attal contre le droit au savoir et à la qualification, contre les travailleurs de l’enseignement public ! Droit à la formation des élèves de lycées professionnels ! Baisse des effectifs dans les zones populaires, création des postes nécessaires ! Fin du financement public des établissements religieux, interdiction de « l’enseignement hors contrat » qui met les enfants aux mains des sectes ! Titularisation des précaires, statut et salaire décent pour les AESH ! Suppression des pactes, augmentation des salaires pour tous de 200 euros nets sans condition !

7 septembre 2024