Comment en sommes-nous arrivés là ?
Représentant direct du grand capital, Macron a gouverné pour le capitalisme (fiscalité pour les riches et les patrons, affaiblissement du droit du travail, interventions militaires, report de l’âge de la retraite, diminution des services publics…). Les opérations policières impuissantes contre le trafic de drogues, la persécution des migrants partout et très violemment à Mayotte, la répression violente des Gilets jaunes, tout cela a renforcé les partis fascisants et racistes (RN, Reconquête…) qui ont toujours eu l’appui de certains capitalistes. Pour remporter le second tour de la présidentielle en 2022 face à Le Pen, Macron a eu besoin du secours du PS, du PCF et du NPA, de la CFDT, de la CGT et du SUD. Cela a fait le jeu du RN et de Reconquête qui se présentaient comme les seuls opposants à Macron.
La victoire de Macron contre nos retraites en 2023, à cause du refus de l’intersyndicale d’appeler à la grève générale, seul moyen de vaincre, a affaibli la classe ouvrière. À l’Assemblée nationale, les députés PS, PCF et LFI se sont alliés à ce moment-là au RN, oubliant leur « arc républicain ». Cette collusion, cet effacement des classes, leur nationalisme ont fait le jeu des partis qui désignent les immigrés comme la cause de tous les problèmes, comme si c’était une partie de la classe ouvrière qui licencie, qui augmente le prix des carburants, qui ferme les bureaux de poste ou les hôpitaux de proximité, qui refuse de construire des logements sociaux !
Le 10 juin, le PS, le PCF et LFI ont appelé à s’unir avec des partis bourgeois (EELV, PP, LRDG…) pour une seule candidature partout au premier tour des législatives convoquées par Macron le 9 juin. Les états-majors du NFP se sont partagent les circonscriptions le 12 juin. Ils ont publié le même jour un « contrat de législature » qui fait croire, comme le RN, que le salut est dans le protectionnisme, qui n’envisage aucune nationalisation des groupes capitalistes de l’industrie, du transport, du commerce, de la finance, de la santé… Le NFP veut renforcer la « police de proximité » et « le renseignement », il veut maintenir la Nouvelle-Calédonie dans l’État impérialiste français, il maintient le fardeau du militarisme et même l’appartenance à l’OTAN… La plupart des chefs front populistes appelleront bientôt au second tour à voter LR ou Renaissance contre le RN, ce qui apportera encore de l’eau au moulin des partis fascisants et racistes.
Le danger que représente le RN
Le RN et Reconquête mystifient les agriculteurs, les petits commerçants, les artisans, les petits chefs… en leur faisant croire qu’ils vont établir la sécurité avec plus de flics et de soudards, qu’ils vont rétablir la prospérité capitaliste avec plus de protectionnisme. Ils dupent même des salariés des petites entreprises et des zones rurales en leur promettant la lune.
Les promesses « sociales » du RN sont du vent. L’augmentation de salaire promise par le RN est du même genre que celle du gouvernement, elle repose sur la bonne volonté des patrons et sur des exemptions supplémentaires de cotisations patronales qui étranglent la Sécurité sociale. Avant même de gouverner, Bardella et Le Pen expliquent que, à cause de la situation budgétaire, il faudra attendre pour annuler la contreréforme des retraites de Macron, sans parler de revenir à la retraite à 60 ans. Par contre, les exemptions de cotisations patronales ou le budget de l’armée et de la police hérités de Macron ne sont pas mis en cause.
Un gouvernement Le Pen-Bardella-Ciotti-Maréchal soutiendrait encore plus Israël ; il persécuterait davantage les travailleurs étrangers ; il redoublerait les attaques contre l’école publique, les hôpitaux publics, les fonctionnaires, les chômeurs ; il réprimerait plus violemment les grèves, les Kanaks ; il faciliterait l’empoisonnement de l’environnement ; il restreindrait l’accès à l’avortement ; il limiterait le pluralisme de l’information et s’en prendrait à la création culturelle…
Que faire pour se débarrasser de Macron et barrer la route à Le Pen ?
Le gouvernement, les grands médias, les économistes bourgeois, renvoient dos-à-dos le RN et LFI comme « extrémistes » et « irréalistes ». L’irréalisme, c’est penser qu’en gardant le capitalisme pourrissant, il est possible d’améliorer la situation des travailleurs et de sauver la planète. La classe ouvrière celle qui produit la majorité des richesses, a la capacité de balayer Macron et Le Pen, d’attirer à elle une grande partie des classes intermédiaires (indépendants, encadrement). Ce qui lui manque, c’est un parti ouvrier révolutionnaire. Les organisations qui se réclament de la révolution oscillent entre l’opportunisme ou le sectarisme, entre le ralliement au bloc électoral des sociaux-impérialistes avec la bourgeoisie « démocratique » et « écologiste » (NPA-AC, POI, JGA, Révolution…) ou la propagande générale sur le socialisme et la révolution pour dans mille ans (LO, RP, NPA-R…).
Il y a une autre voie, la seule réaliste du point de vue du prolétariat, celle du front unique ouvrier, celle d’un programme qui comprend la dissolution des corps de répression, le contrôle des travailleurs sur les entreprises, l’expropriation des banques et des grandes entreprises industrielles ou commerciales, l’anéantissement de la république gaulliste, l’indépendance de la Kanaky, le gouvernement ouvrier, les États-Unis socialistes d’Europe.
Il faut s’organiser dans les entreprises, les administrations, les quartiers, les lieux d’études. Assemblées générales démocratiques partout pour discuter et décider, pour imposer le front unique des partis ouvriers, des syndicats, des organisations d’opprimés, pour les revendications, pour renouer avec la Commune de Paris de 1871 !
Regroupement de toutes les militantes et militants communistes internationalistes, organisés ou non, pour construire enfin un parti ouvrier révolutionnaire de masse, section française d’une internationale ouvrière révolutionnaire !