Les élections catalanes du 12 mai, une impasse (IKC/Etat espagnol)

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Aucune candidature ne représente les intérêts réels de la classe ouvrière ni ne défend véritablement le droit à l’autodétermination de la Catalogne.

Les prochaines élections de la communauté autonome de Catalogne se déroulent dans une atmosphère politique consternante, tant du point de vue des intérêts de la classe ouvrière que de la défense du droit à l’autodétermination de la Catalogne.

Les candidatures bourgeoises catalanistes et espagnolistes

Wikipedia


Les listes des partis traditionnels de la bourgeoisie catalane (Junts et ERC) sont le produit de la grande supercherie du « processus » d’indépendance. Après avoir proclamé, le 10 octobre 2017, l’éphémère République catalane indépendante et souveraine, qui a duré une demi-minute, avant d’abandonner les masses mobilisées à la répression de l’État espagnol, ces partis sont et font ce qu’ils ont toujours été et fait : des agences organiques de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie locales désireuses d’obtenir de meilleures conditions pour la gestion de leurs affaires communes, incorporées à une administration régionale indissociable de l’État monarchiste espagnol.

Aujourd’hui, pour compléter le tableau bourgeois indépendantiste, Aliança Catalana, l’aile fasciste du nationalisme catalan, se développe, en concurrence directe avec Vox dans sa haine de classe contre les organisations ouvrières, les travailleurs immigrés et les minorités raciales. Deux faces d’une même médaille ultraréactionnaire qui se développe en Europe et ailleurs.

Du côté des partis nationalistes bourgeois espagnols, le binôme PP-Vox semble devoir maintenir sa maigre part électorale, prouvant une fois de plus que la bourgeoisie espagnole est totalement incapable de se centraliser en un seul parti, comme aimerait l’être le PP post-franquiste, qui domine politiquement dans tous les territoires de l’État.

Les candidatures catalanes et espagnoles qui prétendent défendre les intérêts des travailleurs

La CUP n’a jamais voulu faire le bilan de son rôle honteux de boutonnière rouge de la bourgeoisie durant tout le processus de 2017. Elle ne le peut pas car, pour cela, elle devrait renoncer à sa « stratégie d’unité populaire » interclassiste pour parvenir à rompre avec la bourgeoisie ». Elle devrait reconnaitre que ni Junts ni ERC ne mèneront la lutte pour réaliser le droit à l’autodétermination de la Catalogne. En raison de sa soumission à la direction bourgeoise et frauduleuse du processus, la CUP a démoralisé ses propres militants et s’est saigné à blanc en tant qu’organisation, réduisant ses espérances électorales encore plus bas que celles de Comuns Sumar [ex-Podemos]. Seule Aliança Catalana devrait faire moins bien que la CUP !

Comuns Sumar a également montré très clairement que toutes ses promesses de conquête du ciel consistent à être la cinquième roue du carrosse de la politique sociale-démocrate du PSOE, avec une facette minorités sexuelles plus affichée. Sa crise fait partie de la crise générale de Podemos et concourt à l’augmentation des votes du PSC-PSOE.

Telles sont les raisons pour lesquelles le PSC-PSOE est le parti qui semble devoir remporter les élections. Mais, de lui, la classe ouvrière ne peut rien attendre de plus que ce que fait le PSOE au sein du gouvernement espagnol : respect de toutes les dispositions réactionnaires importantes des gouvernements précédents, privatisations dans l’éducation et la santé, défense des intérêts des grands propriétaires, renforcement des forces de sécurité, soumission au militarisme impérialiste de l’OTAN…. Le tout saupoudré d’une légère anesthésie de miettes sociales et d’un adoucissement des expressions les plus ouvertes d’oppression nationale et de répression contre la Catalogne.

La classe ouvrière sans véritable représentation politique pour défendre ses intérêts

Les conditions de vie de la classe ouvrière se sont considérablement dégradées au cours des dernières décennies. Le chômage chronique, la perte du pouvoir d’achat des salaires, la menace permanente sur les retraites, la précarité généralisée du travail, les logements décents à des prix impossibles, les expulsions, la surexploitation et la persécution des migrants, la pauvreté croissante, sont notre pain quotidien. Aucun parti, aucune candidature n’a de programme pour résoudre de manière décisive les problèmes qui nous frappent.

En outre, les élections parlementaires sont un terrain très déformé de la lutte des classes, particulièrement défavorable aux travailleurs. Lors des élections, nous avons seulement le choix de qui qui dirigera l’État bourgeois qui organise notre oppression et garantit la domination des capitalistes sur l’ensemble de la société. Les grandes batailles de classe n’ont jamais été gagnées par le vote, mais dans la rue et par l’organisation.

Par conséquent, tout en sachant que rien ne peut être résolu par une élection et que nos revendications doivent être défendues par nos propres moyens, nous devons voter contre la bourgeoisie, pour le parti que nous considérons le plus utile pour concentrer la force de notre classe sur ce terrain et à cette occasion.

Mais ce qui est vraiment urgent, c’est de commencer à construire l’instrument nécessaire à notre libération définitive : un parti ouvrier révolutionnaire dont l’objectif est de mettre fin au capitalisme et de construire une nouvelle société gérée démocratiquement par des conseils ouvriers, où toutes les classes, toutes les exploitations et toutes les oppressions disparaitront.

10 mai 2024

Internaciema Kolektivista Cirklo (Cercle collectiviste internationaliste, CoReP dans l’État espagnol)