Elle a créé, tardivement, un « réseau pour la grève générale ». Mais il y a tromperie sur la marchandise car RP couvre toujours l’isolement par les bureaucrates syndicaux des secteurs les plus combattifs au moyen de « reconductibles » éclatées.
À partir du 7 mars, plusieurs syndicats et fédérations syndicales se sont donné l’objectif de dépasser le plan de bataille de l’intersyndicale en appelant à la reconductible, comme Sud Rail, l’intersyndicale RATP, et les syndicats ou fédérations CGT des Ports et Docks, Chimie, Énergie, Cheminots, Verre et Céramique et Éboueurs. (RP, 1er avril)
En réalité, sous ce masque, RP a pour objectif, non pas d’imposer la grève générale contre les directions traditionnelles, mais « d’élargir la grève reconductible ».
Son mentor, le PTS argentin, n’avance jamais l’autodéfense mais donne aux travailleurs comme perspective politique la diversion de l’assemblée constituante. RP essaie de refiler, en se contorsionnant, la même camelote étapiste et réformiste en France.
Nous ne sommes pas encore en condition de remplacer Macron par un gouvernement des travailleuses et des travailleurs… Il faut abroger la Vème République et éliminer la figure présidentielle, en nous inspirant de la Convention de 1793, instaurant une assemblée unique dont le rôle ne serait pas de parler pendant que le gouvernement gouverne, mais de légiférer et gouverner en combinant les pouvoirs législatifs et exécutifs. Ses membres seraient élus pour deux ans. (RP, Face à la radicalisation autoritaire, pour une réponse démocratique, 8 avril)
Supprimer le Sénat et la présidence est tout à fait juste, mais opposer délibérément de telles mesures démocratiques au mot d’ordre de gouvernement des travailleurs, tout en « oubliant » systématiquement l’armement du prolétariat, c’est converger dans les faits avec les deux POI (et leur « assemblée constituante ») et LFI (et sa « 6e république »).