5e conférence du Groupe marxiste internationaliste

Les 20 et 21 avril 2019, le Groupe marxiste internationaliste, section française du Collectif révolution permanente, a tenu sa 5e conférence nationale à Paris. À cette occasion, les militants ont échangé, discuté et contrôlé leur organisation, ses finances et son orientation politique.

La conférence a été précédée d’une réunion internationale du Collectif révolution permanente avec des militants d’Allemagne, du Brésil, d’Espagne et de France. Cette rencontre a fait le point sur la situation mondiale. Elle a tiré le bilan de l’activité du CoReP depuis la précédente réunion internationale (novembre 2018), en particulier des relations avec deux groupes du Brésil (TML et FT-VP), préparé plusieurs textes internationaux (pour le 1er mai, pour les élections au parlement de l’UE et sur la révolution qui a commencé au Soudan).

La taille de notre organisation, la Collectif révolution permanente, est réduite. Mais elle procède d’un fil rouge (la Ligue des communistes et du Conseil général de l’AIT du 19e siècle, de l’aile internationaliste de l’Internationale ouvrière de la fin du 19e siècle au début du 20e, de la Gauche de Zimmerwald, de l’Internationale communiste, de son Opposition de gauche, de la 4e Internationale du 20e siècle). Sa tâche est de construire l’internationale ouvrière révolutionnaire.

Le Groupe marxiste internationaliste travaille à sa propre disparition, au compte de l’édification d’un parti ouvrier révolutionnaire dans l’État français. Une nouvelle fois, le GMI a invité toutes les organisations qui se réclament de la révolution socialiste mondiale (dont CCR4-NPA, Claire-NPA, GCPOR, Révoltes, La Commune, ROR). Malheureusement, aucune n’est venue ni même n’a daigné répondre. Toutefois, la conférence a reçu les salutations des autres sections du CoReP (GKK/Autriche, PD/Turquie) et de deux autres groupes (IKC/Espagne, FT-VP/Brésil).

Depuis la dernière conférence, le GMI a publié son organe (Révolution communiste) avec régularité, a diffusé des tracts dans ses lieux d’intervention et dans les manifestations, en particulier parmi les travailleurs se mobilisant contre les ordonnances-travail, contre la liquidation du statut des cheminots, dans le mouvement des Gilets jaunes. Son site a aussi permis la diffusion de ses positions et de celles du CoReP. Il a tenu en novembre 2018 une université rouge, sur la 4e Internationale, avec la participation de militants d’Autriche et d’Espagne.

Lors de leur conférence d’avril, les militants ont discuté de la situation mondiale depuis le Brexit, la guerre commerciale menée par les États-Unis, l’élection de Bolsonaro au Brésil, la tentative par les États-Unis de renverser le régime du Venezuela et celui d’Iran, les révoltes en Algérie et au Soudan… Ils ont discuté de la situation française après la défaire à la SNCF, l’irruption inattendue des Gilets jaunes et le « grand débat » qui a permis à Macron, avec la répression et l’aide des directions syndicales et des partis réformistes, de rétablir un peu son autorité…

La conférence du GMI a adopté une résolution sur la question des migrants en Europe soumise à toutes les organisations révolutionnaires du continent. Elle est axée sur l’ouverture des frontières aux travailleurs et aux réfugiés, l’égalité des travailleurs nationaux et étrangers. La conférence a travaillé sur un projet de manifeste pour la révolution socialiste européenne soumis par le Collectif révolution permanente. Le manifeste, depuis adopté, récuse tant la pseudo-Union européenne que le repli national, pour ouvrir la perspective des États-Unis socialistes d’Europe.

Dans un contexte de défaites répétées de la classe ouvrière en France, de montée de la xénophobie en Europe, d’aggravation de la crise politique et idéologique du mouvement ouvrier mondial, le GMI ne s’est pas développé depuis la conférence précédente (novembre 2017). La conférence a décidé de lancer une souscription auprès des sympathisants et des lecteurs de notre presse pour aider l’organisation communiste internationaliste à mener ses tâches nationales et internationales. Les militants ont élu une direction nationale chargée de publier le bulletin bimestriel, d’animer le groupe, d’intervenir dans la lutte des classes et de tenter de regrouper les communistes internationalistes (en France et dans le monde) jusqu’à la prochaine conférence qui se tiendra avant deux ans.

En dépit des obstacles, les masses ouvrières créeront une nouvelle internationale. (Lénine, 28 septembre 1914)