Introduction
Cet article examine la criminalisation des personnes LGBTQ+ à travers le « 11e paquet judiciaire » [Projet de loi portant modification du Code pénal turc et de certaines lois] et la politique relative à la « famille sacrée » [Recep Tayyip Erdogan : « La famille est irremplaçable, précieuse et sacrée », Forum international de la famille, Istanbul, 23 mars] dans le contexte de l’autoritarisme en Turquie et de la dynamique de crise du capitalisme mondial. La reproduction, orchestrée par l’État, des idéologies hétérosexistes et patriarcales constitue une orientation stratégique visant à affaiblir la lutte des classes et à réprimer l’opposition sociale. Cette étude explique pourquoi les attaques contre les personnes LGBTQ+ revêtent une importance capitale pour la classe ouvrière et tous les peuples opprimés, et s’efforce de définir les principes fondamentaux d’un programme prolétarien révolutionnaire contre ces attaques.
En Turquie, le régime autoritaire instauré par la coalition au pouvoir au cours de la dernière décennie tente de contrer la crise économique nationale et l’intensification de la concurrence internationale. Dans ce contexte, un cadre politique contre-révolutionnaire a été mis en place pour contrôler la société. Les articles du « 11e paquet judiciaire », qui ciblent les « comportements contraires aux valeurs familiales » et visent explicitement les personnes LGBTQ+, ne sont pas seulement le fruit du conservatisme culturel, mais aussi une technique de gestion classique employée par le capital en temps de crise : étendre la sphère d’influence des idéologies conservatrices et réactionnaires, saper l’unité de classe, diviser les travailleurs et les opprimés selon des critères identitaires et renforcer la loyauté envers le pouvoir par des campagnes idéologiques. Ainsi, le gouvernement cherche à dresser les millions de personnes contraintes de payer le prix de l’effondrement économique non pas contre le capital, le véritable ennemi, mais les unes contre les autres.
Cette attaque ne se limite pas à un simple débat sur les « politiques identitaires » ; il s’agit d’une offensive stratégique visant à étendre l’hégémonie sociale des idées conservatrices et de droite, et à cibler la présence organisée et la capacité d’action collective de la classe ouvrière, des opprimés et de toute opposition sociale. Parce que les personnes LGBTQ+, les travailleurs, les jeunes, les femmes, les minorités religieuses et nationales, les immigrés et les personnes pauvres constituent les segments les plus vulnérables de la société, les cibler crée un terrain d’expérimentation pour la restriction des droits et libertés de toute une classe. Si ce laboratoire de répression réussit, il est clair que le droit de grève, les libertés syndicales, les processus de négociation collective et toutes les formes d’opposition seront les prochaines victimes.
Cet article vise donc à répondre à deux questions fondamentales :
- Pourquoi cette attaque contre les personnes LGBTQ+ est-elle vitale pour les intérêts généraux de la classe ouvrière ?
- Quel type de programme, de ligne organisationnelle et de stratégie de lutte politique un mouvement ouvrier révolutionnaire devrait-il développer face à cette attaque ?
La tâche est claire aujourd’hui : la classe ouvrière doit rejeter l’influence clivante des idéologies hétérosexistes et patriarcales et prendre la tête de l’opposition sociale face aux attaques contre son mode de vie. Le véritable slogan des opprimés, des pauvres et de la classe ouvrière devrait être celui-ci, crié contre les ténèbres familiales, nationalistes et hétérosexistes imposées par l’ordre capitaliste : « Travail, nourriture, liberté ! À bas la dictature hétérosexiste ! ».
L’arme « morale » de l’État bourgeois
Les États capitalistes gèrent les crises économiques non seulement par des mesures financières et politiques, mais aussi en générant une « panique morale ». Face à l’aggravation du chômage, de la pauvreté et de l’insécurité sous le système capitaliste, la bourgeoisie cible les segments les plus vulnérables de la société afin de détourner l’attention des véritables responsables de la crise : les banques, les entreprises et les gouvernements. En Turquie, la présentation systématique des personnes LGBTQ+, des femmes et des immigrés comme des criminels, des déviants ou des menaces constitue une stratégie contre-révolutionnaire classique qui forme le bras idéologique de la gestion de crise. Cette stratégie vise à dissocier la colère des masses de sa dimension de classe et à la rediriger vers une paranoïa identitaire, consolidant ainsi le pouvoir du capital.
Au cœur de cette attaque idéologique se trouve le discours de la « famille ». La société capitaliste organisant la reproduction quotidienne et intergénérationnelle du travail de manière invisible et à bas cout, en s’appuyant sur le travail des femmes, les structures familiales patriarcales sont parfaitement fonctionnelles pour le système. Le fait que le travail domestique reste non rémunéré, que les ménages supportent le fardeau de la dette et que les travailleurs survivent malgré de bas salaires sont des piliers fondamentaux de ce système. Par conséquent, la propagande de l’État bourgeois selon laquelle « la famille est sacrée » vise à garantir la pérennité de l’exploitation de la classe ouvrière. Parce que les personnes LGBTQ+ sont exclues de ce modèle, elles sont ciblées non seulement culturellement, mais aussi économiquement et politiquement : leur existence même est perçue comme une « menace » pour le mécanisme de reproduction patriarcal.
Ce système ne se limite pas à l’idéologie ; il est complété par des instruments de répression. La criminalisation et les violences policières sont des outils permettant au régime de transformer ses propres frontières idéologiques en droit. Des concepts de plus en plus vagues tels que « immoralité », « atteinte aux valeurs familiales » ou « perturbation de l’ordre social » permettent à l’État de cibler tout groupe qu’il juge approprié. Ainsi, les interdictions, les détentions et les amendes administratives infligées aux personnes LGBTQ+ se transforment progressivement en un régime de répression plus large visant les grévistes, les étudiants ou les manifestants contre la pauvreté. La logique de l’État policier se renforce non pas en limitant la répression, mais en l’élargissant.
En Turquie, des exemples concrets de cette stratégie sont flagrants. La proclamation de l’« Année de la famille », les amendements réactionnaires proposés au Code civil, les dispositions criminalisant certaines personnes dans le « 11e paquet judiciaire » et l’interdiction totale des manifestations LGBTQ+ s’inscrivent dans un programme global mêlant attaques idéologiques et terreur d’État. Bien que ces attaques soient présentées comme une politique culturelle conservatrice dans le contexte politique actuel, elles constituent en réalité une manœuvre de la classe capitaliste pour contrôler la société en temps de crise. Le discours hétérosexiste et patriarcal est le moyen le plus efficace de détourner la colère engendrée par l’oppression économique.
Par conséquent, l’arme de la « moralité » de l’État bourgeois n’est pas seulement une campagne de haine contre les personnes LGBTQ+, mais un arsenal dans une vaste guerre politique menée contre l’ensemble de la classe ouvrière et les opprimés. Cette mobilisation idéologique réactionnaire vise à diviser, effrayer, isoler et anéantir la capacité de lutte. La tâche de la classe ouvrière est de dénoncer cette offensive et d’élaborer un programme de lutte révolutionnaire pour la neutraliser.
Programme prolétarien et lutte des classes
En Turquie, les attaques contre les personnes LGBTQ+ sont souvent abordées uniquement dans le cadre restreint d’une « lutte pour les droits ». L’approche libérale limite l’oppression aux libertés individuelles, aux violations des droits humains et aux revendications d’égalité juridique, occultant ainsi la perspective de la lutte des classes. Or, la criminalisation des personnes LGBTQ+ par l’État capitaliste n’est pas une simple question de l’« identité » ou de « droits culturels », mais bien un instrument de division et de désorganisation de la classe ouvrière et de tous les peuples opprimés ; elle sert de moyen aux idéologies conservatrices de droite pour étendre leur influence. Par conséquent, un programme marxiste-révolutionnaire ne confine pas la lutte au seul cadre des droits ; il identifie la racine de l’oppression dans les rapports de production capitalistes et la structure patriarcale. Tout en défendant la liberté d’identité, le programme prolétarien la relie au pouvoir organisé et unifié de la classe. C’est précisément là que réside sa différence avec la défense libérale des droits.
Dans ce contexte, l’unité avec travailleurs LGBTQ+, les travailleuses et des travailleurs migrants est une nécessité stratégique. Le capitalisme relègue ces groupes au segment le plus vulnérable du marché du travail : bas salaires, emploi informel, harcèlement moral, problèmes de logement et discrimination fondée sur l’identité. Cette situation crée un terrain d’entente naturel au sein de la classe ouvrière. Dans le domaine syndical, des revendications concrètes telles que les « comités arc-en-ciel », les clauses de négociation collective contre la discrimination au travail et la responsabilisation des employeurs en cas de harcèlement et de crimes haineux renforcent les segments les plus vulnérables de la classe et élargissent son unité. Cette unité confère non seulement une défense, mais aussi une supériorité morale : une classe ouvrière qui réagit contre l’homophobie et le patriarcat forme un rempart contre les sphères d’influence des idées de droite et réactionnaires et prend l’initiative de lutter contre les attaques visant son mode de vie.
Un des éléments clés du programme prolétarien est le concept de morale prolétarienne. La morale bourgeoise façonne la famille, la sexualité et les normes sociales pour assurer la pérennité de l’ordre capitaliste ; elle légitime l’obéissance, la hiérarchie et l’ordre hétérosexiste. À l’inverse, la morale prolétarienne prône la liberté, l’égalité, la solidarité collective et la libération des rapports sociaux. La confrontation de la classe ouvrière avec ses propres préjugés hétérosexistes et patriarcaux n’est pas seulement un choix éthique, mais aussi une nécessité matérielle pour renforcer la lutte organisée. Car tant qu’elle reproduit en son sein les formes d’oppression, elle ne peut échapper à la stratégie de division de la bourgeoisie et étouffe sa propre capacité révolutionnaire.
Ce programme exige une lutte à la fois théorique et pratique. La création de comités contre la discrimination au travail, la mise en place de réseaux de solidarité contre les agressions haineuses dans les quartiers, la sensibilisation et la mobilisation des organisations ouvrières contre les lois de criminalisation, ainsi que l’intégration des grèves, des marches et des actions de résistance aux revendications pour la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBTQ+ et les politiques patriarcales constituent autant de mesures concrètes. Ces pratiques transforment la lutte identitaire en une composante organique de la lutte des classes. Un mouvement ouvrier révolutionnaire ne peut offrir une véritable liberté à aucun segment de la société s’il ne défend pas la liberté en son sein.
L’autoritarisme international et l’idéologie de la sainte famille
La criminalisation des personnes LGBTQ+ en Turquie, les campagnes de l’Année de la famille, le discours sur la « famille sacrée » et les tentatives législatives ultra-conservatrices ne constituent pas une anomalie locale ; elles s’inscrivent dans une vague internationale qui trouve son sens dans le contexte de la dérive autoritaire du capitalisme mondialisé. De la Russie à la Hongrie, de la Pologne à l’extrême droite américaine, de nombreux pays légitiment de la même manière les interdictions, les campagnes de haine et les pratiques de criminalisation à l’encontre des personnes LGBTQ+ sous couvert de justifications idéologiques telles que la « protection de la famille », la « défense des valeurs traditionnelles » et la « protection de l’enfance ». Le dénominateur commun de cette tendance est la production d’une « panique morale » par le système capitaliste en crise afin d’alimenter le mécontentement social. L’attaque perpétrée en Turquie obéit exactement à la même logique que ce schéma mondial.
En période de crise capitaliste, l’autoritarisme s’accompagne historiquement du renforcement du nationalisme, de l’homophobie, de la transphobie et du patriarcat. Lorsque l’effondrement économique, le chômage, l’endettement, la précarité et la dégradation sociale s’aggravent, la bourgeoisie recherche un ciment idéologique pour légitimer son ordre. Ce ciment repose souvent sur la « famille ». La « famille sacrée » n’est pas qu’un simple motif culturel ; c’est un mécanisme de classe qui fait peser le fardeau de la reproduction sociale sur les femmes. En renforçant le patriarcat, l’État bourgeois reproduit une main-d’œuvre bon marché et détourne la colère sociale non pas vers les employeurs, mais vers les maillons les plus vulnérables : les personnes LGBTQ+, les femmes et les immigrés. Ainsi, l’autoritarisme, combiné au conservatisme moral, crée la forme sociale la plus disciplinaire et la plus contrôlable.
Dans ce domaine, le caractère de classe de ces attaques apparait clairement : l’État teste systématiquement sa répression sur les segments les plus vulnérables de la société. La criminalisation des personnes LGBTQ+ est une répétition générale en vue des futures attaques contre les grévistes, les immigrés, les femmes ou tout autre groupe dissident. Si la bourgeoisie parvient à normaliser l’attaque contre le maillon faible grâce à un « consensus social », elle déploie rapidement ces mécanismes contre toute opposition sociale. La pression accrue sur les syndicats suite à l’interdiction de l’avortement en Pologne, l’escalade parallèle des interdictions visant les personnes LGBTQ+ et des interdictions de grève en Hongrie, et l’intensification des attaques contre les travailleurs immigrés parallèlement aux lois transphobes aux États-Unis en sont des exemples flagrants. Le « 11e paquet judiciaire » en Turquie s’inscrit également dans cette logique : criminaliser l’existence des personnes LGBTQ+ ouvre la voie à une attaque autoritaire plus large contre le potentiel d’organisation de la classe ouvrière.
En résumé, la criminalisation des personnes LGBTQ+ n’est ni une régression culturelle ni une question « morale » ; il s’agit d’une attaque de classe découlant de la nécessité, pour le capitalisme, de restructurer l’État en période de crise. L’idéologie de la « famille sacrée », défendue à l’échelle mondiale par la bourgeoisie, garantit la reproduction du patriarcat et crée un terreau fertile pour l’oppression politique ciblant les segments les plus vulnérables de la société. Dès lors, la lutte pour la libération des personnes LGBTQ+ est indissociable de la lutte des classes ; car l’attaque de l’État bourgeois vise précisément à briser la mentalité et l’unité de classe.
Analyse et discussion
1. L’impact de l’attaque sur la conscience de classe
La criminalisation de l’existence des personnes LGBTQ+ fonctionne comme un appareil idéologique qui exploite les réflexes les plus rétrogrades et conservateurs de la classe ouvrière. La bourgeoisie utilise systématiquement le discours de la « menace morale » pour détourner la colère contre les mécanismes d’exploitation économique, briser la solidarité de classe et affaiblir le sens de l’intérêt commun chez les travailleurs. Ainsi, les divisions horizontales au sein de la classe sont privilégiées par rapport aux contradictions verticales. La propagande d’État hétérosexiste détourne la colère contre le patron vers le voisin LGBTQ+ ; elle enferme la réaction à l’exploitation dans une « panique morale ». Ce mécanisme est l’une des armes idéologiques qui empêchent la classe ouvrière d’émerger comme sujet révolutionnaire sur la scène historique.
2. La stratégie combinée de la lutte pour l’identité et de la lutte des classes
Alors que l’approche libérale aborde la libération des personnes LGBTQ+ sous l’angle des droits individuels et de l’identité, la perspective marxiste révolutionnaire souligne que cette lutte est indissociable des dynamiques de classe. En effet, la grande majorité des personnes LGBTQ+ appartiennent à la classe ouvrière : des travailleurs et travailleuses concentrés dans les secteurs précaires, informels et à bas salaires, victimes de discrimination dans l’accès aux services essentiels tels que le logement et les soins de santé. Par conséquent, la lutte LGBTQ+ n’est pas une lutte distincte de la lutte des classes ; elle s’y inscrit pleinement. Une stratégie unifiée repose sur deux éléments fondamentaux :
- la défense inconditionnelle contre les formes d’oppression fondées sur l’identité,
- la dénonciation des rapports de production capitalistes comme source de cette oppression.
3. Pourquoi s’en prend-on au maillon le plus faible ? Un terrain d’expérimentation pour la violence d’État
L’État bourgeois teste généralement ses tendances autoritaires et sa capacité de répression en s’attaquant à la cible la plus facile. Exemples historiques : en Allemagne, le nazisme a d’abord discipliné la société en s’attaquant aux personnes LGBTQ+, aux personnes handicapées, aux Roms et aux Juifs ; en Pologne, la violence d’État contre les syndicats a suivi la légitimation de l’interdiction de l’avortement ; en Hongrie, les interdictions visant les personnes LGBTQ+ ont préparé le terrain pour les interdictions de grève. En Turquie, l’État s’attaque d’abord aux personnes LGBTQ+, propageant la violence policière et engendrant un « consentement social » pour de nouvelles lois autoritaires.
4. La Turquie dans le cadre du capitalisme mondial : une analyse comparative
La dérive autoritaire en Turquie coïncide avec la dynamique de crise de la montée du capitalisme à l’échelle mondiale. Aujourd’hui :
- La Russie a interdit les organisations LGBTQ+ au motif qu’elles adhèrent à une « idéologie radicale ».
- La Hongrie, sous prétexte de « protéger les enfants », a effacé la visibilité des personnes LGBTQ+ de la sphère publique.
- Aux États-Unis, les États républicains ont adopté des centaines de lois ciblant les personnes transgenres.
- La Pologne a institutionnalisé une politique de haine pure et simple en déclarant des « zones exemptes d’idéologie LGBTQ+ ».
Le point commun de ces exemples est le suivant : le capitalisme tente de régénérer sa légitimité en période de crise en s’attaquant aux segments les plus vulnérables de la société. Le « 11e paquet judiciaire » en Turquie s’inscrit précisément dans cette vague autoritaire mondiale et véhicule clairement les objectifs de classe de ce courant.
Conclusion
Le « 11e paquet judiciaire » et les règlementations criminalisant l’existence des personnes LGBTQ+ ne sont pas un élément fortuit de la transformation autoritaire en Turquie ; ils constituent une composante organique de la restructuration idéologique et politique que le capitalisme opère dans le contexte de la crise mondiale. Cette attaque est bien plus qu’un simple renforcement de l’ordre hétérosexiste et patriarcal : il s’agit d’une manœuvre stratégique visant à briser l’unité et la capacité de lutte de la classe ouvrière, à atomiser l’opposition sociale et à étendre les limites de la répression d’État. Le ciblage des personnes LGBTQ+ illustre la méthode employée par la bourgeoisie pour institutionnaliser les mécanismes répressifs en s’attaquant à son maillon le plus faible.
Par conséquent, la tâche de la classe ouvrière n’est pas de considérer les attaques contre les personnes LGBTQ+ comme un « débat social » ou un « désaccord culturel », mais de les intégrer pleinement à sa propre lutte pour la libération. Le programme prolétarien dépasse l’horizon étroit de la lutte libérale pour les droits et met au jour les racines de l’oppression dans les rapports de production capitalistes. Il est impossible de construire un sujet révolutionnaire unifié sans éliminer la discrimination au sein de la classe. Dès lors, placer les revendications des personnes LGBTQ+, des travailleurs, des travailleuses et des travailleurs migrants au cœur de la lutte des classes n’est pas seulement un acte de solidarité, mais une nécessité révolutionnaire.
La réponse révolutionnaire à l’offensive de criminalisation ne peut reposer que sur la solidarité de classe : une ligne de résistance organisée, s’étendant des lieux de travail aux quartiers, des syndicats à la rue. Cette ligne organisera, d’une part, la défense politique contre les campagnes de haine et, d’autre part, fera de la liberté et de l’égalité une composante essentielle du programme de la classe ouvrière. Car la classe ouvrière ne peut libérer la société tout entière que dans la mesure où elle unit tous les opprimés en son sein.
La réponse révolutionnaire de la classe ouvrière à la dictature hétérosexiste de la bourgeoisie est claire : point de liberté de classe sans liberté des opprimés ! Travail, nourriture, liberté ! À bas la dictature hétérosexiste !

