Halte au génocide à Gaza ! Solidarité prolétarienne avec la Palestine !

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(Allemand / Deutsch)

La nature de la nouvelle offensive

L’escalade de l’armée israélienne constitue une aggravation qualitative de la guerre menée depuis deux ans dans la bande de Gaza avec la complicité du gouvernement égyptien qui bloque sa frontière.


Dans les six premiers jours suivant le début de l’assaut terrestre sur la ville de Gaza, l’armée israélienne a déjà mobilisé deux divisions (chacune comptant entre 10 000 et 15 000 soldats). Par des bombardements massifs et des opérations terrestres, la population civile est systématiquement terrorisée ; des centaines de milliers de personnes ont de nouveau été contraintes de fuir. La destruction systématique d’hôpitaux, d’écoles, de quartiers résidentiels et d’infrastructures élémentaires fait partie d’une épuration ethnique. Ce scénario génocidaire s’accompagne d’une asphyxie alimentaire systématique de la population palestinienne.

Parallèlement, des ministres fascistes du gouvernement Nétanyahou —le ministre des finances Smotrich et le ministre de la sécurité Ben-Gvir— réclament ouvertement l’annexion de l’ensemble de la Cisjordanie et l’expulsion des Palestinien·ne·s qui y vivent. Ce qui est la réalité depuis des décennies —la politique continue de colonies, la privation de droits et l’accaparement systématique des terres— est désormais assumé et formulé sans complexe comme programme : un État défini ethniquement, doit être érigé sur l’entièreté du territoire de la Palestine.

Le rôle criminel des États-Unis

Le soutien décisif à la politique sioniste provient des États-Unis. Le gouvernement américain fournit des milliards en aide militaire, des systèmes d’armement et des informations de renseignement à l’État sioniste. Washington considère Israël comme son principal avant-poste au Proche-Orient, qui s’en prend au Yémen et à l’Iran, qui fait pression sur la Syrie, etc. Ainsi, l’administration Trump met tout son poids dans les institutions diplomatiques de l’ordre impérialiste pour dégager le chemin à Nétanyahou.

Les manoeuvres des autres puissancesimpérialistes

Devant le risque pour l’ordre impérialiste mondial que fait courir l’épuration ethnique à Gaza, de nouveaux États bourgeois (France, Grande-Bretagne, Canada, Australie…) rejoignent ceux qui avaient déjà reconnu officiellement la fiction juridique d’un « État palestinien » désarmé (Chine, Russie, Espagne, Mexique, Brésil, Afrique du sud…).

Nétanyahou : « Je suppose que vous le reconnaissez ? », Carney, Macron, Starmer : « Oui, l’État de Palestine » / dessin de Kal, The Economist, 27 septembre

Mais ces gestes diplomatiques ne sont pas l’expression d’une condamnation du projet colonial sioniste ni d’une solidarité authentique avec le peuple palestinien : ce sont des manoeuvres d’une fraction de la bourgeoisie mondiale destinées à sauver les régimes bourgeois arabes du Proche-Orient et à maintenir l’illusion de l’ONU, de sa partition de la Palestine depuis 1947 et de sa « solution à deux États ».

Le peuple israélien a subi la pire attaque terroriste de son histoire… La reconnaissance de l’État palestinien est une défaite pour tous ceux qui nourrissent des obsessions antisionistes et veulent la destruction de l’État d’Israël. (Emmanuel Macron, Discours à l’ONU, 22 septembre)

Les monarchies salafistes du Golfe, le gouvernement basé sur les communautés religieuses du Liban, le gouvernement islamiste de Syrie, la monarchie de Jordanie, la dictature militaire d’Égypte interdisent les manifestations pour la cause nationale palestinienne. L’hypocrisie de la direction du Parti travailliste britannique se révèle une fois de plus. Starmer, arrivé à la tête du parti gouvernemental après une purge contre ceux qu’il qualifie d’« antisémites » (une purge devant laquelle avait capitulé Corbyn), criminalise le mouvement de solidarité avec la Palestine. Aux États-Unis, l’administration Trump a aggravé cette politique déjà menée par Biden ; en France, en Allemagne, en Autriche et dans de nombreux autres pays, des militant·e·s de la solidarité font face à des poursuites judiciaires.

Aucune confiance dans les institutions impérialistes

Face à cette situation, les Palestiniens ne peuvent ni compter sur les institutions communes de l’impérialisme ni sur le « bon vouloir » de certains gouvernements bourgeois. Ni l’ONU ni les juridictions pénales internationales n’apporteront justice aux masses palestiniennes.

Nombre d’actions de solidarité trans-classes avec la Palestine pâtissent du fait que des illusions sont nourries à l’égard des gouvernements bourgeois (qu’ils incluent ou non des sociaux-démocrates et des faux communistes) lorsqu’on les appelle à « faire quelque chose pour la paix ». La paix de la bourgeoisie signifie la stabilisation de l’ordre impérialiste mondial.

Les Frères musulmans et les partis réformistes qui en appellent à l’ONU font diversion avec des boycotts par les consommateurs. Ce ne sont pas les artistes israéliens, ni les sportifs israéliens, ni les acteurs qualifiés de « sionistes » (dont beaucoup, soit dit en passant, ne sont ni citoyens israéliens ni juifs !) qui détruisent Gaza et qui tuent les Palestiniens, mais l’armée coloniale et les armes fournies par les puissances impérialistes. Seule la classe ouvrière internationale organisée peut opposer une force réelle à la politique guerrière sioniste.

Front unique ouvrier en défense du peuple opprimé !

La flamme de la solidarité n’a pas pu être étouffée malgré toutes les tentatives de démoralisation : des secteurs de la classe ouvrière en Tunisie, en Italie et en France ont, à travers des mesures de boycott des livraisons d’armes à Israël, constaté concrètement le pouvoir qu’ils peuvent exercer.

Les travailleuses et les travailleurs conscients de tous les pays doivent se battre pour :

  • La rupture avec tous les gouvernements bourgeois qui soutiennent Israël,
  • L’ouverture des frontières aux réfugiés palestiniens,
  • La fin de toute coopération scientifique et technologique profitant à l’armée israélienne, qu’elle passe par des universités, des instituts de recherche ou des entreprises,
  • Le retrait des marines de guerre de la mer Méditerranée, de la mer Rouge et de l’Océan indien, la fermeture de toutes les bases impérialistes (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine) en Asie de l’Ouest et en Afrique de l’Est,
  • Partout, le boycott prolétarien des livraisons d’armes.

Nous communistes appelons les syndicats, les partis et les organisations de la classe ouvrière à organiser des actions communes contre le soutien au sionisme, manifestations de masse, motions dans les entreprises et les universités, grèves contre les livraisons d’armes, blocages dans les ports…

Pour une Palestine unie et socialiste

La solution à deux États ne fait que légitimer la colonisation depuis 150 ans, l’expulsion de 750 000 Palestiniens en 1948, la persécution des Palestiniens dans les bantoustans créés par les accords d’Oslo de 1993. La bourgeoisie sioniste n’a qu’un objectif : expulser tous les Palestiniens, liquider ceux qui résistent.

La lutte contre le sionisme est indissociable de la lutte contre l’impérialisme. Une véritable libération ne peut naitre que du combat conjoint de la classe ouvrière arabe, juive, turque, perse, kurde contre leur propre bourgeoisie, pour instaurer la paix dans une Palestine unie, démocratique, laïque, multiethnique, plurilingue et jeter les bases de la fédération socialiste du Proche-Orient, où le peuple palestinien pourra réaliser son droit au retour et à l’autodétermination, et où les travailleuses et travailleurs juifs vivront aux côtés des masses arabes en allant vers le communisme, une société sans classes.

24 septembre .2025
Collectif révolution permanente
(Argentine, Autriche, Espagne, France, Turquie)