Halte au génocide en cours à Gaza !

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Le 8 aout, le gouvernement israélien a décidé de l’occupation totale de la bande de Gaza par l’armée. Avec les encouragements de l’impérialisme américain.

Le Hamas ne voulait pas vraiment d’accord, je pense qu’ils veulent mourir. Vous devez finir le travail, vous battre et vous en débarrasser. (Trump, 25 juillet)


Nétanyahou veut « finir le travail ». Les civils ont été sommés d’évacuer la ville de Gaza, sans moyen de se déplacer ni endroit où aller. Plus de 80 % du territoire de la bande de Gaza est sous ordre d’évacuation militaire !

Le 25 aout, deux frappes successives sur l’hôpital Nasser à Khan Younes ont fait 20 victimes, dont 5 journalistes palestiniens travaillant pour des média internationaux, Reuters, Associated Press et Al Jazeera. Devant les protestations, Netanyahou a déploré un « accident tragique ». En réalité, c’est la terreur qui se poursuit inlassablement depuis le début de l’offensive israélienne le 27 octobre 2023. Le bilan du nombre de tués dressés par le ministère de la santé dépasse les 62 000 morts, mais certaines études indépendantes estiment qu’il serait au moins de 100 000 morts, compte-tenu des victimes prises sous les décombres et non identifiées.

Aux bombardements s’ajoute la famine, dénoncée par toutes les ONG, qui toutes attestent qu’elle est volontairement organisée depuis des mois par Israël. L’ONU a déclaré le 22 aout l’état de famine dans la bande de Gaza, indiquant que 500 000 personnes en étaient déjà victimes, qu’un million était en situation d’urgence et 400 000 en situation de crise alimentaire. Israël a exigé le 27 aout que le rapport de l’ONU soit retiré immédiatement, l’accusant d’être « fabriqué de toutes pièces ». Pour Netanyahou et son gouvernement, « le Hamas continue de répandre sa propagande de la faim » et tous ceux qui accusent Israël d’organiser la famine ne feraient que reprendre les accusations antisémites datant du Moyen-Âge.

Le sionisme, qui avait historiquement souvent pactisé avec des antisémites, depuis 1945 pratique l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme, lui permettant d’accuser d’antisémitisme tout opposant à la colonisation impitoyable qu’Israël mène depuis 1948 contre les Palestiniens. Cette grosse ficelle a été reprise par les dirigeants impérialistes occidentaux pour organiser la répression contre les organisations et militants qui se battent pour défendre les droits des Palestiniens.

Nous ne cèderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. (Macron, discours en présence de Netanyahou, 16 juillet 2017)

Et voilà Macron, dont le ministre Retailleau a pourtant acté le 16 mai la dissolution d’Urgence Palestine pour « provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination contre les juifs », accusé à son tour par Netanyahou de céder à l’antisémitisme… pour s’être prononcé en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien !

L’avenir de la bande de Gaza doit s’inscrire dans le cadre d’un futur État palestinien dirigé par l’Autorité palestinienne. La France est mobilisée pour la mise en œuvre de la solution à deux États, la seule qui puisse garantir une paix et une sécurité durables pour les Israéliens et les Palestiniens. (Ministère des affaires étrangères, 12 aout)

Aujourd’hui, c’est la position de tous les dirigeants des pays impérialistes (Chine et Russie inclus), à l’exception des États-Unis. Mais la « solution à deux États », soutenue par LFI, le PS, le PCF et LO, ne fait que légitimer la colonisation depuis 150 ans, l’expulsion de 750 000 Palestiniens en 1948, la persécution des Palestiniens dans les bantoustans créés par les accords d’Oslo de 1993.

Israël n’a jamais voulu d’un autre État sur le territoire de la Palestine. Il n’a même plus besoin d’abriter sa politique de colonisation derrière la feuille de vigne diplomatique des accords d’Oslo. Après avoir écrasé le Hamas, affaibli le Hezbollah, chassé l’armée iranienne de Syrie, bombardé l’Iran, il prépare « Eretz Israël » (Grand Israël) par la destruction totale de la bande de Gaza et l’expulsion des survivants, en poursuivant à marche forcée la colonisation, les interventions militaires et les provocations des colons en Cisjordanie.

Les manifestations se multiplient en Israël pour réclamer l’arrêt de la guerre et le retour des otages. Certains brandissent les portrais d’enfants palestiniens tués à Gaza.

La classe ouvrière d’Israël doit rassembler toutes ses composantes (juive, arabe, immigrée sans nationalité israélienne), se dégager de la tradition coloniale du « travaillisme » (Avoda, Meretz) et de la bureaucratie syndicale Histadrout, renouer avec la ligne du Parti communiste palestinien des années 1920, de la LCR des années 1940, de Matzpen des années 1960. Pour instaurer la paix dans une Palestine unie, démocratique, multiethnique, bilingue, laïque, le prolétariat doit prendre la tête, en Israël et dans tout le Levant, de la lutte contre le sionisme et jeter les bases de la Fédération socialiste du Proche-Orient.

La responsabilité du mouvement ouvrier français (partis et syndicats) est de convoquer tout de suite des manifestations de masse pour :

  • le retrait des troupes coloniales de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, du Liban et de la Syrie,
  • le boycott des livraisons d’armes (comme les dockers de Fos l’ont fait le 4 juin),
  • la fin de toute collaboration militaire,
  • l’annulation de tous les jugements et poursuites envers les militants antisionistes et Urgence Palestine !

28 aout 2025