Un bloc LR et RN contre la santé publique et l’environnement

Au gouvernement, Retailleau, ministre de l’intérieur et président des LR depuis le 18 mai, cible plus que jamais les immigrés et espère refaire le coup de Sarkozy en 2007. Mais il y a peu de chances qu’il y parvienne. Depuis longtemps, ce n’est plus LR qui siphonne l’électorat du RN, mais le RN qui siphonne celui de LR.

Au parlement, à côté de la fragile coalition officielle du gouvernement Bayrou-Retailleau (le « socle commun » Renaissance-Horizons-MoDem-UDI-LR), sévit en coulisse un bloc LR-RN.

En majorité absolue au Sénat, en majorité relative à l’Assemblée, le bloc RN-LR opère conformément au droit français et aux institutions par le jeu des « commissions mixtes paritaires » (constitution de la 5e république, art. 45). Le bloc capitaliste, raciste et climatosceptique s’en prend surtout aux travailleurs immigrés. En outre, encouragés par l’exemple du gouvernement américain de Trump, LR et le RN s’efforcent de détricoter légalement les quelques mesures qui étaient prises pour l’environnement.

Les deux principales organisations agricoles, la FNSEA–CNJA (dirigée par LR) et la Coordination rurale (liée au RN) étaient vent debout contre toutes les lois un tant soit peu protectrices des ouvriers agricoles (majoritairement immigrés ou tziganes), des paysans travailleurs et de toute la population.

La proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » de Duplomb (LR, agent de la FNSEA) est adoptée le 8 juillet par l’Assemblée nationale par 223 députés contre ; 316 pour : RN, UDR, LR, Horizons, LIOT, MoDem….

  • Elle autorise les ministres à accorder, par décret, une dérogation à l’interdiction de l’usage de plusieurs pesticides de la famille des néonicotinoïdes (acétamipride, sulfoxaflor, flupyradifurone), des insecticides interdits en France depuis 2018 à cause de leur caractère cancérigène bien établi ;
  • Elle déclasse des zones humides protégées ;
  • Elle permet d’augmenter la taille maximum pour les plus gros élevages ;
  • Elle transfère l’Office français de la biodiversité (OFB) de la tutelle du ministère de l’agriculture, à celle de préfet pour la police administrative et du procureur de la république pour le judiciaire.

Ces aberrations cancérigènes et antiécologiques servent une minorité de capitalistes agraires tout en ralliant des petits paysans en flattant leurs illusions de propriétaires. Dans les faits, beaucoup sont des travailleurs de plus en plus dépendants du capital, par le biais des emprunts bancaires, des commandes des firmes agroalimentaires, des centrales d’achat des chaines de la grande distribution, des prescriptions des fournisseurs de pesticides, etc.

Il arrive que les groupes capitalistes de la chimie qui fabriquent les pesticides cancérigènes, les autres bénéficiaires de la loi Duplomb, soient les mêmes qui vendent des traitements contre le cancer. C’est un des aspects du capitalisme décadent, avec la croissante utilisation mondiale d’énergies fossiles, la montée de la xénophobie, du protectionnisme et du militarisme.

22 sociétés savantes ont publié une tribune libre pour dénoncer la loi. Une pétition de l’étudiante Éléonore Pattery dépasse 2 millions de signatures sur le site du parlement. Mais elle n’a qu’une portée limitée : elle permet d’obtenir un débat à l’Assemblée… sans remettre en cause la loi.

Des manifestations se multiplient. Le mouvement ouvrier doit prendre position : Abrogation de la loi Duplomb !

28 juillet 2025